Comme d'habitude, le soir quand on avait le droit de descendre les escaliers pour aller dans la salle à manger, et enfin pouvoir voir un peu la lumière de dehors. Car oui, les fenêtres étaient close, tout le temps, mais seul la salle à manger était assez bien éclairé, et pas que par le lustre qui pendait au dessus de la grande table, là où on se réunissait d'ailleurs.
Mais le soir, ce n'est que la lune qui éclaire ce seul endroit. Mais j'en étais déjà assez heureuse de voir un peu de dehors. Même de nuit.
Car j'avais la vue sur notre jolie jardin, même dans l'ombre, on peut l'imaginer pendant l'été, il ferait bien affaire pour nous amuser. Mais l'obscurité rendait un peu la cour moins accueillante.
Le soir, tout les enfants venaient à cette table pour dîner, mais seul les plus sages étaient servis.
Et pour être sage, il fallait bien faire des efforts, et travailler dure. Ce que je faisais évidemment, car de nature je suis fine, et la faim parcours ma chair, enfin, de ce qui m'en reste, c'est pour cela que je me dois d'obéir pour être nourris.
Cependant, je n'avais jamais la plus grosse des cuillères. Ma portion n'était pas la plus généreuse des autres enfants. Mais au moins, j'avais de quoi.
Ce soir là, comme d'habitude je suis aller voir le cadre, mais pas trop longtemps, enfin juste assez pour me donner un instant de sourire, jusqu'à l'éteindre avant d'arriver à table.
Parfois Madame me regardait, elle ne me souriait pas, non. Mais je sais que cela voulait dire quelque chose.
Et se soir, elle m'a regardé, j'ai essayé de rester tranquille, et de ne pas y faire attention, alors qu'elle me dévorait du regard. C'est parfois flippant. Et il faut bien que je me persuade que j'ai mérité cette cuillère de purée. Je la mange jamais assez vite, je sais que bouffer ce sont pour les chiens, je me dois de me tenir correctement même si la faim me hante plus que l'estomac.
Il ne faut pas jeter un seul regard à Madame sinon elle dirait que je suis mal intentionnée.
Par ma logique, vu que c'est elle qui me fixe bizarrement, c'est peut être elle qui l'est, mal intentionné.
Le soir, quand tu dînes avec les autres enfants et les gérants, tu ne dois dire aucun mot, sauf si l'on te demande. Et avant d'attraper ta cuillère tu dois prier. Remercier ton dieu de cette nourriture.
Elle l'appelle toujours durant la nuit, Madame, elle cri le nom de dieu.
Et je me demande toujours s'il lui répond. Moi en tout cas, avant de dormir, je ne l'appelle pas, enfin pas vraiment. Je sais bien qu'on doit prier avant de dormir, mais je récite toujours les même paroles, ça doit être lassant pour dieu. Je sais que je ne dois pas l'appeler Dieu, car ce n'est pas vraiment cela que nous prions. En tout cas, ce n'est pas une religion que vous connaissez, vous, le lecteur.
Mais vous le saurez bien assez tôt, de quoi il s'agit.
Si j'arrive à rester en vie dans cet endroit, je publierais ce journal intime pour que tout le monde puisse le lire, je ferais comme ceux que vous appelez les "journalistes" et savoir ce qui se passe au delà. Au delà de quoi, je ne sais pas, l'enfer ? le paradis ? Vous y croyez, vous ? Moi oui. Et je pense y aller bientôt.
En enfer.
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Les Baguettes
RomanceDans le cadre, une jeune fille y voit toujours le même garçon, pourquoi elle y voit tant bien ses mouvements, il parait si vivant, mais ce n'est qu'un cadre.(chap1)