8ème lettre.

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Février 2013

Yoongi.

Pardonne-moi.
Quelques jours plus tard, tu es venu me voir et encore une fois, je t'ai blessé Yoongi.
Pourquoi étais-tu là ?
Quand Mark est venu me dire que quelqu'un m'attendait, je ne pensais pas du tout à toi. Mais quand je t'ai vu. Que tu as avancé vers moi en boitant, toute l'évidence est venue me frapper en pleine face.
C'était à cause de moi.
Uniquement à cause de moi.
J'avais envie de te renvoyer loin de moi, de tout ce que j'étais capable de te faire mais en même temps, je ne pouvais pas détacher mon regard de toi.
Toi.
Tellement magnifique.
Ton allure décalée.
Tes cheveux verts menthe.
Qui se teint les cheveux en vert menthe ? Toi, bien sûr.
Bon sang, que cela t'allait bien.
Avec ta peau claire, blanche comme de la porcelaine et tellement délicate. Elle semble tellement douce. Ta bouche et ton sourire. Ton regard posé sur moi.
Tu es tellement beau. Tu l'as toujours été.

Je n'avais rien contre les hommes mais je préférais les femmes. Toutes ces femmes que j'ai mis dans mon lit pour une nuit et dont je n'avais rien à faire. Elles ne servaient qu'à me divertir un instant. A oublier, un peu. Je n'ai jamais culpabiliser. Après tout, pourquoi l'aurais-je fait ? Elles pouvaient dire non. Elles ne le faisaient pas. Elles savaient à quoi s'en tenir. Un moment de sexe, de plaisir et au revoir.

Tu étais là, en face de moi. Tu voulais me parler. Je voulais t'écouter et en même temps, je ne le voulais pas. Je voulais que tu partes et que tu restes. Je ne savais plus. Je me sentais déboussolé.
Après une longue minute de silence, tu t'es décidé à parler.
Pour me dire que tu aurais aimé me détester mais que tu n'avais pas pu.
Que durant tout ce temps, tu avais pensé à moi.
Comment ne pas le faire ? Je t'ai brisé.
Mais d'après toi, tu ne pensais pas à moi pour ça. Tu te demandais ce que j'étais devenu.
Maintenant tu le sais. Tu peux partir.
Tu es resté. Tu as continué à parler...

- Normalement, j'évite de trainer dans ce coin mais j'étais avec quelqu'un et ma voiture était loin. J'ai eu de la chance que vous soyez passé par là. Peut-être qu'effectivement, ton ami à raison, je devrais être plus discret dans ma façon d'être mais je suis comme ça. Cela fait parti de moi.

Ne change jamais Yoongi.
Pour personne et surtout pas pour moi.
Sois toi.
Autant que tu peux. Autant que tu veux.
Tu as arrêté de parler quelques secondes, reprenant ton souffle, cherchant tes mots. Je ne sais pas. Puis tu as repris la parole.

- Tu m'intriguais Hoseok. C'était plus qu'une simple attirance. J'aurais aimé que tu sois moins froid, moins dur avec moi. Mais c'était toujours mieux que l'ignorance. Tu m'attirais. Même tes bousculades dans les couloirs, c'était mieux que rien. J'étais amoureux de toi.

Tu ne pouvais pas me dire tout ça en pensant que ça ne me ferait rien, que ça ne m'atteignerait pas. Tes mots étaient comme un coup de fouet. Dur et doux à la fois.

- Je t'en ai voulu au début. Jusqu'à ce que je comprenne que ce n'était qu'un accident. Tu n'aurais pas dû aller dans ce centre pour ça. J'aurais aimé t'en sortir mais je ne pouvais rien faire.

Tu attendais que je te dise quelque chose mais je ne voyais que ta bonté, ta lumière.
Ta façon d'accaparer ma faute, la mienne.
De m'arracher ma colère, la mienne.
Je ne pouvais pas te laisser faire ça.
Que cette faute et cette colère viennent noircir ton cœur.
Alors j'ai saisi ton visage, me provoquant un frisson.
J'ai glissé une main derrière ta nuque. Tu étais si proche.
J'ai aimé ton odeur. La lueur dans tes yeux.
Mais je ne pouvais pas te laisser me prendre ce qui m'appartient, ce que je mérite.
Alors, j'ai balancé ce que je pensais devoir dire pour t'éloigner de moi, même si c'était la vérité.
Une vérité blessante et dérangeante.

- Ecoute-moi bien, Min Yoongi. J'ai mérité ces trois ans au centre correctionnel pour délinquants parce que c'est ce que j'étais. Cet accident, je l'ai provoqué. Je t'ai bousculé. Tu es tombé et je t'ai regardé en bas de l'escalier. Je n'ai pas bougé. Je n'ai rien fait et je t'ai laissé. Je ne mérite pas l'intérêt que tu me portes. Rentre chez toi et recommence à m'en vouloir. La seule chose que tu peux attendre de moi, c'est des excuses que je ne te donnerai pas parce que je suis un connard.

J'ai glissé mes doigts dans tes cheveux. Ils étaient aussi doux et soyeux que je l'imaginais.
Mais surtout, je voulais que tu comprennes que je préfèrerais me pendre que te blesser à nouveau même si je venais de le faire.
Et tu l'as compris.
Tu m'as regardé quelques secondes puis tu es parti.
Je t'ai regardé t'éloigner de moi.
Déteste-moi Yoongi.
Mais surtout ne me pardonne pas.
Je ne le mérite pas.

Après ton départ, Mark est venu me chercher et m'a trainé dans une salle de boxe dans laquelle il a été membre durant longtemps.
Il a enroulé des bandes de boxe autour de mes mains et de mes doigts et m'a placé devant un sac.
Es-tu en colère Hoseok ?
Alors frappe !
Frappe Hoseok !
Et j'ai frappé sur ce sac. Encore et encore.
Jusqu'à ce que mes mains me fassent mal.
Frappe encore !
Plus fort Hoseok !
C'était le moment où je lâchais tout.
Ma rage. Ma colère. Ma frustration.
Après ça, chaque fois que j'avais besoin d'évacuer quelque chose, je venais et je frappais. C'est aussi là que j'ai commencé les combats et que j'ai eu ce surnom "Hope".
Assez ironique quand on savait pourquoi je le faisais.
Hope, mon nom de combattant.

Jung "Hope" Hoseok.

A travers les mots (sope / YoonSeok)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant