"The Sons of Anarchy", un gang de mafieux vite transformé en business familial. Exportation de drogues, d'alcool, d'armes en tout genre, blanchiment d'argent, réglage de comptes... Le nécessaire pour survivre dans une ville dominée par le Mal, le pouvoir et l'argent. Un cauchemar qui avait commencé avec une vieille querelle familiale et qui avait semé le chaos dans toute une ville. Pendant quarante longues années, des vies avaient été volés, détruites et violées. Et cela continue encore, de plus en plus sanglant et sauvage. D'après ce qu'on racontait, celui qui tenait les rênes de "The sons of Anarchy" n'était pas le type à se taper la discut avec ses subordonnés - des personnes endettées, sans avenir, sans rêves - il adorait discerner ce petit éclat de peur et de crainte dans les yeux de ces derniers et leur confier des missions dangereuses et pénibles à supporter.

Le genre de personnes qui sont nées avec des tragédies gravées dans leurs veines.

Après chaque mission, Maylea avait droit à deux jours de "vacances". Deux jours pendant lesquels elle lisait, s'entraînait ou dormait. C'est alors que, pendant qu'elle finissait le roman qu'elle avait commencé la veille, un garde vint la convoquer au bureau du général. Elle parut surprise au début mais suivit le garde sans broncher. Pendant le chemin, elle ne put s'empêcher de penser à une raison à cette convocation. Avait-elle fait quelque chose de travers ? L'avait-on entendu quand elle insultait le commandant avec Damen ? Allait-on la renvoyer ? Le cerveau de Maylea fonctionnait à toute allure. Pourquoi tant d'appréhension, demanderiez-vous, eh bien, disons que notre héroïne n'était pas vraiment en bons termes avec son supérieur. Elle n'avait pas toujours été d'accord avec ses méthodes et elle ne se gênait pas pour le lui faire savoir, ce qui irritait ce dernier au plus haut point mais qui était incapable de lui ôter la vie vu l'importance de ses compétences à l'organisation.

Le garde vint de l'abandonner au pied de la porte de celui qui l'attendait. Elle fixa la porte quelques minutes, se préparant mentalement à être grondée, puis la traversa après l'avoir toquée. Sur le grand bureau qui était installé au centre de l'immense pièce vide qui ne demandait qu'à être décorée, trônait fièrement une brique de marbre noir où était délicatement tracé en or le nom : Général Gabriel Adley en lettres majuscules. Elle fit encore deux pas pour se positionner devant le bureau du nommé Gabriel qui était plongé dans une pile de document.

- Allons, agent Kennedy, installe-toi, fit-il d'un ton faussement innocent.

Sans un mot, elle prit place dans le grand fauteuil en cuir, juste en face de son supérieur. Maylea Kennedy n'était pas stressée, elle était plutôt pressée d'en finir et de retrouver la chaleur de son lit et la douceur des pages du roman dont elle venait d'être arrachée cruellement. Pour accélérer le processus, elle demanda d'une voix neutre :

- En quoi puis-je vous être utile ?

- Patience, patience ma chère ! Je finis juste ce papier et je suis tout à toi. Il prononça cette dernière phrase en l'accompagnant d'un regard plein de sous-entendus.

La jeune femme fronça légèrement les sourcils. Physiquement, Gabriel était pas mal. À 29 ans, le commandant de "The sons of Anarchy" attirait les regards féminins : des cheveux de jais, coupé courts, encadraient un visage au tint foncé et orné de deux iris bruns, sombres, qui dégageaient quelque chose de dangereux. Malgré son corps svelte et mince, les muscles que sa chemise traçait délicatement témoignaient de sa force. La seule "imperfection" que portait son corps était une brûlure qui couvrait sa pommette gauche et dont l'origine restait mystérieuse, mais qui n'enlevait rien à son charme. Maylea n'était pas du genre à juger les gens sans les connaître vraiment, mais chez son supérieur, elle arrivait à apercevoir une faiblesse qu'elle n'arrivait pas à définir.

- Alors, agent Kennedy, ça fait longtemps hein ! reprit Gabriel, arrachant l'agent Kennedy de ses pensées.

En guise de réponse, cette dernière hocha lentement la tête avec un petit sourire à peine visible, montrant clairement au commandant qu'elle n'était pas là pour échanger les banalités de la vie avec lui.

- Toujours aussi pressée, à ce que je vois ! Bon, ma chère, j'ai une mission pour toi. Et une mission d'une importance capitale, qui plus est.

- Je vous écoute.

Il quitta son bureau, se dirigea vers sa baie vitrée avant de poursuivre :

- Tu sais, ce qui me plait le plus chez toi, ce qui fait de toi mon agent d'élite, c'est ta simplicité. Il marqua une pause pour quitter le paysage derrière son balcon des yeux pour les poser sur Maylea. Quand tu as une cible en tête, soit elle est morte, soit tu l'es. Une simplicité ornée d'une froideur de sang et de compétences hors normes.

- Pardon de vous interrompre mais... Si on rentrait dans le vif du sujet ?

Il cacha son agacement à la remarque de son agent, afficha un sourire ravi, s'installa à nouveau dans son bureau puis, les mains jointes et les coudes sur le bois du bureau, annonça d'une traite :

- Bien sûr. Je voudrais que tu te débarrasse de ton boss pour moi. De préférence avant l'aube. Je te laisse choisir le comment du où, tu as carte blanche. Oh ! Et veille à m'apporter son badge de commandant. Tu peux disposer.

Maylea n'eut pas le temps de traiter l'information. Elle se leva et quitta la pièce, surprise mais pas trop. Pendant les six années qu'elle avait passé ici, elle a eu le temps de s'habituer aux demandes excentriques de son big boss. Elle ne se posa pas plus de questions. Son supérieur devenu sa cible avait sûrement désobéi aux ordres du Grand Maître Gabriel et méritait donc qu'on lui arracha ce qu'il avait de plus précieux : sa vie. Cette mission lui rappelait celle qu'elle venait d'accomplir, et celle d'avant, et celle de sa première année dans cet endroit...

"Tu sais ce que tu as faire, alors tu fermes ton clapet et tu t'exécute." Les mots de son supérieur ne quittaient jamais son esprit.

Le Calme dans le Vacarme -EN PAUSE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant