Feu De Bois

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Aujourd'hui, il avait pour la première fois participé à une activité en famille. Il avait accompagné la joyeuse troupe coupé du bois pour préparer un feu. Voilà pourquoi il avait accepté de les accompagner. Parce qu'ils avaient prononcés le mot magique. Feu. Il avait été impatient toute la matinée et les autres s'étaient amusés de le voir si enthousiaste. Pour une fois qu'ils trouvaient un moyen de l'emmener quelque part avec eux. En revenant, il avait même accepté une tasse de chocolat chaud, et s'était assis sur le sofa avec les frères, pendant que leur père préparait le dîner.

Pour être honnête, c'était le plus petit des frères qui avait eu pour idée d'utiliser la passion du jeune homme pour le feu afin de l'intégrer au mieux à la famille. Et ce premier pas était un réel succès. Ils réfléchissaient désormais chacun à une activité où les étincelles attireraient le garçon. Ils avaient besoin d'apprendre à le connaître, de passer du temps avec lui. Ils avaient envie qu'il s'ouvre à eux. Il le ferait plus facilement, pensaient-ils, s'il voyait que ceux-ci acceptaient cette part de lui qu'était les flammes. Et ils n'avaient pas tout à fait tort. Il souffrait énormément car personne ne comprenait son obsession et il était soit rejeté, soit idolâtré - enfin pour les adolescentes en manque d'amour - et cela le rendait triste. Pourquoi on ne voulait pas de lui tel qu'il était ? C'était un mystère pour lui.

Il observait les flammes danser dans la cheminée. Leur éclat orangé le fascinait tant qu'il ne remarquait même pas les deux grands bruns à ses côtés. Eux le fixaient lui, s'interrogeant sur cette obsession qu'il avait. C'était si puissant qu'un soir, alors qu'ils rentraient du lycée, il l'avait retrouvés à quelques centimètres du feu, les lumières dorées brillants d'une étrange manière dans ses prunelles. Ils l'avaient de suite éloigné, de peur qu'il ne se brûle, mais ils avaient été choqués en voyant qu'il tenait des braises dans sa main, et qu'il ne cillait aucunement. En effet, il n'avait plus de sensation dans ses mains, dû aux brûlures qu'il avait eu lorsqu'il n'était encore qu'un enfant. Aujourd'hui, ils le trouvaient raisonnable, car il était assis confortablement dans le canapé et ne faisait qu'observer de plus loin cette chose qu'il convoitait tant. Plus tard dans la soirée, le tout nouvellement roux posait même sa tête sur les genoux d'un des jumeaux. Celui-ci était tout excité par ce soudain rapprochement. Le jeune homme finirait par s'ouvrir, pensait-il alors que les petits doigts du concerné s'agrippait à sa cuisse. Il avait opté pour un roux flamboyant, parce que cela lui rappelait les flammes, et il fallait bien avouer que cette couleur lui allait comme un gant. Dans toute la petite ville, il était surnommé le garçon au zippo.

Étant donné qu'il traînait beaucoup, on racontait toutes sortes de sottises à son égard. Comme par exemple qu'il avait fait de la prison, où qu'il était sans abri. Toutes ces choses qui alimentaient les ragots des vieux, des mères, des bourgeois et des ados. La plupart des filles le prenaient pour une incarnation des beaux gosses dans les séries américaines et certaines essayaient de le faire succomber. Sans aucun succès, puisque bien évidemment, ce qui intéressait le jeune homme, c'était le feu, pas les conquêtes.

Ce soir-là, quand il avait enfoncé ses doigts légèrement boudinés dans la cuisse de son frère adoptif, il avait essayé de communiquer avec lui. Parce que Jimin ne parlait pas. Enfin pas beaucoup. Non pas qu'il ne le voulait pas, mais il ne savait tout simplement pas faire. À cause de problèmes de santé, il n'avait pas été à l'école petit, et il s'était trop rapidement habitué à son silence. Le charabia de ses deux frères n'étaient donc qu'un babillage sans sens pour lui.
Alors quand on lui adressait la parole, il était juste muet comme une carpe. Il espérait pouvoir communiquer correctement un jour, même si en soi, ne pas parler aux gens n'était pas un soucis. Pourtant, il comprenait ce qu'il lisait, car son père, puisqu'il l'était, même s'ils n'étaient pas liés de sang, avait imprimé des images pour qu'ils puissent discuter. Lui se contentant d'indiquer les dessins correspondant à ce qu'il éprouvait.
Son frère avait caressé timidement sa tête, et il s'était laissé faire. Il avait appris à reconnaître les signes d'affection que les autres avaient envers lui. Il l'avait même laissé déposer un bisou sur sa joue au moment d'aller se coucher. L'autre frère lui, avait simplement tapoté le haut de son crâne dans un geste affectueux. Il était plus distant mais de ce qu'il avait vu, le garçon était un peu plus renfermé que son jumeau, qui était plus qu'expressif. En effet, le plus grand des deux était toujours en train de s'exprimer. Tant et si bien que parfois même son père en avait marre et le suppliait pour qu'il se taise.








// Je sais pas si vous aimez que j'écrive en "il" mais je trouve que ça fait un truc différent du "je" que j'utilise beaucoup dans mes autres fics. Puis ça instaure une ambiance un peu non ? 🤔//

Play With Fire ¦ Park Jimin ¦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant