première danse

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Elle était là, devant lui, à danser sur la scène.

Les gradins étaient vides. Seul lui était là, à l'observer de loin, depuis l'entrée de l'amphithéâtre.

Il l'a trouvait tout bonnement magnifique.

Vêtue d'un justaucorps rose pâle et d'un long tutu de couleur blanche, elle sautait, à travers toute la scène.

Ses pieds d'une finesse digne de la ballerine qu'elle était, vêtus de légers chaussons blancs crème, formaient de magnifiques pointes, dignes des plus grands professionnels.

Un saut, bras tendus vers le haut.
Un saut, puis un tour sur elle-même.

Ses cheveux longs et noirs corbeaux étaient lâchés, malgré le conseil de toujours les attacher pour éviter d'avoir la vue brouillée, et ils bougeait au rythme de son corps gracieux et volatile.

Elle était la plus belle des ballerines qu'il n'eut jamais vu de toute son existence.

Elle ne faisait pas de la danse.
Elle vivait la danse.

Ce n'était pas elle qui dansait.
C'était la danse qui était elle.

Dans ses pupilles, on pouvait ressentir tant d'émotion, et ce, même en étant tout au fond de la salle, comme le jeune.

De cette jeune femme sautillant au rythme de la musique, émanait une étrange aura.
De la tristesse.
De la passion.

De la mélancolie.

Comment une danseuse, aussi douée soit elle, pouvait tellement transmettre un sentiment jusqu'à toucher le spectateur au plus profond de son cœur ?

Là était l'une des plus grandes énigmes pour les fans de ballet.
Pourtant, pour le jeune homme qui était resté statique à observer les larmes aux yeux cette jeune fille, cela était évident.

Cette danseuse ne transmettait pas un sentiment.
Elle le vivait.

Elle vivait, comme Giselle, un amour impossible.
Un amour cruel.
Un amour tragique.

Un amour qui causait doucement sa perte.

Elle vivait comme Giselle, l'incapacité de détester celui qui l'avait pourtant trahie.

La musique s'arrêta, en même temps que les pieds délicats de la jeune femme se posèrent au sol après un gracieux saut.

Enfin sortie de sa transe, elle leva les yeux vers l'entrée de l'amphithéâtre, vers le jeune homme, qui n'avait pas bouger d'un poil.
Ses yeux embués de larmes.

Elle renifla, avant de descendre de l'estrade pour se diriger vers la porte de la grande salle de spectacle pour sortir.

Elle passa près de l'homme, en fermant les yeux, comme pour ne pas pleurer.
Mais alors qu'elle souhaitait plus que tout ne pas recroiser les deux orbes noires qui avaient le don de l'ensorceler, elle sentit une main se poser sur son poignet.

- T-Tu étais magnifique...

- Non... je suis Giselle

Elle défit avec son autre main la poigne légère du jeune homme qui avait baisser la tête, avant de lui cracher au visage, les yeux embués de larmes.

- Tu m'as fait devenir Giselle, Ten.

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╭┈───── ೄྀ࿐ ˊˎ-
╰┈─➤ ❝ -𝐒𝐇𝐈𝐍𝐁𝐈-❞

➽ 𝐠𝐢𝐬𝐞𝐥𝐥𝐞. lee tenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant