Chapitre 1 - PDV Martina

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J'entends leurs rires, je sens leurs poings cogner mon corps mais je ne sens aucune chaleur humaine capable de me réconforter.Même mes parents n'ont jamais daigné réagir.

Je suis seule, personne autour de moi, aucun ami, mes parents m'ont jetée à la rue, on m'insulte, on me frappe, et personne ne ressent de l'empathie ou de la pitié à mon égard.

Seule.

Et je suis fatiguée de cette solitude qui me consumme lentement là où je préférerais qu'elle me détruise en une seule fois.

Mes malfaiteurs me laissent enfin tomber et je cours pour aller à la librairie.Je cours pour les éviter et je vais à la librairie pour travailler.

Je vis seule dans un petit studio à Buenos Aires, ce qui veut dire que j'ai besoin de payer mes factures, la nourriture et acheter mes affaires de cours.

J'entre dans le lieu en question rempli de livres et personne ne lève les yeux vers moi, ce qui m'arrange.Je préfère que l'on m'ignore plutôt que l'on me frappe.

Etant donné que l'on ne supporte pas de me voir, je travaille dans le fond du magasin, je vide les cartons et mets les livres en place.

Et c'est parti pour un tour.

Je porte les cartons, malgré le peu de muscles présent dans mes bras, je trie les livres, je me faufile parmis les rayons et mets les livres en place.Et je recommence, je porte les cartons, je trie les livres, je les mets en place.Je porte les cartons...Et toute mes soirées se passent de cette manière, ainsi que mes mercredis après-midi et mes samedis.

Voilà à quoi ressemble ma vie.Si quelqu'un est intéressé pour faire un échange, que cette personne me fasse signe !

Je rentre enfin chez moi après une longue et dure journée de travail.Enfin quoique, c'était une journée comme les autres.C'était même une assez bonne journée : ils m'ont frappée moins fort que d'habitude.

Je me précipite sur mes devoirs.J'en ai une tonne pour demain ! Je mangerai après les avoirs finis.

J'ouvre mon agenda et décide de commencer par les maths, cette matière qui me pose tant de problèmes !

Après au moins une heure de travail, je finis enfin ces malheureux exercices que mes sadiques de profs nous ont donné ! Je file me préparer un sandwich, n'étant pas d'humeur à cuisiner ! Jambon - beurre, c'est simple et ça devrait me permettre de tenir jusqu'à demain, non ?

Je me prépare vite fait deux sandwichs et me jette sur mon lit, qui est dans la même pièce que la cuisine.Et...vive les studios d'étudiants où les murs ne servent qu'à faire joli !

Je prends mon téléphone en mangeant mon délicieux repas digne d'un restaurant cinq étoiles.Et...vive les hyperboles !

Je me connecte au réseau du bâtiment.C'est ça l'avantage de vivre dans un bâtiment d'étudiants, on a pas à payer Internet.

Je me connecte sur Facebook et vois tous ces commentaires sur moi.

"Moche."

"Coincée."

"P***."

"Non mais, t'as vu ces fringues ? Elle est née dans une poubelle où quoi ?"

Quand c'est pas les mots, c'est les coups.

Quand c'est pas les coups, c'est les mots.

Et les larmes coulent sur mes joues.

Je prends mon téléphone et tape un numéro au hasard et décide d'envoyer un SMS.

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