Serena Luciano n'a jamais eu une enfance facile. Étant plongée dans le monde du crime depuis son enfance, sa vie n'a consisté qu'en un enchaînement de tragédies. C'est pour cette raison qu'elle a quitté la Sicile pour New York, voulant tout recommen...
" I had you in my grip, but you're starting to slip. Bring out the worst in me. And now it's come to end, I think I'm giving in. You set my demons free."
The worst in me - Bad Omens
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
La mafia affiche des règles strictes afin de rendre ses actions plus complexes. C'est la seule façon qui lui permet de se développer en instaurant des bases solides et en s'assurant qu'il n'y aura aucune faille.
Pour moi, ça représentait un casse-tête ultime. Être exposée à des stratégies de destruction dès mes 14 ans n'était pas une chose facile, je ne parvenais toujours pas à encaisser les habitudes du monde dans lequel je vivais. À vrai dire, jusqu'à aujourd'hui, je me sens encore un peu bizarre par rapport à ce sujet mais je pense que ça va passer au fil de mes jours passés ici.
En ce moment, je me trouve à me balader dans les couloirs de la maison, essayant de me remémorant chaque parcelle de souvenirs qui me restaient dans la mémoire. Avant, j'adorais courir dans tout le rez-de-chaussée, mon père à mes trousses essayant tant bien que mal de m'attraper avec l'aide de ma mère. Il faut dire que j'étais une enfant plutôt instable, turbulente et pleine d'énergie. Bien sûr, ils arrivaient à me sauter dessus à cause de mes rires qui ralentissaient ma course.
Arrivée au salon, je regarde par la baie vitrée et je reste stupéfaite face au paysage devant moi. Autrefois, ma mère avait un léger penchant pour le jardinage et a prit notre grand jardin comme lieu pour exercer cette passion. Je me rappelle qu'elle m'expliquait tout le temps à quel point s'occuper de ses plantes était important pour elle. Elle avait planté toutes sortes de choses mais je me rappelle que les roses rouges étaient sa plantation préférée.
Chaque matin, j'essayais de me réveiller en même temps qu'elle pour admirer sa joie de vivre en arrosant ses plantes. "- S'occuper des plantes est aussi important que s'occuper des personnes qu'on aime. Il faut leur donner tout l'amour qu'on a, tout ce qu'on a à leur offrir pour obtenir un bon résultat : une belle fleur ou une merveilleuse relation. Fais juste attention à la quantité d'attention que tu donnes, tout peut se retourner contre toi. " m'avait-elle dit.
Ses mots sont jusqu'à présent gravés dans ma mémoire. Mais, après sa mort, c'est comme si le jardin avait perdu l'âme qui le rendait vivant, la seule personne qui lui donnait de l'attention. Personne n'avait osé toucher ne serait-ce qu'une partie du lieu et petit à petit, les roses autrefois rouges et pétillantes ont perdu toute leur splendeur. Chaque plante est passée d'un vert rafraîchissant à un jaune terne, déprimant. La tristesse avait marqué son territoire sur cette partie de la maison tout comme sur moi.
Mais en voyant toute la terrasse décorée et les plantes qui sont revenues à la vie, la nostalgie vient chauffer mon cœur et un sourire vient étirer mes lèvres en voyant mon père près de la piscine se bagarrer avec le tuyau d'arrosage.
J'arrive près de lui au même temps où il le jette et s'installe sur une chaise buvant un verre de limonade.
