Chapitre 3 : Coupable

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   La salle de cours, elle était classique, tables doubles en bois bancs tous tournées vers le grand bureau d’érable du professeur et l'immense tableau d'ardoise noir. Mais, j'avais remarquée qu'au dessus du tableau trônaient une croix et accrochées à celle-ci des gousses d’ails.
   Sans vraiment y penser plus, notre trio prit place au fond contre les fenêtres. Pascal et moi étions les derniers de la rang, moi du côté fenêtre, et Gabriel était juste devant nous seule pour le moment.
   Par la fenêtre la cours se vidait petit à petit, les enfants de tout âges partaient rapidement à leurs classes. Je vis même une classe de petits, rangés parfaitement deux par deux. Tout ça en suivant tranquillement aux pas leur institutrice. C’était vraiment étonnants de voir des enfants aussi bien élevés.
   La cour maintenant vide, j’observais l’animation ambiente de la classe. Pratiquement tout le monde parlait entre eux. Les élèves étaient regroupés ensemble certains assis à des tables et d’autres debout. Les sujets étaient variés, vacances, cours, activités sportives et extra-scolaires, les projets de l’année et certains même de leurs formations au camps.
   Parmi toute cette foule, je retrouvais la fameuse Leila. Elle était adossée à une table discutant avec la personne qui occupait la place.
   C’était une jeune fille, elle semblait plus jeune que nous, elle avait dû saute une ou deux classes. Du à son jeune âge elle devait faire partie des plus petit de la classe avec moi. Un visage rond, une peau crémée, des tâches de rousseurs sur des joues rondes, des cheveux roux mi longs ébouriffé lui donne un côté sauvage et rebelle. Dans ses fameux cheveux, à une mèche, à l’avant devant son oreille droite, se trouvait une clochette, grosse comme une balle de ping-pong accrochée par des élastiques colorés. Tout son look en lui-même était coloré, sauf un collier avec pendu à celui-ci un petit sac noir qui semblait contenir quelque chose.
   Elles discutaient tout les deux comme de vielles connaissances de tout et de rien. Les gens qui m’entouraient me semblais vraiment étranges et mystérieux et encore ce n’était que le début. En plus, tout le monde semblait se connaître.
   D’un coup, tout les élèves se mires à leurs places dans le plus grand calme. Je remarquais alors le professeur qui venait à peine de rentre. Il déposa ses affaires sur son bureau.
- « Enchanté à tous, je suis Monsieur Jefferson. Je serais votre professeur référent et d’histoire et géographie. »
Il distribua des documents à chaque début de rang qui devait ensuite les passer aux personnes derrière eux et entre rang.
- « Quand vous aurez finit de vous distribuer les documents, nous lirons le règlement intérieur et nous parlerons de cette année ensemble. »
   Il commença à écrire certaines choses au tableau alors que j’entendais Gabriel murmurer à propos du règlement qui devait faire des centaines de pages. Son voisin de table la même dévisagé.
- « Monsieur il manque des feuilles ici ! »
- « Ah… j’étais sur d’avoir le compte pourtant… »
   Ça aurait pu paraître insignifiante, mais comme je n’étais pas sur les listes, je ne devais ne pas être prévue non plus sur celle du professeur. J’étais donc la « voleuse de documents ». Pascal ne réagit même pas. Gabriel me jeta un rapide coup d’œil et un sourire se voulant rassurant.
- « Bon je vais voir sinon qui est, ou à l’intention de, s’inscrire aux activités de la Base. »
   Plusieurs mains se sont levées, même le voisin de Gabriel. Le professeur se dirigea vers le fond de la classe, passant à côté de moi et Pascal. Au fond, se trouvaient des armoire de bois blanc. On pouvait facilement oublier leurs existences vu que tout se passé devant et non derrière.
   Il ouvrit grâce à sa clé, prit plusieurs papiers et referma directement.
   Il s’approcha du voisin de Gabriel et lui remis le papier. J’essayais de regarder, par curiosité, ce qu’il y avait sur le papier. Quand je remarquais que le professeur n’avait pas bougé d’un centimètre. À peine avais je tournée la tête face à lui, que nos regards se sont croisés.
   Il était figé, son regard droit dans le mien, ses yeux grands ouverts sous un effet de stupeur. Ce regard me m’était très mal à l’aise. J’étais déboussolée.
   Il recula de seulement quelques pas sans me quitter des yeux. Pascal se mit à se lever brusquement, attirant l’attention. Mais avant même que l’un des nous ne parler. Un crie aiguë et clairement féminin éclata.
   Tout le monde passa son attention de nous à la jeune fille. Elle était tombée de son siège et essayer de reculer t’en bien que mal, gênée par la chaise de sa voisine. Voisine qui elle était totalement paniquée.
   Son visage était crispé de terreur , son regard, rivés dans ma direction, avec de la pure peur aux fonds des yeux. Elle criait tellement fort qu’elle aurait pu sans casser la voix.
   Plusieurs élèves se mirent autour d’elle et essayeraient de la calmer. D’autres commencerait à me dévisager.
   Le professeur partit à la rescousse de la jeune fille, la prit sous son bras et fonça hors de la classe. Comme ci il avait le diable aux trousses.
   D’un coup, Pascal courut à sa suite. Je le regardais partir incrédule. Mais je revenue vite à moi car en face les regards de tous étaient braqués sur moi.
   Certains reculèrent aussi loin que possible de moi. L’un d’eux se retenant même de vomir. D’autres étaient hésitant entre la peur et la colère et commençaient à m’entourer. Enfin quelques-uns s’approcheraient lentement de moi. Pas à pas.
   Mon dos plaquait contre le mur. Mes bras repliés contre ma poitrine près à me défendre, mes jambes tremblantes et mes yeux grands ouverts, dilatés de peur. Je sentais ma respiration s’accélère. Je devais ressembler à une proie face à des chasseurs. Encerclée et apeurée.
   D’un coup, Gabriel s’interposa entre moi et eux. Il se tenait droit, un bras tendu devant pour moi en signe de protection. Mon cœur, autre fois lourd, s’apaisa d’avoir quelqu’un à mes côtés et près à me défendre.
- « Comment osez vous ?... »
   Je vis un grand gaillard, il avait une sacrée carrure, des épaules carrées. Il avait une teinte de peau bronzée. Il ressemblait à un athlète ou à un militaire. Une tête ronde et une petite mâchoire carrée. De courts cheveux blonds, jaunes solaires et des yeux ronds chocolat qui pour le moment nous fusillaient du regard.
- « J’en reviens pas ! Comment tu oses te montre ici ?! »
   Il me regardais droit dans le blanc des yeux. C’était donc à moi qu’il s’adressait. Mais j’ignorais ce qu’il voulait, ni même qui il était. Son regard était noir et me transperçait de toute part. Je nus même pas le temps de répondre que Gabriel pris les devant.
- « Fout lui la paix Armand ! »
- « Ça fait seulement 4 mois ! Et tu oses revenir comme une fleur ?!   Après ce qui sait passer ?! Après ce que tu as fait ?! Comment tu peux faire comme ci de rien n’était ?! »
   Je n’ais pas eu le temps d’étudier toute ses informations que le dénommé Armand s’approcha dangereusement. Mais Gabriel lui fit front.
- « Qu’est ce que tu vas faire microbe ?! »
   Je vis alors Armand essaie de bousculer Gabriel. Mais dans un mouvement rapide, le brun parât le blond, lui retenant vigoureusement le bras.
   Énervé, Armand sur un coup de sang, voulu utiliser son autre main. Mais Gabriel attrapa celui-ci aussi facilement que l’autre. Maintenant, il lui immobilisait les deux bras, le retenant fermement pour l’empêcher de bouger. J’étais surprise et époustouflée par la rapide de la dextérité des deux jeunes hommes. Qui pouvait croire que Gabriel était aussi doué ?
   Mais d’un coup, Armand, privé de ses bras, lui donna un énorme coup de tête en pleine figure.
   Sous le choc, mais surtout la douleur j’imaginais, Gabriel lâcha prise, recula de deux pas en arrière en prenant son nez entre ses mains. Il avait poussait un semi crie de douleur, cracha une injure à l’attention du blond.
   D’instinct, je m’accroupis auprès de mon ami. Le retenant par ses épaules pour l’aider à se relever.
   Alors que Armand voulu à nouveau en découdre. Deux mains lui saisirent le bras.
- « Armand stop ! Arrête tes conneries ! »
- « Érica ! Lâche moi ! »
   La dite Érica, était une brunette, les cheveux mi long, surmonté de mèches rouges. Un visage ovale, des yeux amandes de couleurs marrons. Surmontés d’une paire de lunettes à la monture elle aussi rouge. Son teint de peau olive s’accordait à celui du blond. Elle avait une carrure normal, mais elle semblait bien l’entretenir.
- « Tais-toi ! Tu me dessers ce poing et tu reculer ! »
- « Écoute la Armand ! Tu te donne en spectacle là ! »
   Je me retournais vers nulle autre que Leila. Elle aussi semblait connaître Armand.
   Je remarquais alors le monde s’agglutinant dans l’encadrement de notre porte de classe. Des élèves sûrement attirés par tout les cris depuis tout à l’heure s’étaient regrouper pour savoir ce qui se passait.
   En voyant tout ce monde, notre agresseur s’arrêta et recula. Surpris lui aussi par l’attroupement d’élèves soudain.
   Au même moment, deux adultes entreraient, en s’étant au préalable frayés difficilement un chemin entre tout les élèves bloquant l’entrée de la classe. Ils resteraient interloqués face à la scène que nous leur offrions.
   Des élèves terrorisés et deux entrain de se battre. S’en attendre les questions évidentes tombèrent.
- « Que se passe-t-il ici ? Où est votre professeur ? »
- « Qui est l’instigateur de tout ce chaos ? »
   Avant même que Gabriel, Armand ou même moi ouvrirons la bouche. Des doigts se levèrent, suivis de pratiquement tous ceux de nos autres camarades. Ils désignaient tous le fameux « instigateur ». Ils me désignaient… moi.
   Les deux professeurs me regarderaient et me dévisagés. Mais j’étais trop bouleversée pour vraiment y prêtait intérêt. J’étais face à nouveau à ce dédain, ce mépris, cette peur et cette colère. Je pouvais lire tous ça dans leurs regards, tous barques sur moi. Peu importe ce qui s’était vraiment passé, à leurs yeux, c’était de ma faute. Tout était de ma faute. J’étais le bouc émissaire, l’unique criminelle.
   Tout ça me rendait abasourdie. Je me sentais acculée. Tout se passait tellement vite que mon cerveau n’arrivait pas à suivre pour que je réagisse à tout ça.
   Je me repris quand une poigne beaucoup trop violente me tira le bras. Alors que l’un des professeurs entraînait Armand et Gabriel, tenant les deux garçons par le col de leurs t-shirts. L’autre me tirait nonchalamment derrière lui, de force comme une brute. Il me fessait mal. Mes pieds traînaient au sol n’arrivant pas à suivre.
Toutes ses émotions me nouait la gorgée. J’essayais de légèrement retirer mon bras mais sa poigne devait juste beaucoup plus douloureuse. Je voulais qu’il me lâcher.
   Autour de nous, tout les élèves étaient sortis dans le couloir, ignorant le peu de professeurs qui essayaient de les ramener en classes. Ils nous regardaient. Des murmures d’incompréhension et autres s’élevaient.
   Je levais les yeux vers les spectateurs de ce manège. J’étais plus qu’apeurée et bouleversée. Ma gorge était nouée et le début de larmes rendaient mes yeux humides. Quand mon cœur reçu un dernier coup de poing.
   Tous, les élèves qui nous observaient, avaient les mêmes regards que mes camarades de classe. Peur, colère et mépris se lisaient à nouveau sur tout les visages. Me cernant de toutes part. Moi, la source du problème. J’étais piégée.
   Leurs rires bourdonnaient dans mes oreilles.
   Leurs moqueries me blessaient.
   Leurs regards me transperçaient.
   Des centaines des rires fuseraient, des moqueries m’assaillir et je sentais comme des centaines de regards me fixaient de partout. Tout cette pression rendait l’air lourde et irrespirable. Ma tête tournoyait dans tout les sens. Je n'entendais plus rien sauf tout ses rires et moqueries. Je tenais à peine sur mes jambes.
   Fuis !
   Comme pris d'une énergie nouvelle, je sautais sur mes jambes et me retournais pour courir à vive allure dans l’autre sens. Je ne savais pas à quel moment le professeur m’avait lâché et je m’en fichais. La douleur était toujours présentée elle.
   Je repoussais tout ceux se trouvant sur mon chemin. Certains se poussèrent même de leur propre chef pour éviter la collision. Je pleurais à chaudes larmes. Je voulais que tout s’arrêtait.
   Je courais sûrement comme une folle. Je m’ignorais avoir une endurance pareille. Mon souffle lourd et bruyant chercher de l’air. Mon cœur tambourinait dans mes oreilles.
   Le portail était déjà face à moi. Sans réfléchir davantage je le poussais de toute mes forces et sortit enfin d’ici.

   Je repris mon souffle. Je fixais face à moi le bar où j’avais rendez-vous. J’entrais. L’odeur de café et le brouhaha des clients m’agressa littéralement à l’entrée. Je balayais ce vieux bar du regard. Tout en bois sombres vernis, l’ambiance légèrement tamisée, éclaires par les quels spots de lumières. Un vrai cliché vivant du vieux bar à l’américain avec même le jeu de fléchettes et le pot d’œufs au vinaigre au comptoir.
