Elanea : 119

III

Il était parti, il l'avait une fois de plus abandonné. La peine qu'Elanea a sur le cœur ne faisait que de grandir. Elle est là assise entre Tirion et Eros dans le salon d'une villa. Celle de l'Alpha de la meute des gardiens de l'ombre. Sur le sofa d'en face, elle reconnaît Katelyn et Juan. Elle a su en arrivant que cette meute était celle de ses amies, de ses anciens amis et de son âme sœur. Le choque quand elle a vu tout le monde, elle était d'abord heureuse puis cette joie s'est vite transformé en honte. Oui, elle avait honte que ses amis la voient en tant que 119. 

L'Alpha, Alrik, se montre et s'assoit entre Katelyn et Juan. Juste cette vision de le voir aussi proche d'Alrik la met de mauvaise humeur. A cette mauvaise humeur s'ajoutait de la tristesse, son âme sœur l'ignorait, il ne posait même pas une seconde ses yeux sur elle. Alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de le dévorer du regard. Personne ne pouvait s'en apercevoir à part lui, car elle portait toujours sa capuche.

Cela lui avait pris du temps pour apprendre tout ce qu'il fallait savoir sur les âmes sœur, c'est Mia qui lui avait tout dit dans les moindres détails. Elle avait alors compris la signification de la morsure qu'elle possède à son coup et à l'odeur que dégageait celle-ci, l'odeur de son âme sœur. Ses loups, Tirion et Eros lui avaient d'ailleurs poser la question tout à l'heure, ils lui avaient demandé pourquoi l'odeur de l'Alpha de la meute des gardiens de l'ombre était la même que celle de sa morsure. Mais ils connaissaientt déjà la réponse.

Alrik posa un feuille avec un crayon sur la table basse. Il scrutait les moindres gestes de ses trois invités, ou plutôt de deux de ses invités, il ne voulait pas poser son regard sur elle. Il savait que s'il le faisait, il ne pourrait pas se contrôler.

Tirion prit la feuille et la tendis à Elanea qui la pris de sa petite main. 

Un contrat de paix. Lorsqu'elle le lu, elle comprit. La réputation de sa meute était beaucoup plus importante qu'elle ne le pensait et sa tristesse se fit sentir dans sa meute. 

Eros prit à son tour la feuille et la lu. 

- Eh, vous n'avez pas besoin de vous inquiéter, notre Alpha nous a ordonné de ne plus chasser les humains à présent on mange le caoutchouc des supermarchés ! S'exclama-t-il.

Elanea eu un petit rire, Eros venait de détendre l'atmosphère c'est pour cela qu'il avait été choisi pour venir, pour sa force mais aussi pour sa franchise et son humour. Il signa le papier en disant que si ça les rassurait, il signerait.

Une fois le papier entre les mains d'Alrik, tout le monde se leva et se dirigea vers la porte d'entrer. Les bêtas d'Alrik sortirent et Tirion ainsi que Eros aussi. Quand Elanea voulu elle aussi passer la porte, Alrik la referma juste devant son nez. 

Elle était à présent seule avec lui. 

- Pas besoin de garder ta capuche, je sais qui tu es. Lui murmura-t-il à l'oreille.

Elle frissonna et se retourna en faisant basculer sa capuche à l'arrière. 

Il était là si proche qu'elle croyait d'abord à un rêve, elle en avait fait tellement, s'imaginant leur retrouvaille. Elle n'était pas étonnée l'ait reconnu, c'est son âme sœur après tout.

Elle releva la tête doucement et plongea son regard dans ses yeux émeraude, ils brillent et s'intensifie à ce contact. 

Un désir vif prit possession de son corps. Elle le voulait mais elle ne s'en trouvait pas digne. Détesté par toutes les meutes, elle ne pouvait se laisser à cette envie de rester près de lui, à cette chaleur qui l'enveloppait et ne demandait qu'à la garder près de lui. Elle s'efforçait de se contrôler pour ne pas l'embrasser ou le serrer dans ses bras. Elle savait que ce geste pourrait anéantir la meute d'Alrik alors ce sacrifice en valait la peine. Ne rien faire, ignorer cette attirance et ce besoin vital de rester près de lui.

- Laisse-moi le contrôle et marquons-le ! Criait Freya mais Elanea avait appris à contrôler sa louve en partie.

Freya était particulière, Elanea n'avait pas fait attention à cette particularité. Pourtant il y en avait bien une, elle pouvait être un ange mais elle avait aussi un côté sombre, sauvage. 

Une marque, Elanea en avait une faite par celui qui se tenait devant elle. Cette marque avait empêché tous mâles de s'approcher de trop près d'elle. C'est Mia qui lui avait comté ce que signifiait cette marque, elle lui avait aussi dit que la sienne sentait très fort et que c'était la raison pour laquelle peu de mâles l'approchait. "Ta marque dit aux mâles que tu es déjà prise et pas par n'importe quel mâle dans la hiérarchie une odeur aussi forte signifie que tu appartiens à un Alpha" lui avait dit Mia. Elanea avait été bouleversé par cette nouvelle.

Maintenant il est en face d'elle. Elle voudrait pouvoir partir mais quelque chose lui en empêche. Cela doit bien faire un bon quart d'heure qu'ils se dévorent du regard.

C'est Alrik qui fait le premier pas en s'approchant près de sa femelle. Sa femelle, ce mot tournait dans sa tête. Il posa sa main droite sur la joue de sa bien aimée qui frissonna à ce contact. Il ne pouvait s'empêcher de sourire, il venait de la retrouver, celle qu'il avait tant chercher, elle était là, devant lui pour la première fois depuis une longue année d'espoir.

Il se rapprocha encore plus près jusqu'à sentir leur nez se frôler. Elle ne bougeait pas, obnubilé par cet être qui lui avait tant manquer. Ils se regardèrent au plus profond de leur âme, cette retrouvaille réveillait tout ce bonheur et ce désir enfoui.

Il posa alors ses lèvres sur celle d'Elanea pour un baiser tendre. Il fit glisser la main qu'il avait sur la joue de sa femelle, jusqu'à sa nuque. Il prit l'initiative d'approfondir leur baiser en faisant jouer sa langue avec celle d'Elanea qui répondait avec passion et ardeur à ce baiser enflammé. 

Ils avaient attendu si longtemps ce jour, qu'il le finissaient dans le lit d'Alrik.

Celui-ci était au-dessus d'elle caressant chaque parcelle de la peau de celle qu'il avait tant désiré, pendant si longtemps. Ils s'embrassèrent à en perdre la raison et embrasèrent leurs corps plus d'une fois. Ce fus les plus belles retrouvailles qu'ils ne puissent espérer.

Aucuns mots n'avaient été échangé de toute leur soirée. Et ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, sans aucuns vêtements.