épisode 1

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On est dimanche matin, il est exactement 7 h 00. Je le sais parce que mon réveille-matin hurle terriblement et ceci, chaque jour, à la même heure. Je sors la tête de la couverture et arrête la sonnerie. Mon corps est encore agressé par la fatigue, car hier, j’étais à l’anniversaire d’une ex petite amie ; Par ailleurs, je ne suis rentré qu’à 02 h du matin parce que les parents de celle chez qui l’événement était organisé ont débarqué à l’improviste et ont tout interrompu. Tellement naze oui je sais. Je baisse la tête et remarque que mon épaisse tige de chair est réglée comme la corde d’une harpe. Un soupire de nostalgie s’échappe à outrance et je ne peux m’empêcher de penser à toutes les filles énormément garnies de masse corporelle et coquines avec lesquelles j’allais indéniablement sacrifier à Vénus si la fête avait continué, et un orgasme de folie s’apprête à me submerger. Ah, heureusement que le très haut avait pensé à inculquer le sens de l’imagination en chaque créature humaine. Certes, je ne me réveille pas toujours dans le même lit que Nairobi ma petite copine, mais cela n’empêche que j’ai besoin de satisfaire mes besoins personnels avant d’aller prendre ma douche. Ma journée se passe toujours mieux quand je prends un pied d’enfer dès le réveil.
Je descends du lit tout nu puisque je déteste dormir avec les vêtements, me dirige vers la commode, ouvre mon tiroir secret et sort un lubrifiant… Quelques secondes après, me voilà donc à un doigt de basculer dans l’extase. Toutes mes terminaisons nerveuses s’enflamment délicieusement. Mes muscles sont tendus, ma main va et revient à un rythme frénétique, mon lubrifiant – bravo à l’entreprise commerciale qui l’avait créé – joue merveilleusement bien son rôle, me donnant l’impression d’explorer méticuleusement l’anatomie d’une femme. Il procure un plaisir ivre au point le plus sensible de mon corps et tout va bientôt virer à un blanc merveilleux.
Mais voici que la voix stridente de ma mère interrompt brusquement la magie de cet instant orgasmique, ruinant ma séance matinale de plaisir solitaire. Putain ; comment elle peut me déranger aussi tôt ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle fait à la maison un dimanche matin ?! D’habitude, elle est de service et ne rentre que le lundi après-midi.
C’est ça le truc : mes parents sont divorcés depuis que je suis tout petit et je ne vis qu’avec ma mère ainsi que ma petite sœur Maël, ma protégée. Mon père est alcoolique et souffre de trouble bipolaire ; après leur séparation, il ne voulait plus bénéficier de l’assistance médicale et psychiatrique de ma mère, du coup, il a commencé à manifester les symptômes de sa maladie : saute d’humeur, euphorie, impulsivité, agressivité, épisode maniaque… Il ne se gênait pas de régulièrement venir se glisser en douce chez nous pour voler tout ce qu’il pouvait transporter et vendre assez rapidement aux moins offrants ; quand il se faisait surprendre par ma mère, il la bâtait violement sous nos yeux avant de s’enfuir. Avec le temps, son état a empiré et des mythomanes habillés en uniforme de police l’ont arrêté et enfermé dans un hôpital psychiatrique, disant qu’il était dangereux et qu’il avait assassiné une jeune fille... Ma mère est médecin au CHU et son travail ne lui laisse que peu de temps à passer avec ses deux enfants. En plus de son nouveau fiancé givré chez qui elle passe souvent des nuits plus qu’érotiques. Au début de leur relation, elle ne se gênait pas pour pratiquer ses séances de sexe explicites avec lui dans notre maison, mais depuis que ma petite sœur de 19 ans les avait surpris en tenue d’Adam, dans une position tellement inconvenable, elle a décidé de ne plus le ramener jusqu’ici. Du coup quand l’occasion lui ai donnée, elle ne nous laisse pas tranquille et fait tout pour rattraper le temps perdu.
La porte de ma chambre s’ouvre avec fracas, net à l’instant où je bondis sur le lit et remonte la couverture sur tout mon corps. Ma baguette magique est extrêmement furieuse. Impossible de décrire ce qu’elle ressent, ce que je ressens. Ce doit être assez proche de ce qu’éprouvent les filles quand on les titille pour ne pas les satisfaire par la suite.
— Surprise ! Scandale-t-elle en brandissant les mains en l’air comme le font les batistes dans une chorale au Vatican. Alors comment va mon mignon bébé ?
— Putain maman ! Tonné-je en m’efforçant de faire coucher ma gaule. Combien de fois faudrait-il que je te demande de frapper avant d’entrer ?!
—Tu devrais être debout déjà. Ta sœur, elle l’est depuis. Elle est au salon avec son amie Line. Viens ! Je t’ai ramené quelque chose du boulot !
Ma mère est excitée à l’idée de revoir ses enfants et s’agite dans tous les sens, un peu comme un maniaque sous acide. C’est insupportable, il est beaucoup trop tôt pour moi.
— Je viens à peine de me réveiller maman. Je suis encore hyper épuisé ; hier, j’étais à l’anniversaire d’une amie. Tu veux bien m’accorder cinq minutes de répit avant de continuer de m’agacer ? Tu deviens lourde à la fin.
Ses bras retombent le long du flanc, puis ses épaules s’affaissent, en même temps que son sourire.
