Partie 2

774 55 36
                                    

Cela faisait plusieurs nuits que le blond n'avait pas réellement dormi, il était beaucoup trop inquiet et stressé. Le blond ruminait, se demandant bien quel était l'avenir du brun. Il avait pensé à toutes les possibilités, et certaines d'entre elles lui retournaient les tripes. Durant ces nuits, il avait contemplé Benjamin dormir, espérant au plus profond de lui que tout irait bien.

Ils avaient passé deux jours à l'hôpital, Benjamin avait fait examens sur examens afin de savoir ce qu'il avait, et Pierre avait été là chaque minute, prenant soin de lui. Ils étaient dans l'attente de résultats d'une biopsie, et ils savaient tous deux que tout pouvait basculer.

Le brun lui avait demandé de rester avec lui. Vivant dans un appartement seul, il était conscient qu'une présence humaine était nécessaire, et puis, c'était Pierre. Ça lui faisait plaisir de passer du temps avec lui malgré ce contexte.

Une douce voix fatiguée brisa le silence dans la chambre.

- Tu dors pas ?

Pierre tourna la tête vers le brun et leva sa main. D'un geste tendre, il caressa doucement sa joue.

- Non, j'y arrive pas.

Il vit les traits de Benjamin se froncer.

- Pierre... Le brun souffla. Il faut que tu dormes.

- Je sais, murmura-t-il.

Son pouce caressait toujours délicatement sa joue. Depuis qu'il était venu chez Benjamin et qu'il l'avait amené à l'hôpital, Pierre ne l'avait pas lâché. Les deux amis n'avaient pas passé une seule minute sans l'autre, le blond l'aidait beaucoup, et il s'était surpris à être très tactile avec lui, bien plus qu'avant. Benjamin l'était tout autant que lui d'ailleurs, mais aucun des deux ne se posaient de question, car chaque geste était fait naturellement, sans la moindre hésitation et sans le moindre questionnement.

Doucement, Pierre ouvrit les bras.

- Viens là.

Benjamin n'hésita pas une seconde et vint se blottir contre lui.

- J'veux pas que l'état de ma santé t'empêche de dormir, et puis peut-être que je manque seulement de vitamines, regarde, avec le traitement que j'ai depuis quelques jours, j'suis moins fébrile, dit Benjamin.

Et il avait raison. Il prenait quelques vitamines depuis trois jours, et il marchait mieux depuis. Le nombre de ses tournis et de ses tremblements s'était bien réduit.

Pierre sourit face à l'optimisme du brun. Ce côté si positif l'avait toujours impressionné, et il l'admirait pour ça.

Durant toutes ces années d'amitié, Pierre avait vu Benjamin traverser des périodes très compliquées, et il était toujours resté optimiste et plein d'espoir, quelque soit la gravité.

Pierre le serra un peu plus fort en guise de réponse, et vint enfouir son nez dans son cou. Et grâce à l'odeur de Benjamin, aussi cliché soit-il, il s'endormit enfin.

-

Les jambes de Pierre ne cessaient de s'agiter et il ne pouvait s'empêcher de jouer avec ses doigts. Benjamin remarqua le comportement du blond et posa sa main sur son avant-bras.

- Pierre, s'il te plaît calme toi, c'est un très bon médecin.

Le blond planta ses yeux dans les siens et le brun y vit une peur gigantesque. Pourtant, il savait que le médecin était très bon ; il avait demandé le meilleur de l'Ile-de-France, jouant un peu sur sa notoriété. Mais la santé de Ben était devenue sa priorité, et il craignait les résultats. À partir de maintenant, tout pouvait changer.

Le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant