Chapitre 4 : le bon choix

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Pepper a beau tenter de rassurer Tony en lui répétant inlassablement que généralement on ne va pas voir ailleurs quand on se pense vraiment heureux en couple ou qu'on est réellement fait pour être ensemble, qu'il doit se battre pour Steve, lui faire confiance et attendre calmement son appel, mais rien n'y fait.

À chaque fois que Tony se met à imaginer la vie sans Steve, à la simple idée de ne pas être à ses côtés, c'est une véritable torture pour lui. Il passe ainsi deux jours de suite à déprimer et à se montrer défaitiste depuis sa fameuse discussion matinale avec le bel architecte, qui, disons-le franchement, n'augure clairement rien de bon pour un quelconque futur en commun entre les deux hommes. 

Après une petite pause bien méritée, Tony rejoint à nouveau son labo à la tombée de la nuit et il a la surprise de voir le beau barbu blond l'attendre sagement depuis le grand canapé d'angle. Ses superbes orbes bleus le fixent avec appréhension et sa nervosité apparente contamine rapidement le brun à son tour.

- c'est ton assistante qui m'a dit que je pouvais attendre ici.

Tony se contente d'acquiescer, après tout, Pepper pensait sûrement bien faire, et puis, faut surtout dire qu'elle a toujours été beaucoup plus optimiste que lui, c'est dans sa nature.

- j'avais jamais vu à quel point c'est beau ici la nuit.

Les yeux de l'architecte balaient l'endroit avec appréciation mais Tony n'est pas d'humeur contemplative, au contraire, il préfère que l'homme de ses rêves abrège rapidement ses souffrances et lui brise une bonne fois pour toutes le cœur, il est venu pour ça, non ?

- Steve...

- je voudrais te raconter ce qui s'est passé hier soir.

Avec lui. Avec son petit-ami. Tony comprend vite le sous-entendu. Son cœur manque de rater un battement. Sa poitrine se serre, elle est comme prise dans un étau. Mais lui, c'est un adulte, putain. Il a 19 ans. Alors il s'efforce de prendre sur lui et de tenir le coup du mieux qu'il peut. Il n'est pas le premier homme sur cette terre à se faire larguer et il ne sera pas le dernier, c'est certain. 

- bien sûr, je t'écoute.

Il prend à son tour place sur ce même canapé d'angle mais à une distance raisonnable de son interlocuteur, ça vaut mieux pour tout le monde.

- il m'a demandé en mariage...

Steve est pendu à ses lèvres et Tony accuse durement le coup, c'est encore pire que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Comment lutter contre ça ? Il en est incapable, très clairement, le combat n'est pas équitable et il vient juste de perdre cette bataille à armes inégales. 

- tu... tu lui as répondu quoi ?

- la vérité... que je sais plus où j'en suis... que j'ai besoin de temps pour y réfléchir à tête reposée.

- tu devrais dire oui.

- Tony...

- non, je plaisante pas Steve. Parce que soyons sérieux deux minutes, concrètement, j'ai quoi à t'offrir à côté de lui ? Tout comme toi, il a la trentaine passée, c'est un homme accompli et moi je suis qu'un gamin immature de 19 ans et puis surtout, je veux que tu sois heureux dans la vie, quoiqu'il en coûte, même si ça veut dire que c'est pas moi qui ai l'honneur de partager la tienne et de faire ton bonheur.

C'est ce moment que choisit Steve pour se lever doucement du canapé, dans un mouvement à peine audible et fixer son magnétique regard bleu sur lui. 

- je... je repasse te voir demain dans la matinée, j'ai juste un petit truc à régler avant, ok ?

Steve a beau le couver du regard, Tony sait bien que cette conversation sonne le glas de leur histoire, pour de bon cette fois, et il lui répond alors d'un air résigné. 

L'architecteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant