Deeper

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J'ai toujours été quelqu'un de très souriant.

C'est ce que mes parents m'ont toujours appris depuis mon plus jeune âge.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'avais toujours eu le rire facile. Il ne suffisait que d'un rien pour pouvoir capter mon attention et me faire rire par la suite.

Oui.

J'ai toujours été comme ça...

Depuis mon plus tendre enfance...

Sauf que...

Tout cela s'est subitement estompé lors de mon entrer au collège, lorsque je fus mis de côté pour la seule et bonne raison que j'étais différent des autres élèves, sur le plan physique...

À cette âge là, les enfants pouvaient être cruel. N'ayant certainement pas conscience du mal qu'ils font subir aux autres.

Pour eux, tout cela n'était qu'un sorte de jeu et ils ne se rendaient pas compte de l'impact que cela pourrait produire à une personne.

Alors oui.

Il était tout à fait normal de ne plus du tout avoir l'envie de sourire ou de rire. Car de toute façon, il n'y avait plus vraiment rien de drôle.

Surtout lorsque les autres élèves passaient leur temps à m'insulter de moche ou de gros ; et même à me mettre à part, ou de côté à chaque occasion, pour bien me faire comprendre que je n'étais, en aucun cas, à ma place...

Limite s'ils en venaient presque aux mains...

Alors comment pouvais-je encore rire face à cela ?

Au contraire.

C'était de moi que l'on riait...

Et cela a duré pendant des années...

Des années, durant lesquelles mon coeur ne s'est nourri que de tristesse et de solitude, me brisant de l'intérieur un peu plus chaque jour ; durant lesquelles mon visage ne s'est imprégné que d'une haine profonde envers mon prochain, dont je ne me privais pas d'exprimer de temps à autre ; durant lesquelles ma vision du monde a été réduit à néant, me renfermant ainsi sur moi-même, ayant une trop mauvaise image sur les autres pour pouvoir m'y ouvrir.

Mes parents n'avaient rien compris pour mon changement et le soir où ils ont essayé de m'en parler, c'était toutes une frustrations qui leur sont tombées dessus...

Bien sûr que j'ai amèrement regretté de m'être comporté ainsi, tel un con, envers mon père et ma mère.

Et c'était d'ailleurs à cause de cette culpabilité, qui me rongeait jusqu'au os que j'ai décidé de changer.

Je me devais d'être heureux. Pour mes parents, et ainsi ne pas les inquiéter. Mais aussi pour les autres, pour ne pas leur donner le plaisir de me voir souffrir ou encore malheureux.

Peu importe la difficulté...

Je me devais d'être heureux...

...

Ainsi fut la période la plus sombre de ma vie.

Certains pourraient croire que j'ai tendance à dramatiser les choses. Mais croyez moi, on a tous une partie de notre vie que l'on considèrerait comme étant "sombre", peu importe l'ampleur ou le degré de la gravité... Il n'en manque pas moins que cela nous a bien marqué.

Enfin.

Pour ne pas dire traumatisé, en quelque sorte.

Mais bon.

Je l'aime malgré tout... [ en correction/ réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant