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        Je regarde par la vitre fumée de la voiture, je vois les quartiers de madrid défilés à toute vitesse, les centres commerciaux, les parcs, les rues, les immeubles qui semblent si proches du ciel. Rien n'a vraiment changé, tout est presque comme il y a dix ans.....

     La même odeur d'hydrocarbures malgré les quelques voitures hybrides, les mêmes motos cyclistes ultra pressés, les mêmes plaques, le même bruit de klaxon...

    Je suis partie depuis dix ans et on dirait que Madrid est resté là à m'attendre.

       Papa est assis près de moi mais est concentré sur son smart phone, il a revêtu sa parure d'homme d'affaires. Depuis toute petite j'ai appris à faire la différence entre mon père et l'homme d'affaires qu'il est. Ça n'a rien à voir avec sa tenue, c'est plus une question d'attitude, d'ora.

         Sylvia est dans une autre voiture, Felipe, son mari est venue la chercher, ce qui m'a permis de le rencontrer ainsi que sa fille de quatre ans Aurora. Elle s'est construite une magnifique petite famille et je n'ai même pas pu venir à son mariage...

          On va à la maison, qui se trouve dans un quartier chic au nord de Madrid. Ici on retrouve les hommes d'affaires riches et célèbres, des acteurs et des mannequins. C'est ici que j'ai grandi, pourtant en traversant les rues, je ne reconnais absolument rien, chaque maison à l'air d'être neuve.

        On arrive enfin devant la notre, elle au moins est restée intacte. Entre l'immense portail qui donne directement sur l'immense jardin qui sert aussi de parking temporaire, la façade avant haute de deux étages en verres photochimique.

         Gorge, le chauffeur, se gare juste devant la fontaine et viens m'ouvrir la portière. Je descends et parcours cet espace qui autres fois m'était familier, j'inspire et mes narines sont inondées instantanément de senteurs florales.

Je parcours lentement le mini jardin féerique qui orne chaque côté de la maison, mama a toujours eu la main très verte. Cet espace était son nid, elle s'occupait elle-même de chaque fleur, si un membre du personnel osait y toucher il risquait se faire virer.

Je suis épuisée par le long voyage alors j'entre immédiatement et retrouve mes affaires dans ce qui était autre fois ma chambre. La porte est ouverte et mes valises son posés à l'entrée. Je retrouve les lettres dorées sur la porte, elles ont toujours été là aussi loin que je me souvienne. Elles n'ont pas bougés d'un poil.

Je traverse lentement l'enclos de la porte, tout est exactement comme je l'ai laissé il y a dix ans, mon énorme lit à baldaquin blanc et le couvre-lit rose. Avec mon doudou posé négligemment au coeur du lit.

Mon bureau est toujours autant en désordre avec des papiers qui vont dans tous les sens, des magasines, et des stylos de couleurs.

Les murs, aux teintes roses et blanches sont habitées par des posters, représentant mes nombreux idoles. Il y en a plus de Matt Pokora, un pour chacun de ses albums de cette période là.

Je dépose mon sac à main sur le lit, fonce dans le dressing me déshabiller. Là aussi tout est à sa place, des centaines de vêtements dont je n'ai porté que les un dixième et je risque plus les mettre, à moins de remonter le temps.

Je me déshabille et entre dans la salle d'eau pour me faire couler un bain chaud. Je reste une vingtaine de minutes supplémentaire sous les jets d'eaux tièdes, immobile toujours aussi anesthésiée. Quand je me décide enfin de sortir c'est pour me sécher, mettre un pyjama et foncer sous les couvertures de mon lit qui me fait des appelles de balles depuis tout à l'heure.

BROKEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant