Papa ? (1)

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                      Assise en tailleur dans la voiture du shérif, je regardais par la fenêtre en me tordant les doigts. Mon frère, près de moi, faisait exactement la même chose.
Nous arrivions devant les grilles du manoir qui étaient closes depuis probablement notre dernière visite avec Kélio. Ce dernier était assis à la place du mort et regardait les grilles avec la même fascination que la première fois.
On sortait de la voiture et comme le premier jour s'est mon frère qui me tendit mon sac tout juste sorti du coffre de la voiture. Pour lui, c'était la première fois qu'il remettait les pieds ici.

"-Il y aura des patrouilles tous les soirs, dès que vous serez seuls ici, jusqu'à ce que l'enquête avance. Il y en aura à peu près cinq pour couvrir tout le domaine. Si vous voyez des lampes torches dehors, ne paniquez pas, il s'agit de mes agents. Normalement, chaque semaine, de la nourriture et des fournitures vous seront envoyés.
-Shérif, on ne sait comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait. Je trouverais un travail pour rembourser ce que vous mettez dans les livraisons.
-Oh, tu sais Corey, pratiquement tout le bureau a mis un peu de côté pour vous permettre de vivre un minimum.
-Je croyais que personne ne devait être au courant de ce traitement de faveur.
-Et bien, Jupiter a fais sensation lors de ces visites au poste, quant à Corey, il a aidé pour les réparations des véhicules alors...C'est de bonne guerre."

A cause de Kélio, j'avais pris de bonnes habitudes d'analyse qui m'ont permis d'aider à résoudre des enquête que je n'aurais jamais dû voir. Au lieu de me faire taper sur les doigts, on m'a encouragé non officiellement à ouvrir ma bouche davantage quand je viens au poste. Ce n'est pas pour me déplaire, ça change des Boneys et des sorciers.
Mon frère serra la main du shérif une fois leur conversation terminée. Il serra la main de Kélio. Quant à moi, je regardais le shérif avec plus d'inquiétude que je ne le voulais.

"-Je vous promets, que tout va bien se passer, d'accord?
-Vous ne pouvez pas promettre quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler shérif, mais merci.
-C'est un bleu assez moche que tu as sur la joue...
-Oh! Je me suis prie une porte de casier au lycée. Il n'y a pas plus maladroit que moi sur cette planète.
-Si, Kélio doit avoir la première place dans ce domaine."

Kélio s'en mêla:

"-Eh, t'es sûr que je suis ton fils ?
-Pour avoir vu ta tête pleine de cheveux sortir du corps de ta mère, oui, j'en suis persuadée."

J'affichais un faux sourire et me tournait vers mon frère qui venait d'ouvrir la grille dans un grincement sinistre. Je disais au revoir aux deux hommes et entraient dans la propriété sans l'once d'une hésitation.
Le shérif et son fils partirent alors, nous laissant seuls avec nos pensées.
Mon frère restait immobile, hors de la propriété. Il fixait la maison au loin et regardait le moindre recoin.

"-Les Boneys ne sortent pas le jour.
-Je m'inquiète pas pour eux. Ils ne s'attaquant pas au chien de l'enfer. A cause du feu qu'on dégage. Je m'inquiète au sujet de ceux qui peuvent les contrôler.
-C'est vrai que les Boneys n'ont pas de cerveau mais un dresseur malin rend un Boneys malin.
-Magnus m'a raconté qu'un Boneys est complètement stupide d'ordinaire, mais qu'il suffit d'avoir un éleveur intelligent pour en faire de vrais chasseurs.
-Tu penses que leur créateur est malin?
-Je pense qu'il v a y avoir des morts. En tant que banshee je suis sûr que tu le sens.
-Et toi? Ca fonctionne comment?
-La plupart du temps, je ne me souviens de rien. Je me souviens juste d'une intense chaleur et sûrement quelques heures plus tard, je me réveille  nu dans un lieu que je connais pas.
-Sûrement quelques heures après?
-Oui, parce que je ne sais jamais combien de temps je me balade en feu dans les rues."

Je tendais ma main vers lui avec un sourire en coin. Il l'attrapa et entra dans la propriété en emportant la grille avec lui.
Un craquement de branche nous fit sursauter. Mon frère se plaça devant moi, en bouclier, bras ouverts, près à attaquer la première chose ou personne qui s'approcherait.
Magnus sortit d'un buisson près de nous. On soupira de soulagement en regardant le sorcier qui frotta ses mains l'une contre l'autre.

La MarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant