Banshee

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         La légende prendrait ses racines dans de nombreux pays celtes comme l'Irlande, l'Ecosse, même l'Angleterre. Elle porterait un nom différent selon le pays où on la trouve. Elle n'a pas de forme réellement définie, certains pensent qu'il s'agit simplement d'un spectre comme celui de la Dame blanche, d'autres pensent qu'il s'agirait d'une jeune femme magnifique aux yeux ravagés par les larmes et d'autres encore pensent qu'il s'agit d'une vieille femme hideuse, maigre, les cheveux ébouriffés poussant des gémissements horribles. On dit que les banshees peuvent se voir près des cours d'eau où on les voit nettoyer le linceul de celui qui va mourir, le tout en se lamentant. On dit aussi qu'elles sont rarement entourées, qu'elles préfèrent être seules, mais lorsqu'elles se réunissent ensemble pour hurler, cela annonce une grande catastrophe ou la mort de quelqu'un de très important à la société.
Les banshees ne font qu'annoncer la mort, elles ne la provoquent pas, elles sont simplement spectatrice et reste sur les lieux du crime jusqu'à ce qu'il y est un cadavre.
Il est dit que son cri est la chose la plus effroyable qui puisse être entendu tant la souffrance qu'il émane est puissante.
Tandis que je feuilletais ses vieux bouquins sur les créatures rares que Magnus nous avait gentiment prêté. Kélio s'activait derrière moi, alimentant son tableau de résolution d'enquête. Je me décidais enfin à me tourner vers lui. Il avait un fil rouge coincé entre ses lèvres et sa boite d'épingles neuves qu'il n'arrivait pas à ouvrir. Il fit un mouvement brusque en l'ouvrant qui éparpilla la moitié de la boite sur sa moquette.
Je ricanais en me mettant à genou pour l'aider à ramasser. Il épingla son fil pour se mettre au sol avec moi.

"-Tu as trouvé des informations?
-Pas plus que ce que m'a raconté Magnus...
-Et ton frère? Les chiens de l'enfer....
-Je me suis penchée dessus...C'est une histoire fascinante...
-Une histoire catholique surtout.
-Oui, mais je suis prête à croire n'importe quoi maintenant....
-Alors vas-y dis-moi...Parles...Je veux savoir!
-Et bien...On dit que Dieu créa avant l'homme plusieurs créatures assez étranges dont les chiens de l'enfer. Sauf que ces créatures s'avéraient être méchantes et indomptables. Dieu les fit tous tué. Sauf que son fils Lucifer réussi à sauver un chien de l'enfer qui mit bat. Ce chien c'est une chienne en fait, elle s'appelait Ramsey...
-Pour une fois que la femme est la première création de quelque chose...
-Ramsey était donc un chien originel et fait partit des chiens qui vont récupérer les âmes. Cybère lui, est une exception, c'est le gardien des âmes.  On dit que n'importe quel démon peut contrôler un chien de l'enfer.
-Mais toi t'en es pas un, donc ça colle pas.
-Je n'ai pas dis que les légendes étaient forcément toutes vraies.
-Oui mais doit y avoir un truc sur les chiens de l'enfer qu'on ne sait pas.
-En général quand il y a écrit créatures rares sur un bouquin c'est qu'on n'a pu voir qu'un ou deux spécimens...C'est tout."

Kélio se relevait déjà et tendait un autre fil de couleur jaune cette fois. Je regardais son tableau en ramassant la dernière épingle. Il y avait une photo de ma maison dans un coin et celle des cadavres de mes parents. Je restais un instant figé sur celle de mon père, une grande griffures à trois doigts lui couvrait le visage.
Kélio se planta devant moi.

"-Désolée Jupiter...Je pensais pas que tu tomberais dessus.
-Notre dossier a été classé sans suite?
-Non...Il est toujours en cours...Mais j'ai fais des copies...
-On n'a jamais voulu que moi et mon frère reconnaissions les cadavres. On a même pas pu aller à leur enterrement.
-Je pense...Que ce n'était pas forcément une mauvaise idée...
-Tu te souviens le soir où je t'ai appelé...
-Tu parles du soir où tu as grillé mon téléphone simplement en criant?
-J'ai beau y réfléchir je ne sais pas pourquoi j'ai crié. Mes deux parents étaient déjà morts...Tu crois que j'ai prédis la mort de qui?"

Kélio me regardait fixer le portrait du cadavre de mon père en silence. Il attrapa un post-it rose et écrivait le mot cri dessus. Il me le tendit.

La MarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant