PREFACE HESITANTE
Ca fait très longtemps que j'écris ça,
peut-être depuis que je suis ici, ce qui va faire en octobre prochain 4 ans
wah
le pire c'est que j'ai pondu aucun plot, et que 3 chapitres, et que ça va faire 6 mois que j'ai rien publié sur mon compte
et je sais aussi qu'il faut jamais que je publie quelque chose que je n'ai pas fini, parce que sinon vous verrez jamais la fin
mais vu mon taux d'activité sur wattpad, je me dis, pourquoi pas, vaut mieux que des gens voient au moins le début plutôt que ça reste dans le néant de mes brouillons à tout jamais bahaha
j'ai pas forcément fait de playlist pour celle là, mais vu que certain.es aiment lire avec de la musique, vous pouvez écouter la playlist "bittersweet" sur mon compte spotify sachabricot (c'est celle que j'utilise pour écrire/pleurer à 3h du mat
bonne lecture, et prenez soin de vous <3
:: sacha
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3 coups de bâton
levée du rideau
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Royaumes d'autre part
Dont le temps est : jadis
Dont le lieu est : au loinLa lune se lève en même temps que les yeux de Clélie s'ouvrent. Ses doigts frémissent ; ça va être une bonne journée.
La jeune fille s'étire en baillant tel un dinosaure, et allume son lampadaire de poche : le soleil de sa chambre n'est pas encore réparé, alors le noir s'est installé comme s'il était chez lui.
- Zut, fait Clélie, les poings sur les hanches les yeux en l'air, en constatant cela.
Elle s'habille rapidement d'une robe noire et de son chapeau sur lequel elle perche son cactus de compagnie.
Les planches craquent sous ses pas pendant qu'elle descend l'escalier à toute vitesse, et partent en poussière, puis réapparaissent à nouveau, renaissent. Les pieds nus de Clélie atterrissent en claquant sur le rez-de-chaussée, dégageant d'ailleurs un nuage de poussière faisant tousser les souris aux alentours.
La jeune fille se rend compte qu'un homme, probablement un croque-mort, habillé comme il est, est assis dans la cuisine, les pieds sur la table, une cigarette de barbe de nuage à la bouche - substance illégale en passant.Clélie se dirige vers les casseroles pour faire chauffer le lait en demandant :
- Bonne journée à vous dites-donc !
- Je vous souhaite de même, répond le croque-mort.
Sa voix est étrange, aigue comme celle d'un feuille qu'on déchire et qui agonise.
- Et vous êtes ? demande Clélie en sortant le lait du four.
- Aux dernières nouvelles, je suis moi.
Clélie ne dit plus rien, concentrée sur le lait qu'elle fait bouillir. Des bulles éclatent et s'envolent dans l'air, pépiant de joie à l'idée de trouver la liberté, et le lait déborde de la casserole, monstre vorace prêt à engloutir la cuisine.
- C'est parfait... murmure la jeune fille en empoignant la casserole et en la transportant vers la table, tandis que le lait continue de déborder et de dévaler entre les planches de bois, se faufilant à une vitesse éclair, mais trop tard, le bois l'a déjà englouti. La jeune fille déverse le tout dans un grand bol, la fumée grimpant jusqu'au plafond.
Quelques secondes après, Clélie s'assoit en face de l'inconnu, son bol de lait à sa gauchâtre, son cactus à la médiane droitière.
- On ne sert pas le lait avant qu'il ne déborde plutôt ? demande le croque-mort, son chapeau haut de forme s'haussant d'interrogation.
- Je le préfère comme ça, lâche Clélie en guise de réponse, en accrochant sa serviette derrière le cou.
- Je ne juge pas.
- Je ne vous aurai pas permis de juger.
- Ça se tient, acquiesce le croque-mort.
- Si vous êtes venu pour voir Gaston, ce n'est pas la peine, il est mort, change brutalement de sujet la jeune fille.
- N'était-il pas déjà mort ?
- Il faut croire que les fantômes peuvent trépasser plusieurs fois, comment voulez-vous...
- Ça a du vous attrister... votre tuteur quand même... fait l'inconnu avec un élan de compassion dans la voix.
- La mort n'a rien de dramatique, répond Clélie en haussant les épaules.
Elle boit son lait d'un coup, l'aspirant comme un plat de spaghettis.
- Et dites moi... comment est-il mort, ce cher Gaston ? demande le croque-mort en tendant la jambe en l'air, puis en la remettant sur la table - c'est vrai, en restant trop longtemps dans une position, ça devient vite désagréable.
- Je ne sais plus exactement, je crois qu'il voulait se déguiser en père Noel pour me faire la surprise comme avant, et il est resté coincé dans la cheminée.
- Mais... c'est- plutôt c'était pardon- un fantôme...
- Il avait un peu abusé sur les courgettes, alors il ne passait plus comme avant.
- Il aurait pu traverser les murs... fait l'homme sans comprendre.
Clélie hausse les épaules.
- Peut-être qu'il n'avait pas envie. C'est très désagréable, de traverser les murs, surtout ceux en pierre, comme ceux de la maison.
- Ou alors, c'était un suicide.
- Pourquoi se suicider ? Il menait la belle vie, à cultiver ses citrouilles, et à me raconter des histoires, le soir, au coin du feu.
- C'est vrai que ça parait peu plausible... murmure le croque-mort en mordillant un brin d'herbe sorti de nul part.
- Je pense qu'il s'est endormi, et qu'il a oublié qu'il était coincé. Et voilà, paf, il est mort.
- C'est bête.
- Comme toute chose qui existe.
Clélie se lève et lance son bol vide par la fenêtre, qui s'envole aussitôt, heureux d'être à nouveau libre. La jeune fille plie sa serviette et l'enferme dans le placard ; cette serviette-là est coquine, et elle embête toujours les autres une fois remise en liberté.
- Je vais au carré de citrouilles, vous m'accompagnez ? propose Clélie sur le pas de la porte au croque-mort.
- Nous nous connaissons à peine, et vous me proposez de vous suivre. Je pourrais très bien être un assassin d'escargot, ou un arracheur d'arbre, vous devriez être plus méfiante - et le fait que vous ne l'êtes pas, me rend méfiant, moi, dit-il d'un ton détaché.
- Mais non, je vous connais, vous l'avez dit vous-même, vous êtes vous, répondit la jeune fille, piétinant du pied le pauvre bois de l'encadrement de la porte.
- Bon bon, c'est vrai que là...
Et le croque-mort emboita le pas à la jeune fille.
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L'ILLUSION DES CITROUILLES
Short Storyou comment Clélie a rencontré la lune - heliopsys :: 2022