CHAPITRE 11

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Je revins à moi peut à peu de ma perte de connaissance. Le manque d'oxygène et mon atterrissage forcé après la secousse qui m'avait propulsé deux mettre plus loin avait réveillé ma blessure à la jambe. Marcus était toujours inconscient mais vivant, je vérifiai son pouls. Je n'arrivais pas à bouger, le seul moyen que j'avais à l'esprit pour cicatriser au plus vitre était de brûler la chair morte et accélérer la guérison. Je cherchais autour de moi un combustible ou quelque chose d'assez chaud pour générer la cautérisation. Face à moi, un des câbles électriques était dénudé, laissant des coups de jus illuminé partiellement le couloir. Je devais trouver une lame ou autre chose pouvant résister à la pression. Je me trainai difficilement jusqu'à attendre les fils, je pris une bouffée d'air avant de créer une étincelle. Je pris une des balles de mon pistolet et retirai la poudre présente dans les cartouches. Elle me permettrait d'enflammer un tissu accroché à un morceau de métal. Je découpai mon pantalon à l'endroit de ma blessure, une fois la torche allumée je fis rougir la lame, je respirai et priai. Je hurlai à gorge déployée en sentant la douleur atroce que provoquait la brûlure sur la lésion de ma cuisse. J'avais survécu à la mort de mes parents, de ma fille, de Corey et aujourd'hui de ma grand-mère j'allais survivre à une petite coupure, même si elle devait avoir au moins dix centimètres de profondeur. La sueur se transforma en fièvre, je fermai les yeux quelques heures avant que Marcus ne me réveille de nouveau, la douleur était quasiment partie.
Au fur et à mesure l'air devenait de plus en plus respirable. La climatisation fonctionnait à nouveau correctement. Au loin je vis mon oncle émerger de son coma. Il prit une bouffée d'air en rampant vers la bouche d'aération.
Il me vit endormi et s'avança vers moi, ouvrant les yeux je le remarquai aucune fracture ou autre sur lui. Il vérifia que j'allais bien.

- Tu as cautérisé la plaie? C'est ingénieux, me félicita mon oncle.
- J'ai souvent de bonnes idées, je ne vois pas pourquoi ça te surprend, rigolais-je encore un peu sous l'effet de la fièvre.
- Je vois ça MacGyver, aller debout, me remit-il sur pied. Il faut retrouver les autres. Tu peux marcher?
- Oui, j'ai encore la tête qui tourne mais ça devrait passer.
- Ok, aller viens, me soutenait-il. Il y a quelqu'un? Cria-y-il aussi fort qu'il pouvait c'est-à-dire presque inaudible à cinq mettre.

Il répéta l'opération vocale plusieurs fois en marchant à mon allure de boiteuse. Mais il n'y eu aucune réponse, pas un chat à l'horizon, il n'y avait pas âme qui vivent, pas même des cadavres. Nous étions seuls avec pour écho les grondements du vaisseau.

- Il y a quelqu'un ?
- Chut attend, murmurais-je.

J'entendais une voix presque sourde, une voix masculine prononcée par un homme épuisé.

- Oh vous m'entendez, repris Marcus en pointant sa lampe torche qu'il avait trouvé par terre sur un jeune homme.
- Wick!
- ... une bière... qu'on a sortie du frigo, chantonna Kyle de manière peu clair.
- Eh vous m'entendez? Demanda Kane.
- Qu'est-ce que vous voulez, s'étonna le blesser. Monsieur le Conseiller ?
- Salut Le Bras cassé, ricanais-je.
- Élia?
- Vous êtes Wick c'est ça? De l'ingénierie ? L'apprenti de Sinclair?
- Apprenti c'est un grand mot, pouffais-je dans mon coin.
- Très drôle p'tite tête. Oui il m'a demandé de venir désactiver les codes de cloisonnement pour que les portes restent ouvertes. Ne lui dites pas que j'ai merdé...
- Il est avec toi tous les jours il doit se douter que t'as merdé.
- Arrêt Élia, me poussa gentiment Marcus. Vous n'avez pas merdé. On va libérer votre bras. Élia aide-moi.

Je me tirai vers l'ouverture et tira dans le sens opposé de Marcus afin de libérer l'épaule coincée de Wick. Mais nous n'étions pas assez fort.

- Vous avez vu quelqu'un d'autre, demanda Marcus.
- Non la coque s'est brisée au niveau de l'ingénierie.
- Brisée?
- Oui, il s'est passé quoi réellement ?
- On ne m'a pas écouté et ça a merdé, sifflais-je encore sous l'effet du combo fièvre et manque d'oxygène.
- On a été trahi. Par le Conseiller Sidney. Elle a pris la navette Exodus par la force. On a subi des dommages catastrophiques.
- Quelle salope celle-là, bouda Wick. Dire que ma mère a voté pour elle... Attend ça veut dire qu'on avait raison d'enquêter sur elle... tu avais raison, rectifia-t-il en voyant ma tête.
- Je sais.

KANE, May We Meet Again - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant