Chroniques 1 : Le début de la fin

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Au plus loin que je me souviennes, je n'ai jamais connu la paix. Au plus loin qu'il est possible de me rappeler, je n'ai connu en grande partie, que la part sombre de l'homme. Je suis Mickaël Harrison...et je suis né pour guider les miens vers un meilleur chemin.

Lorsque je suis né, j'ai débuté mon existence dans la plus basse classe sociale de mon temps, celle de l'ouvrier, celui travaillant la terre pour permettre à chacun de vivre la vie qu'il a aujourd'hui, transformant et bâtissant le sol pour modeler ce qui nous nourris, ce qui nous rafraîchis le gosier et ce qui nous permet de nous protéger des dangers que possède mère nature. Mon géniteur, John Harisson, était un homme aux allures respectables dont la profession était adulée. Son rôle, qu'était celui de médecin fut semblable à une denrée rare pour les gens de campagne, hommes et femmes simple de village au milieu des plaines et forêts. Il n'était pas arrogant...du moins c'est ce qu'il en montrait, ce que je croyais aussi, avant de finalement ouvrir les yeux.

Ma mère, Emma Harisson, quant à elle n'était qu'une femme au foyer comme les autres, s'occupant de son sang et sa chair avec acharnement pour leur donner la meilleure enfance, en plus de devoir s'occuper la plupart du temps seule de la petite ferme à l'écart du village dans laquelle nous habitions.
Mes parents ne vivaient dans ce petit village répondant au nom de Valentine que depuis quelques mois a présent. Pourtant il ne serait pas exagéré de dire que notre famille était presque semblable aux bourgeois des grandes villes, dans une certaine mesure aux vues des bénéfices que pouvaient faire mon père grâce à ses connaissances médicale et à sa pharmacie. Nous n'étions pas riche comme Crésus mais dans un lieu comme celui-ci, la situation était similaire. Cependant, le retour de bâton fini toujours par se montrer. Je ne sais nullement si une quelconque responsabilité divine fut à l'œuvre...mais c'était le début de la descente aux enfers pour moi et ma famille.

Lorsque les premiers signes de changement ont commencé à arriver, j'étais âgés de 8 ans et mon petit frère en avait tout juste deux. Hé oui s'il y avait au moins une once d'innocence dans un monde perpétuellement en conflit, c'était bien mon petit frère, Alan Harisson. Alors que nous jouions et profitions simplement de notre enfance lorsqu'il ne s'agissait pas pour moi d'aider ma mère avec le potager, 3 hommes extrêmement bien habillé pour les standards de la région sont venu "toquer" au pas de notre porte. Ils étaient venues pour mon père.
Ma mère était inquiète, très inquiète. Elle nous avait expliqué à de nombreuses reprises que les gens habillés de cette manière sont la plupart du temps des agents fédéraux, au service du gouverneur d'un état ou alors simplement au service de la nation toute entière. Quel fut la surprise de celle qui nous avait mis au monde quand elle appris qu'il s'agissait simplement de "bons investisseurs". A vrai dire cela n'avait rendue ma mère que plus circonspect. Les gens des grandes villes ne viennent que rarement en ces milieux campagnards et lorsqu'ils y sont c'est rarement pour de bonnes choses.

Mais c'est à ce moment précis que mon père surgit de l'intérieur de notre maisonnette afin de faire face à ces gens. Sa réponse fût froide, agressive, direct, empli de violence et même d'un semblant de haine. Visiblement, il les connaissaient. Pas personnellement comme il aimait nous en convaincre mais parce que ce n'est pas la première fois que ces citadins cherchaient à prendre contact avec lui. Effectivement ces gens en voulaient aux médicaments de mon père et plus particulièrement à ses recettes. La production industrielle est rapide, rentable mais visiblement le marché stagnait et ils avaient besoin de nouveauté pour attirer la clientèle. Après tout quoi de mieux que des médicaments fait à partir de produits entièrement naturel hein? Néanmoins, le médecin qu'étais mon père n'avait cessé de rejeter leurs avances et comptait bien garder cela pour lui. Il en fut ainsi pendant près de 2 ans.
Chaque fois qu'un nouvel homme en noir venait, il essayait pendant de longues négociations a obtenir ces recettes qui visiblement dans toutes les régions alentours étaient uniques mais à mainte reprise mon père les chassa. Cela en était même devenu une routine, si bien que ma mère et moi-même nous nous amusions à essayer de savoir de quel compagnie il pouvait bien venir.

Pourtant, l'homme est un être imparfait. Il y aura toujours quelque chose qui finira par le séduire, quelque chose qu'il pourrait obtenir par pur facilité alors que s'il s'était donné davantage de mal, il aurait pu l'avoir tout autant mais avec bien plus de mérite. Le dernier jour, parmi ceux qui n'avaient pas encore abandonné, il y avait un homme. Cet homme était bien différent des autres. Il dégageait à la fois un tel charisme et pourtant une telle noirceur, que je me demande encore aujourd'hui pourquoi je n'avais pas bougé, pourquoi je n'avais pas réagis. Il ne fallut que près de 30 minutes à peine pour conclure l'affaire. Mon père avait cédé à la convoitise. Il a vendu 2 à 3 de ses plus basiques recettes les plus rentables et en échange il avait obtenue une soi-disante place de choix dans l'une des plus grande pharmacie de St-Denis, la "capitale" de l'état voisin. Son épouse n'eut aucun mot à dire à cette décision.

Âgé de 10 ans, mon frère de quatre, nous avons dû faire nos adieux à la maison qui nous avait vu grandir une partie de notre enfance. Par appât du gain, nous avions abandonné la confiance que ces gens plaçaient en nous, nous les avions abandonné et tout cela pour quoi ? La vie polluée de la ville. A cette époque je ne comprenais pas tout ce qu'il s'était passé. Mais maintenant que j'ai le recul nécessaire, j'avais bien compris pourquoi notre mère répétait sans cesse ces mots : "Que Dieu nous garde". Elle avait raison, car nous venions de débuter notre descente en enfer.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 02, 2020 ⏰

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