Chapitre 6 : Reconstructions

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Pourquoi a-t-il fallu que je pense que ce serait une bonne idée ? La ruelle dans laquelle je me suis ruée était beaucoup trop sombre pour que je ne distingue quoi que ce soit, et je n'avais plus qu'un glyphe de lumière que Luz m’a offert. J’ai paniqué en entendant des bruits de pas derrière moi, mais me suis calmée en voyant qu'il s'agissait simplement de deux sorcières qui discutaient de tout et de rien.

Mon plan était simple… En théorie. Il fallait juste que je me rende discrètement en ville avec le palisman de Lilith, et que j’achète deux trois bricoles pour tout le monde. Le problème, c'est que je ne pouvais faire ça qu'en pleine nuit, et que le marché de nuit n'est pas le même qu'en journée. Le jour, le marché est vivant, il y a du monde et les commerçants vendent des choses légales… Pour la plupart. Mais la nuit, la ville est endormie et tous les coups sont permis. Il n'y a pas de gardes à l’horizon. Ouf. J'ai mis ma capuche sur la tête, et me suis faufilée doucement vers un stand. Bingo !
Le stand d'artefacts, enfin un stand qui avait ce que je cherchais ! J'ai cherché du regard ce qu'il me fallait.

« Bonsoir mademoiselle ! M’accueillit le gérant du stand encapuchonné. Vous cherchez quelque chose ?

- AH ! Ai-je sursauté. B-bonsoir. Je vois que vous avez des artefacts, ai-je répondu en prenant confiance en moi. Mais auriez-vous de quoi les fabriquer ?

- Oh, mais bien sûr. Tout dépend de ce que vous voulez, me répondit-il fièrement.

- Et bien je cherche de la laine de sorcière, du tissu, des métaux magiques et des accessoires.

- Je vois qu'on a affaire à une connaisseuse, a-t-il dit doucement à son tour. Le tissu et la laine sont à votre droite, quand aux matériaux, ils sont dans cette boîte. Vous voulez quoi ? Du cobalt ? De la platine ?

- Si vous en avez, il me faudrait de l’argentite.

- Mmh… Vous êtes sûre ? A commencé a douter le vendeur. Ça faisait longtemps que personne ne m'en avait demandé. Est-ce que vous avez de quoi payer au moins ?

- Bien sûr, ai-je dit en montrant un sac d’escargots d'or.

- Bien ! S'est-il exclamé, les yeux rivés sur l'argent comme un aigle sur sa proie. Je vais vous chercher ça. Vous en voulez quel poids ?

- Il m’en faut 10 kilos, ai-je répondu sans pression. Et il me faudrait également du lithium

- Oh… Vous avez de la chance alors, dit il en préparant ma commande. Mes hommes en ont trouvé ce matin dans une mine, il sont encore frais. A-t-il répondu en me faisant signe de lui donner les escargots.

- Je préférerais voir la marchandise avant.

- Bien, regardez. Dit-il en me montrant discrètement ce qu'il avait dans la main. Les métaux brillait, encore remplis de magie.
- Tenez ! »

Je lui ai tendu la bourse, et il eut un sourire satisfait sur le visage. J'ai ensuite pris quelques étoffes, de la laine, et je suis partie satisfaite, mais les poches légères. Le marchand aussi était très satisfait, qui ne le serait pas après avoir vendu tout ça ? 

Je me suis préparée, et ai pris mon envol, enfin libérée de cette tâche. Le voyage fut étonnement long, et il a fallu que je m’empêche de dormir à plusieurs reprises. Il faisait nuit, l'air était frais, mais pas assez pour me garder éveillée, et je ne faisais rien à part attendre de rentrer dans la maison d'Eda. Une fois arrivée, j'ai remercié le palisman d'une petite caresse qu'il a adoré, puis je me suis retrouvée nez à nez avec deux yeux luisant dans le noir.

« Hou, bonsoir mon amie ! S'est écriée une chouette familière.

- AAHHH ! Hooty ! Ai-je crié.

- C’est le moment de se faire un gros câlin ! S'est il exclamé a nouveau avant de s’enrouler autour de moi, de me rentrer à l’intérieur de la maison et de me jeter au sol. Je me suis levé avec difficulté, et fut surprise de voir un visage familier sur le canapé.

- Bonsoir (T/P), m'a accueillie une sorcière aux cheveux gris d'un ton grave.

- Bonsoir Eda, lui ai-je répondu en essayant de cacher mes trouvailles. Tu ne dors pas ?

- Hooty ne voulait pas me laisser dormir, a-t-elle répondu en décroisant ses jambes. Et toi ? Qu’est-ce  que tu faisais dehors à cette heure-ci ? M'a-t-elle demandé d’un ton suspect.

- Je suis allée faire un tour dehors, m’étirer les jambes, ai-je menti.

- Avec le palisman de Lily ? S'est-elle moquée.

- Euh… Oui, c’était pour me protéger, au cas où.

- Bien sûr… Et ce sac alors, qu’est-ce qu'il y a dedans ? M'a-t-elle demandé à nouveau.

- Des rubans, et des… Oh allez, je ne vais pas te mentir, tu le découvrira de toute façon, ai-je avoué en soupirant. Je suis allée chercher des matériaux au marché noir, il n'y a plus rien dans les marchés de jour.

- Mmh… Au moins tu n’essayes pas de le nier, a-t-elle soufflé. Mais pourquoi ne m'as-tu pas demandé de t'accompagner ? Ou même à Lilith, elle aurait accepté. S’est elle plaint.

- Et bien en fait je… Oh, et puis mince, je voulais vous faire une surprise, ai-je avoué une nouvelle fois. Ta sœur et toi vous me traitez si bien, et vous êtes tout ce qu'il me reste alors… Je suis allée chercher des matériaux pour vous fabriquer des cadeaux, ai-je répondu en essayant de garder la tête froide.

- Oh allez, viens ! M'a rassuré mon amie en tapotant le canapé pour me faire signe de m’asseoir à côté d'elle. »

Je me suis blottie dans ses bras quelques minutes, mon amie me massant doucement le dos avec sa main. Je me suis reposée quelques secondes, puis j'ai repris le contrôle de ma respiration.

« Je ne t'en veux pas (T/P), m'a rassuré Eda, c'est juste que… Tu as promis à ma sœur de rester à ses côtés et de ne pas te mettre en danger. Et puis… Tu es aussi tout ce qu'il nous reste, alors me suis inquiétée.

- J-Je suis désolée, je voulais juste vous faire une surprise, ai-je dit doucement en me retirant de ses bras. 

- Je sais, je sais, a-t-elle répondu en tapotant sa main sur mon épaule. La prochaine fois je voudrais juste que tu nous prévienne. Est-ce qu'elle le sait au moins ?

- N-non, je n'ai prévenu personne. Je n'ai pas réfléchi.

- Tu sais que s'il t’étais arrivé quoi que ce soit, nous ne nous le serions jamais pardonné ? M'a reproché Eda.

- Je sais… Ai-je répondu doucement en me recroquevillant sur moi-même.

- Tu aurais simplement pu dire que tu allais là bas, pas besoin de nous dire que c’était pour nous, juste de nous dire où et quand, a-t-elle continué.

- Je sais… Ai-je dit faiblement en retirant les bague de mes doigts.

- Bon et qu'est-ce que tu as trouvé exactement ?

- Hé, je n'ai pas risqué ma vie pour que tu découvres ça tout de suite ! Me suis-je défendue. Elle s'est jeté sur le sac, et en a ressorti de la laine de sorcière.

- Ohhh, ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu ! Tu as du payer ça une fortune, s'est exclamée la fouineuse.

- Hé, lâche ça tout de suite !

- Je vais prendre ça, à dit Eda en se dirigeant vers les escaliers.

- Mais c'est-

- En échange, je ne dirai rien à Lilith, mais tu dois me promettre de ne plus faire ça, a-t-elle dit en se dirigeant vers sa chambre.

- C'était ton cadeau, ai-je bafouillé faiblement au bout de quelques secondes dans la pièce désormais vide. »

La sorcière du cristalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant