25 décembre 20**, 12h00, Fleury-Mérogis, face sud.
Après la signature de quarante mille document je suis enfin libre. Ma paire de air max trouée par le temps et l'usure foule enfin le béton du trottoir adjacent à l'enfer. L'air me paraît plus frais, plus doux, mais ce n'est qu'une illusion. En face des locaux où ce trouve les fameux quatre murs, et accessoirement en face de moi, ce trouve une cabine téléphonique. Vraiment une idée de génie.
Après avoir fouillé dans les affaires encore empaquetés que je portait le jour du procès, je trouve quelques pièces de monnaie, ça fera l'affaire. Après quelques instants à essayer de refouler les souvenirs de l'incident, je me décide à enfin appeler.
Je visualise le numéro dans ma tête comme j'ai pus le faire des millions de fois entre ces murs, j'espère qu'elle n'a pas changé de numéro.
Je sais que c'est peine perdu quand s'élève une voix qui m'est inconnue.- « Salut c'est Jenna, rappelle surtout pas je suis occupé, mais laisse un message ! A part si t'es 288-357, insiste. *Bip* »
Je ne sais pas qui est cette fille, mais elle vient de cité mon numéro de détenu dans sa messagerie. Comme elle l'a dit, je vais insister.
Après trois appels, elle décroche enfin.Jenna : « Allô ? »
-« Allô, euh salam je suis Isaac, fin' 288-357. Comme tu l'a dis j'ai insisté... »
Jenna : « Ah ouiiii ! Salam, moi c'est Jenna. Tu viens de sortir c'est ça ? »
- « Euh ouais c'est ça, excuse moi mais on se connaît toi et moi ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi c'est toi qui a le numéro de ma mère ? Et comment tu connais mon numéro détenu ? »
Jenna : « On se connaît pas mais j'arrive dans 20min et je t'explique tout ok ? T'es bien à Fleury ? »
- « Oui. »
Jenna : « Ok attends moi à l'entrée sud. »
Moi : « Ok. »Je raccroche sans attendre. Vous vous dites sûrement, la meuf ne me connaît même pas et vient me chercher à ma sortie de prison sans avoir peur, croyez moi je me dis la même chose.
Je pensais appeler ma mère et je tombe sur une possible psychopathe que je connais pas, super la sortie du shtar.Enfin bref, après 20 minutes environ à l'attendre dans le froid, habillé d'un simple ensemble Lacoste trop serré pour moi, et oui j'ai pris du muscle, une clio noire s'arrête devant moi.
Jenna : « Monte c'est moi Jenna. »
Je m'exécute. Une fois assis côté passager, je boucle ma ceinture et regarde enfin la conductrice. Une fille plutôt claire de peau, avec des cheveux ondulé châtains, elle est belle, vraiment belle. Ça fait 5ans que j'ai pas vu de femme maintenant,et je pensais pas que je regarderai en premier lieu sa beauté plutôt que ses courbes. Pourtant je n'arrive pas à détacher mes yeux de son visage.
C'est définitif je ne la connais pas.
Je détourne le regard après l'avoir fixé pendant de longues minutes.- « Merci d'être venu me chercher, t'étais pas obligé. »
Jenna : « Je t'en prie, j'en avais envie. Alors, t'as faim ? »
- « Je veux pas te paraître désagréable ou quoi mais j'aimerais bien avoir des réponses à mes questions avant de faire comme si on se connaissait depuis le bac à sable. »
Jenna : « Je comprends, alors tout a commencé quand ta mère à changé de numéro. Comme tu l'as constaté par toi même c'est moi qui l'ai récupéré. Un jour, ta mère m'a appelé en me disant qu'à sa sortie de prison son fils, donc toi, allait sûrement appeler mon numéro, et m'a demandé de bien vouloir te prévenir... »
- « Me prévenir de quoi au juste ? »
Jenna: « J'y arrive patience. Elle m'a demandé de t'amener un endroit où elle a laissé quelque chose pour toi, avant que tu me demande je ne sais pas ce que c'est. »
- « Pourquoi ? »
Jenna : « Euh comment ça pourquoi ? »
- « Pourquoi est ce que tu fais ce que te dis une inconnue ? Pourquoi est ce que t'as pas peur de venir chercher un taulard à sa sortie de prison ? C'est un comportement bizarre. »
Jenna : « Ta mère est une bonne personne, je l'ai senti dès la première fois que je lui ai parlé, et crois moi j'ai pas de quoi avoir peur. »Le reste du trajet c'est fait en silence.
On s'est retrouvé dans une gare routière au milieu de Paris. Je l'ai suivi jusqu'à un casier.Jenna : « Le code c'est ton numéro d'écrou. Je t'attends au McDo, je te prends quoi ? »
- « Rien merci. »Je crevais la dalle, mais hors de question qu'elle me paye quoi que ce soit. J'ai pas envie d'abuser de sa gentillesse, ou de sa bêtise a voir selon votre point de vue.
J'ouvre le casier qu'elle m'avait indiqué, entre le code, ce numéro me suivra toujours.
Une fois ouvert, j'y trouvais alors un sac en papier, dedans, de l'argent, une enveloppe et une petite boîte à bijou. Je décide d'ouvrir la lettre en premier.« À mon fils unique Isaac,
Je suis désolé et à la fois heureuse. Je suis désolé de te dire, que malheureusement mon fils on ne se reverra plus jamais. Après la mort de ton père, je me suis retrouvé seule avec toi comme unique pilier, mais aujourd'hui je suis seule. J'ai décidé de refaire ma vie loin de tout ça, de la France, de la cité, et surtout des problèmes. Je vais dans quelques jours me remarier, avec un riche marocain qui me fera vivre confortablement dans notre pays d'origine. Je ne t'oublie pas mon fils, tu es la prunelle de mes yeux, mais tu m'as fais trop de mal pour que je puisse encore faire comme si de rien était à ta sortie.
Je suis si contente que tu lises cette lettre car cela veut dire que ta peine est enfin finie. Je suis contente, de me dire que tu es entre de bonnes mains car si tu est devant ce casier c'est que tu as trouvé Jenna. Cette petite est merveilleuse, ai confiance en elle, elle te guidera vers ce qu'il te faut.
Je t'aime Isaac. Tu es tout ce qu'il reste de l'amour de ma vie. Tâche de prendre soin de son cœur, à jamais.Ta maman qui t'aime.
Wassila. »J'ai les nerfs, j'ai une boule dans la gorge, une larme qui menace de couler.
J'ai tué mon père, j'ai fais fuir ma mère, et maintenant je suis seul.
Finalement, mes quatre murs me manquent.________________________________
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Entre quatre murs.
Fiction généraleÀ sa sortie de prison, Isaac ne s'attend pas à ce que lui réserve la liberté. Il regrette très vite les quatre murs de sa cellule. By @SRNhtml. Fiction générale. Aucun plagiat ne sera toléré.