Je devrais me sentir coupable, mais je ne ressens qu’une immense frustration. Elle s’est permis de débarquer dans ma chambre sans prévenir quand même.
Elle me fixe intensément, l’air déçu, puis, un regain d’énergie lui fait sourire à nouveau et elle bondit dans mon lit.
— Ne sois pas rabat-joie mon chou ! J’ai un cadeau pour toi, je t’ai dit. Allez, viens voir s’il te plaît ! Implore-t-elle en dévastant mes cheveux dans tous les sens.
Toute idée pour la faire sortir serait la bienvenue.
— D’accord, d’accord ! Accorde-moi deux minutes, juste le temps de m’habiller et de descendre, lui dis-je.
— Super idée. Je t’attends en bas. Ne prends surtout pas ton temps hein ? Bisou. Et lave-toi la main droite aussi. Ou plus tôt les deux ? Se moque-t-elle.
— Maman ! Hurlé-je.
Ma mère sort et referme la porte derrière elle, me laissant enfin tranquille. J’envisage pendant trois secondes à terminer ce que j’avais commencé, mais il n’est pas question que je jouisse en aillant son image en tête. Je sors alors de la couverture, descends du lit et vais me laver les mains dans la salle de bain. Je suis un grand garçon et ma mère devrait déjà être capable de maintenir une certaine distance entre elle et moi. Elle a beaucoup de difficultés à accepter la notion d’espace personnel.
Cela fait à peine six mois que j’ai eu mon baccalauréat et actuellement je fréquente une école de formation des spécialistes en développement communautaire de la capitale. Je mûrissais l’idée d’emménager dans un appartement proche du campus depuis que je suis en terminal, mais une fois mon diplôme obtenu, en plus de mon budget limité pour pouvoir me louer un appartement, ma petite sœur commençait à fréquenter des garçons et filles très, très atypiques ; il fallait pour l’amour de la famille que je reste afin de canaliser ses penchants exhibitionnistes et solitaires.
Après avoir dégarni mes mains de leur parfum de lubrifiant, je récupère une serviette blanche avec laquelle je me les essuie tout en rentrant dans la chambre afin de m’habiller. On toque à la porte une fois de plus. Je fais un pas-de-géant et récupère la serviette que j’ai balancée sur le lit il y a quelques secondes et me couvre le sexe avec. Merde ! Elle fait chier ma mère !
— Maman je t’ai demandé de m’accorder quelques minutes non ! Fulminé-je. J’arrive putain.
— C’est moi Jimmy. Line, murmure-t-elle.
En fait, Line c’est la nouvelle meilleure amie de ma petite sœur et c’est aussi ma camarade de classe. Nous sommes à l’amphi ensemble et elle fait partir des filles qui déroutent ma Maël. Je la classe dans la catégorie de personnes que je qualifie d’« atypique ». C’est une putain de chaudasse qui vit à une rue plus loin de la nôtre.
— Entre donc, dis-je en me détendant.
J’aurai piqué une crise si c’était ma mère.
Elle entre et me lorgne intensément, en arquant un sourire à la fois mignon et moqueur.
— Quoi ? Qu’est-ce qui te fait sourire ? Lui demandé-je nerveusement.
— Rien. Rien. Quel paquet dit donc, murmure-t-elle en changeant son sourire mignon en rire
— Hé, mes yeux sont en haut. Il n’y a rien à regarder en bas.
— C’était comment l’anniversaire de Davila ? On m’a fait comprendre que ses parents ne voulaient pas organiser une fête pour l’évènement du coup elle l’a fait en douce chez Firmin ? Et aussi que la soirée s’est arrêtée en plein effervescence ? Questionne-t-elle en tournant sensuellement autour de moi comme une prédatrice.
— Ne me pose aucune question à ce sujet. Tu aurais dû venir et vivre les faits par toi-même, grogné-je sans bouger.
— Tu sais très bien que c’est très tendu entre elle et moi depuis qu’elle m’a traité devant tout le monde de malade mentale. L’idiote avait osé dire que je flirte avec le professeur merde. Par la même occasion elle le traitait de pervers en fait. Dr Youta c’est quelqu’un de bien.
— Pff ! Davila avait menti peut-être ?
Elle s’arrête derrière moi et tire sur ma serviette, celle-ci glisse lentement entre mes mains et tombe sur la moquette. Ma baguette magique qui depuis est tendue comme une traceuse, vibre énormément et semble vouloir s’orienter furieusement vers Line, comme une tête chercheuse. Elle garde la même position, pose les mains sur mes épaules et me murmure des phrases salaces à l’oreille.
— Tu es paré pour le voyage d’études déjà ? Nous prenons la route demain et nous en avons pour deux jours. Deux journées éloignées de toute forme de distraction, accompagnés du Dr Youta et de tous les autres camarades.
J’entends sans comprendre ses paroles. Mon corps frémit à chaque expiration. Je sens mon épaisse tige de chair qui s’agite dans tous les sens, un peu comme un missile qui va bientôt atteindre sa cible. Mon rythme cardiaque augmente et je n’y tiens plus. J’inspire à outrance et me pince les lèvres dans une moue contrariée.
— Ferme la porte à clef. Ma mère est juste en bas, murmuré-je en grinçant des dents.

l'épée de DamoclèSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant