Le verglas nous assaillait de toutes parts et le vent nous balayait d'un bord et de l'autre. La tempête et le crépuscule limitaient notre champ de vision à quelques mètres.
Je me retournai pour voir Andréane. Ses longs cheveux châtains étaient recouverts de neige, les miens ne devaient pas être mieux. Je la vis sourire.
La grêle et la neige avait fait sauter l'électricité. L'école venait de finir et nous allions passer la soirée ensemble.Vers cinq heure, la noirceur était en train de tombée. Ça allait être de pis en pis plus on se rapprochait du 21 décembre.
Je me penchai pour prendre la neige collante. Andréane m'avait devancée de quelques pas. Ma boule de neige aboutit sur sa jambe droite.
Elle s'arrêta, puis se retourna vers moi. Un sourire malicieux s'était dessiné sur ses lèvres.
Je la vis se pencher pour ramasser de la neige à son tour. J'en reçus une en plein dans le ventre malgré ma tentative d'esquive.
Elle n'allait pas tarder à en recevoir une autre. Elle se tassa vers la droite avant d'être touchée par mon second projectil.
Nos rires retentissaient dans la tempête. Sac à dos et boîtes à lunch furent déposés très rapidement sur un banc de neige. Nos balles filèrent dans l'air. Nous jouâmes à peu près cinq minutes avant de poursuivre notre route couvertes de poudre blanche, les joues et le nez rougis. Des petits coups d'oeil n'arrêtaient pas d'être échangés, souvent accompagnés d'un fou rire.
Puis tout arriva d'un seul coup. Une plaque de glace, une auto...
Comme un film au ralenti, Andréane attrapa la glace alors qu'elle riait aux éclats. Perdant pied, elle tomba, jusqu'à lors aucune de nous n'avait arrêté de rire.
Mon amie avait essayé de se relever, mais son sac à dos la fit basculer.
— Allez, aide moi, me quémanda-t-elle.
— Non, pouffai-je en secouant la tête un sourire étampé sur mon visage.
Enfin, elle réussit à se remettre sur pied. Prudemment, elle fit un pas en avant, ses fesses ne voulaient se retrouver par terre de nouveau.
Nos gloussements et la tempête nous avaient empêché de l'apercevoir. Nous la vîmes trop tard.
L'auto la percuta de plein fouet. Figée d'horreur, je ne pus qu'observer le vol plané de ma meilleure amie, son dernier sans doute. Mon cri s'étrangla dans ma gorge. Je la vis s'étaler par terre. Je me précipitai vers elle. Mon coeur battait la chamade dans mes oreilles, ma gorge était nouée. Je pouvais sentir mon ventre se tordre. Je m'accroupis à côté de mon amie.
Elle n'eut aucune réaction à mon contact.
— Non, non... faites que ça ne soit pas vrai, s'il vous plaît, n'importe qui, faites que ça ne soit qu'un rêve, murmurai-je au comble du désespoir.
Ce fut à ce moment que je remarquai la légère buée sortant de sa bouche, sa respiration était saccadée, mais bien là. Lentement je me penchai pour poser mon oreille sur son ventre.
Boum... boum...
Son coeur battait encore, faiblement, mais encore.Pendant ce temps, l'automobiliste s'était arrêté. En sortant catastrophé, il vint me rejoindre. Je ne le remarquai même pas appeler les urgences. La neige tournoyait autour de moi dans une danse gracieuse, mais qui me semblait empoisonnée.
Tout se passa tel un brouillard par la suite.
Les sirènes des ambulances déchirèrent la tempête. Des ambulanciers sortirent pour venir chercher Andréane. Sur mes joues, mes larmes étaient gelées. Quelqu'un m'interrogea.Ça ne prit guère longtemps avant que mes parents arrivent. On s'est immédiatement dirigé vers l'hôpital, je devais savoir comment mon amie allait, même si je savais qu'elle n'allait pas survivre, j'en étais sûre, mais je gardais espoir.
Le chemin se fit en silence, alors que les remords m'assaillaient. Si je n'avais pas lancé cette boule de neige, ça ne se serait jamais passé, c'était de ma faute, j'étais la responsable de sa mort.
Arrivés sur place, une préposée nous dirigea vers la salle où je pouvais trouver mon amie. Ses parents étaient déjà là, en larmes. En nous voyant, son père secoua la tête, une infirmière venait de leur annoncer que leur fille ne survivrait pas. Un poids immense me tomba dessus, c'était l'espoir qui m'empêcher de m'effondrer, mais voilà qu'on me disait qu'il n'y en avait plus.
«Spectre» a vu le jour d'une façon plutôt inattendue. À la base, j'avais demandé à une amie ( OcaneMass1 ) de me lancer un sujet pour que je fasse un montage photo. C'est sous le thème d'«une fille qui perd sa meilleure amie dans un accident de voiture» que les idées ont coulé et qui m'ont mené à écrire l'histoire de Kristel.
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Spectre - tome 1 - Au delà de la mort
ParanormalElle était morte... Cette vérité avait frappé Kristel, sa meilleure amie était morte. Son décès réveilla en elle un don, qui jusqu'à lors dormait. Elle peut désormais interagir avec les fantômes. Alors qu'elle apprend à se maîtriser, le monde des s...