Partie 6

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Pierre était dehors, il ne pouvait pas rester dans la chambre. C'était trop pour lui. Il avait besoin de ses amis pour pouvoir affronter la mort de Benjamin.

Il avait appelé Guillaume et il n'avait même pas été capable de dire quelque chose de cohérent, il pleurait beaucoup trop. Le frisé avait su déchiffré ses paroles avec quelques mots comme « Benjamin », « Fred », « hôpital » ou encore « je vous en supplie, venez ». C'était incompréhensible mais il était complètement désarmé, impuissant, démuni face à ce qu'il venait de vivre.

Ce douloureux appel à l'aide avait fait froid dans le dos de Guillaume, il était paniqué et avait sincèrement peur. Il n'avait jamais entendu Pierre aller si mal, c'était beaucoup trop inhabituel pour que ce ne soit pas grave.

Les larmes de Pierre coulaient à flots, il n'avait jamais autant pleuré de toute sa vie. Son être était entièrement brisé, son cœur était en minuscules miettes, en poussières. Il ne serait plus jamais comme avant, il le savait. Une partie de lui s'était éteinte en même temps que le brun ait rendu son dernier souffle.

Voir Benjamin mourir presque dans ses bras était le plus gros traumatisme de sa vie dorénavant, et il savait que ça le sera à jamais.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Guillaume en arrivant avec Fred devant l'hôpital, tous deux essoufflés.

Le blond ne sut répondre, et pour seule réponse, il éclata en sanglots. Une douleur vive s'était installée dans son cœur et dans le creux de son ventre. Il était effondré, démoli, abattu.

- Pierre, qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda Fred en le prenant dans ses bras.

Il pleurait, encore et encore. Ses pleurs s'étouffaient dans le pull de son ami, bruyamment. Les deux amis se regardèrent, ne comprenant pas la situation et complètement démunis face à l'état de Pierre.

- Il est où Ben ? Pourquoi tu nous as parlé de lui ?

Guillaume avait sa main posée sur son épaule, essayant de le réconforter.

- Il- il...

Pierre suffoquait, la parole était tout bonnement hors de sa portée. Son état était pitoyable ; ses yeux rouges et gonflés, son visage saccadé de larmes et son nez dégoulinant de morve.

Il ne pouvait pas arrêter de pleurer, mais il prit son courage à deux mains en reprenant un peu sa respiration, inspirant et expirant fortement.

- Il est mort.

Ces simples mots lui lancèrent comme une flèche dans le cœur. Il les avait dit avec une telle douleur, un tel désespoir. Il se remit à pleurer, ses yeux lui brûlaient et ses joues étaient trempées de gouttes salées, c'était douloureux, terrible.

Il revoyait Benjamin le regardait, sourire et fermer les yeux pour ne plus jamais les ouvrir. Cette image était enracinée en lui, il ne s'en remettrait jamais, il le savait.

- Qu-quoi ? Lâcha Fred en le détachant de lui et en le mettant face à lui.

Il n'avait plus le choix, il devait tout leur raconter. L'incompréhension était grande chez ses amis, comment ça Benjamin était mort ?

C'était impensable, impossible. Ils l'avaient encore vu quelques heures auparavant durant le grand repas, comment c'était possible ?

Le blond vit à quel point ses deux amis étaient perdus et confus et, dans un dernier élan de force courage qui lui restaient, il se lança.

- Ça faisait des mois que je lui disais de- de consulter, commença-t-il toujours en pleurant. La dernière fois, on- on devait tourner une vidéo mais il est- est pas venu, alors je suis allé le voir, il était tellement faible...

Le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant