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On frappa à la porte de l'appartement des Payne. Une jeune fille blonde se jeta sur la porte en criant "J'y vais" alors que son père sortait à peine de la douche. Il sourit en entendant sa fille discuter avec ses parents. Il finit de s'habiller et les rejoignit dans le salon. 

- Bonjour ! 
- Ah, Liam ! Comment tu vas ? J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on t'a pas vu ! s'exclama Karen en lui embrassant les deux joues. 
- On s'est vu cet été, lui sourit-il. 
- C'est bien ce que je dis ! 

Toujours un sourire aux lèvres, Liam leva les yeux au ciel, amusé. Il proposa à ses parents de déposer leurs affaires dans la chambre d'ami pendant qu'il leur préparait quelque chose à boire et qu'il commençait à cuisiner. Sa mère le taquina sur le fait qu'il cuisine, comme chaque fois qu'elle et son mari leur rendait visite en France. 

- Je n'ai plus vraiment eu d'autres choix que d'apprendre à cuisiner quand je suis venu habiter en France, je te rappelle, lui dit-il en riant doucement. Il embrassa sa fille sur le crâne avant de partir vers la cuisine. 

Karen et Geoff étaient partis vers la chambre d'amis, ils connaissaient le chemin, maintenant, depuis le temps qu'ils venaient. En général, d'une année sur deux, c'était eux qui faisaient le voyage. L'année suivante, ce serait Liam et Olivia qui se déplaceraient. Ses soeurs, elles, faisaient rarement le trajet, donc ils fêtaient Noël ensemble qu'une année sur deux. Alors qu'il apportait les verres avec la boisson demandée à ses parents et sa fille, Karen décida de parler de Zayn à Liam. 

- Tiens, au fait, on a eu des nouvelles de Zayn par ses parents ! 

Il manqua de trébucher en entendant ce prénom. Il dévisagea sa mère avant de risquer un coup d'oeil vers sa fille qui l'observait, une interrogation clairement lisible dans ses yeux. 

- C'est qui Zayn ? 
- C'était le meilleur ami de ton père quand il était jeune. 
- Je t'en parlerai plus en détail plus tard, Olivia. Pourquoi est-ce que vous me parlez de lui, là, maintenant ? 
- Parce qu'on a eu de ses nouvelles et que lui a demandé comment tu allais. 
- Ah ouais ? Dix-huit ans après ? Et c'est censé me faire quelque chose ? Il a eu dix-huit pour revenir vers moi. Il ne l'a jamais fait, je n'ai jamais eu de ses nouvelles, à part par vous, bien entendu. 
- Liam... 
- Non, mais c'est vrai ! Il s'est barré sans même me réveiller, sans que j'ai l'occasion de lui dire au revoir alors que... Alors que... 

Il ne termina pas sa phrase, déposa les verres sur la table, s'excusa et quitta la pièce, les larmes commençant à couler le long de ses joues. Il claqua la porte de sa chambre derrière lui et il se laissa tomber assis sur le lit, pleurant et sanglotant. 

Il continua de pleurer une dizaine de minutes, se détestant d'avoir l'air d'être de retour à cette époque. Il pensait souvent à lui, mais ça ne l'avait jamais mis dans un état pareil depuis des années. 

Quelques coups retentirent contre sa porte et elle s'ouvrit. Il ne prit même pas la peine de relever la tête. 

- Papa ? 

La porte se referma et le matelas s'affaissa. Deux bras l'entourèrent et il enlaça sa fille en retour. Quand il se calma, il entreprit de lui raconter. 

- Zayn... C'était pas seulement mon meilleur ami. On se connaît depuis toujours. Pendant dix-huit ans, on a passé toutes nos vacances ensemble, on a tout fait ensemble, mais quand je suis arrivé à l'adolescence, je me suis vite rendu compte que ce n'était pas juste mon meilleur ami. J'étais amoureux de lui. À la fin de notre dernière année, nous avons été à une soirée d'un ami commun. On avait un peu bu et sur le retour, je lui ai dit que j'étais amoureux de lui. Que je l'aimais. On s'est embrassé une fois dans la rue et on est rentré chez moi... Enfin, chez tes grands-parents. On était seuls, tes tantes et tes grands-parents étaient allés voir nos grands-parents. On a parlé un peu mais on a passé la majeur partie de la nuit à nous embrasser. Le lendemain, il partait pour les Etats-Unis, moi pour la France. Il était prévu que je l'accompagne à l'aéroport, mais quand il est parti le lendemain, je dormais. Je me souviens m'être réveillé, mais il m'a dit de me rendormir, donc je l'ai fait. Je n'avais pas prêté attention sur le moment mais ce qui m'a réveillé, c'était une goutte sur ma joue... Il pleurait... Mais j'étais tellement fatigué de m'être couché aussi tard que je ne m'ai pas fait le lien tout de suite. C'est quand j'ai entendu papy, mamie et les filles que je me suis rendu compte que j'étais dans mon lit, seul, et que le départ de Zayn devait être dépassé depuis un moment. Je suis sorti en trombe de la chambre, les filles ont sursauté en me voyant, me pensant à l'aéroport et quand j'ai appris qu'il était onze heures, j'ai compris. Il était parti sans moi. Sans même me laisser lui dire au revoir. J'ai essayé de l'appeler. Il n'avait pas encore embarqué, il embarquait une demi-heure plus tard, mais il était trop tard, l'aéroport était trop loin. Il n'a décroché à aucun de mes appels, me renvoyant de lui-même sur la messagerie. J'ai pleuré jusqu'à être dans le train*. Bien sûr, ce n'était pas qu'à cause de ça, mais... 
- Mais donc du coup... T'as déjà été amoureux d'un garçon ? demanda Olivia, surprise de la révélation de son père.
- Oui. Et les deux seules personnes que j'ai aimé sont ta mère et lui. 
- Et... Tu as encore des sentiments pour lui ? 
- Je ne sais pas. Quand je vois ma réaction aujourd'hui, le fait que je pense régulièrement à lui... Il me manque, c'est sûr, mais je lui en veux et je ne sais pas quoi penser. 

Saisons [Z.M]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant