Magic interlude

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2003 - Une nuit à Londres

Dudley rentre chez lui, dans son petit appartement Londonien après avoir bu un verre avec des collègues de travail. La journée a été longue et un peu ennuyante c'est vrai, mais il est content d'avoir ri avec ses collègues dans un pub irlandais en dégustant une bonne bière. Il fait nuit maintenant, l'air froid et humide s'insinue vicieusement sous son écharpe alors qu'il resserre les pans de son duffle coat. On ne voit pas très bien, la lumière diffuse des lampadaires éclaire les rues faiblement. Dudley soupire, demain sera encore une journée longue ponctuée de réunions incessantes. Encore quelques années, et je pourrai reprendre l'entreprise de papa, se dit-il. Oui, Vernon lui cèdera l'entreprise, il était si fier quand Dudley avait obtenu son diplôme de commerce que...

- Ne vous approchez pas de moi !

Dudley tourne la tête vers la petite cour sombre d'où provient la voix. Une jeune femme se trouve là, face à deux hommes, sûrement un peu saouls qui plus est.

- Allez ma jolie, fais pas ta timide, on veut juste rigoler un peu.

- Je ne me répèterai pas, éloignez-vous de moi !

Il fait sombre, mais l'on distingue un bout bois sur lequel la femme serre le poing à s'en blanchir les doigts. Elle est jolie, mince et paraît fragile, un air déterminé sur le visage malgré le léger tremblement qui saisit son corps. Une sorcière ... Dudley, du haut de son mètre quatre-vingt-trois, plutôt bien bâti, se dirige sans hésiter vers cette demoiselle.

- Messieurs, la demoiselle vous a demandé de partir. Je pense qu'il serait en effet temps de rentrer chez vous.

Les deux soulins le regardent, perplexes, les yeux un peu flous. Ils sentent le whisky à plein nez, une horreur. Ils ne sont pas très grands, pas très forts, mais deux contre une ils avaient peu de chance de perdre. Ils se consultent du regard mais l'air peu amène de Dudley et sa carrure les dissuadent finalement de tenter quoi que ce soit.

- Amuse-toi bien avec ta poule, gamin. On aime pas les moches nous.

Sur ces mots d'une stupidité confondante, ils détalent comme des lapins au coin d'une rue. Dudley se tourne enfin vers la jeune dame qui s'était prudemment glissée dans son dos face à ses assaillants. Ses longs cheveux blonds bouclés lui donnent un air angélique sous la lumière étrange de cette nuit d'automne.

- Vous allez bien mademoiselle ?

- Euh oui, merci beaucoup ...

Elle semble toujours méfiante, et le fixe avec une lueur étrange dans les yeux.

- J'ai eu peur un instant qu'ils ne vous aient fait du mal. Vous pouvez ranger votre baguette mademoiselle. Je ne souhaite rien faire de plus que vous aider.

- Comment vous ..

- Mon cousin est un sorcier.

- Oh je vois, il vit à Londres également ?

- Oui, il me semble qu'il est en périphérie.

- Quel est son nom, peut-être que je le connais.

Dudley semble réfléchir un instant avant de se rappeler qu'Harry est le sorcier le plus célèbre de son temps. Alors il ment, il ne veut pas attirer d'ennuis à Harry même si cette jeune dame semble très agréable.

- Harry Dursley.

- Ah non, cela ne me dit rien.

Dudley sourit et poursuit

- Souhaitez-vous que je vous raccompagne pour éviter toute autre rencontre fortuite ?

La jeune sorcière sourit et acquiesce.

- Avec grand plaisir, merci beaucoup. Emily Sanders

- Dudley Dursley.

Il lui tend son bras qu'elle saisit avec plaisir avant de sortir de cette petite cour un peu glauque.

Tout le long du trajet, en remontant la Tamise, malgré le froid mordant et la pénombre, ils discutèrent de leur métier, de leurs déboires, de leur vie. Deux parfaits inconnus qui se trouvent dans une nuit d'automne froide et brumeuse et font connaissance dans une quiétude enfantine. La conversation est fluide, intéressante, elle est gentille et lui charmant.

Mais finalement ils arrivent à Charing Cross, Dudley reste incertain face à la devanture noire, rien ne lui ferait penser que ce bâtiment est habité.

- C'est le Chaudron Baveur, un bar sorcier qui donne accès à notre monde. Personne ne le remarque ainsi.

- C'est vrai que personne ne songerait à y entrer. Et bien Emily, vous voilà arrivée à bon port.

- Encore merci Dudley pour cette promenade nocturne et pour votre aide.

- C'était un plaisir.

Dudley lui sourit gentiment avant de se reculer un peu. Emily semble hésiter un instant mais s'approche et l'embrasse chastement.

- Vous êtes un homme merveilleux. Je suis déçue de devoir repartir pour l'Irlande dans peu de temps mais peut-être pourrions-nous nous écrire ?

Dudley semble toujours surpris par ce doux baiser et l'air adorable d'Emily. Oui, il aurait tant aimé pouvoir sortir avec cette jeune femme plus souvent. Peut-être même avoir des rendez-vous galants. Mais elle repart bientôt ...

- Avec plaisir, j'attendrai votre hibou dans ce cas.

Elle lui offre un sourire resplendissant avant de lui sauter au cou et de l'embrasser plus franchement. Cette fois, Dudley passe ses bras autour de sa taille et répond au baiser de cette magnifique sorcière. C'est tendre et légèrement teinté de tristesse. Ils s'écartent à nouveau, Emily lui fait un dernier signe de la main et disparaît par la porte du bar.

Au loin Big Ben sonne minuit, finalement cette journée a très bien commencé..

Les collègues de Dudley tentèrent de connaître la raison de son sourire d'idiot mais il préféra garder le secret de ce court interlude pour lui.

De son côté, Emily raconta à ses collègues aurors cette soirée étonnante et tellement agréable.

- Je suis presque déçue de partir pour l'Irlande dans quelques jours. Il était incroyable ...

- Et on peut connaître le nom de ce moldu qui t'a fait tourner la tête ?

- Dudley

- Attends quoi ? Dudley Dursley ?

Emily fronce les sourcils et se tourne vers Harry, avec qui elle a effectué sa formation approfondie sur la magie noire, raison de sa venue en Angleterre.

- Oui, tu le connais ?!

- C'est mon cousin ...

- Mais ton nom c'est Potter pas Dursley ...

Harry lui sourit et hoche la tête, la jeune sorcière incrédule secoue la tête en comprenant que Dudley ne souhaitait pas divulguer cette information, son sourire se fait encore plus béat alors qu'elle reprend son pépiement avec ses collègues féminines qui semblent sous le charme également.

- Marianne & Julie -

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