   Je vis la silhouette de celle qui m’attendais à coudée au comptoir. Sirotant un café, sûrement impatiente. Je la rejoignis sans plus tarder. J’approchais doucement avant de me jeter sur ses épaules en poussant un gros « Boo ! ».
   Elle sursauta tellement fort. Je cru un instant qu’elle allait passer par-dessus le comptoir. Elle se retourna pour le fusiller du regard. Je lui fis alors mon sourire le plus rayonnant, fière de moi. J’avais attirée l’attention de quelques clients mais c’était pas si grave.
   Je pris place à ses côtés. Je regardais son visage ovale boudeur, à la peau beige claire, ses petits yeux bleus ciels, les sourcils froncés, ses joues gonflés comme des ballons. Elle ramena une mèche de ses longs cheveux onduleux d’ébène derrière son oreille.
- « Tu n’es pas contente de me voir ? »
- « Je commence à regretter, nuance. »
   Je roulais des yeux alors qu’elle prit une gorgée de son café.
- « Très drôle. Alors comment ça va ? »
- « Ça va et toi ? »
- « Bien et ta mère ? »
   Elle s’arrêta un peu et déposa sa tasse de café sur la soucoupe mit à sa disposition.
- « Ça peut aller. »
   Elle se releva en posant un billet sur le bar.
- « On y va. »
- « Tu m’offres même pas un café ?! »
   Dis-je faussement indignée. Elle me lâcha un sourire sadique.
- « Les cafés c’est pour ceux qui arrivent à l’heure. »
- « C’est pas de ma faute ! J’ai du me garer loin il n’y avait pas de place ! »
   Elle pouffa légèrement de rire. On quitta le bar. Les rues à cette heure étaient animées. Des voitures passaient et repassaient. Les rues paraissaient étroites avec tout le monde. Les petits immeubles et les commerces étaient bondés. On entendait les cris des enfants. Les conversations enjouées et t’en d’autres.
   On échangea sur nos derniers vécus. Familles, écoles, amours et tout autres en tout genres. La distance qui nous séparait, nous empêchait de nous voir souvent, mais pas de reste de bonnes amies. L’époque de la balançoire me semblait si lointain à présent.
   J’étais tellement occupée à lui parler que quand j’entendis un klaxonnement, mon cœur fit un énorme bond dans ma poitrine. Je fus tirée d’un coup en arrière.
   Quand je me rendis compte de la situation. Je regardais le taxi, mon ex futur assassin, partir brusquement et j’entendais mon amie grogner à son encontre.
- « Ça va ? »
   Je repris enfin mon souffle, ayant arrêtée de respirer l’espace d’un instant et la regarda en lui souriant.
- « Ça va merci, je t’en dois une. »
   Elle me rendit mon sourire et pouffa de rire.
- « Je retiens. »
   Je me repris et lui lança mon sourire le plus narquois.
- « Bref ! Tu y échappera pas ! Alors et Carl ?! »
      Elle reprit sa marche comme-ci de rien n’était. Elle me tirait après elle. Sa main ayant prit la mienne pour me sauver, elle ne m’avait pas lâchée. Je la suivais. Regardant nos mains liés. Tout semblait disparaître sauf elle et moi.
   Mais je vis alors sa main lâcher la main mienne. Sa douce chaleur laissant placer à un froid glaciale. Comme ci tout se passait au ralenti. Je me mis à accélérer, puis à courir. Je la voyais au loin continuant de s’éloigner encore et encore.
- « J’ARRIVE ! ATTEND MOI ! »
   Ma voix. Elle semblait lointaine au fur et à mesure que j’essayais de m’approcher d’elle. Je tendis mon bras prête à m’élancer.
- « K… »

   J'ouvris lentement les yeux. La première chose que je vis fut ma main tendue droit devant moi comme-ci elle voulait attraper quelque chose.
   Alors que je ramène mon bras à moi, j’observais tout autour de moi. J’écarquillais les yeux en grands sous le choc, je me tournais et me retournais frénétiquement de ma droite à ma gauche.
   Je réalisais alors. Tout ce qui m’entouraient n’étés que des arbres. Des pins hauts et des sapins sombres. À mes pieds craquaient des brindilles et des feuilles mortes. Le bruissement du vent entre les branches secondaient la cacophonie de mon cœur prit de paniqué.
   J’étais seule et perdue. En plein milieu de la forêt. Sans même savoir comment…

SachiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant