I Loved Her [One-Shot : Aleksander Morozova (The Darkling)]

I Loved Her

Ravka, il y a fort longtemps, dans un village sans nom

 Aleksander Morozova et sa mère vivaient seuls, à l'écart du village. Personne ne faisait attention à eux. Oh, bien sûr, au début, les rumeurs avaient fusé, mais comme rien ne s'était produit, elles s'étaient vite taries.

 Cependant, cette famille intriguait grandement tout le monde. Sauf une seule personne. Aryia Erakin, du haut de ses 17 ans, vivait dans son monde. Elle avait la tête dans les étoiles. Ses parents étaient partis loin, elle vivait donc seule. 

 Personne ne faisait attention à elle. Aryia était pourtant belle. Mais elle le cachait, se faisait oublier. Ses cheveux châtains légèrement ondulés et ses grands yeux d'onyx ourlés de cils noirs comme de l'encre étaient communs, mais elle dégageait autre chose, une sorte d'aura rêveuse et innocente.

 Aryia occupait ses journées à la couture. Ses longs doigts fins et blancs avaient un don, disait-on dans le village. Malgré sa différence, on l'aimait bien. Les femmes voyaient en elles une fille, et les ancêtres une pupille. Elle était très gentille avec les enfants, et leur cousait souvent des peluches ou des couvertures.

 Ce jour-là, un marché ambulant s'était installé dans le village. Aryia était donc sortie pour voir si des tissus étaient en vente. Elle avait de l'argent, laissé par ses parents avant leur départ. 

 Alors qu'elle déambulait entre les gens, elle sentit un regard peser sur elle. Elle tourna légèrement la tête et croisa les yeux d'argent d'Aleksander Morozova.

 Ce fut la première fois qu'il vit Aryia.

 Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis leur échange de regard. Aryia avait repris ses activités de couturière. L'hiver approchait, et dans sa grande bonté, elle avait cousu des manteau longs et chauds pour tout le monde. Même les deux Morozova. 

 Elle se dirigeait donc vers leur chaumière, à l'écart de tout. Ils semblaient être là, alors elle toqua. La porte s'ouvrit peu après, dévoilant la touffe corbeau d'Aleksander et ses yeux perçants. Sans un mot, il l'invita à entrer. Bahgra tourna la tête, surprise de cette visite.

- Bonjour.

 La voix de la délicate jeune fille était à son image : pure.

- Tout le village se prépare pour l'hiver qui promet d'être rude. J'ai donc confectionné des manteaux pour tout le monde. 

 En disant cela, elle présenta deux grands manteaux noirs ornés de fils d'or, ainsi que de fourrure. 

- Il ne fallait pas.

 A l'entente de ces mots, Aryia sourit.

- Je vous en prie. C'est normal.

 Aleksander attrapa un des vêtements, celui qui semblait être à sa taille. Aryia tendit la veste restante à la mère du jeune homme.

- Ils sont inhabituels, remarqua Aleksander, parlant pour la première fois.

- J'appelle ça des keftas. 

- C'est vraiment gentil de votre part, la remercia Bahgra.

 Après un sourire, la jeune fille tourna les talons et sortit dans le froid qui commençait à s'installer. 

 Ce fut la première fois qu'elle parlait avec Aleksander.

 Plus tard, alors que l'hiver était installé depuis longtemps, Aleksander aperçut Aryia seule, marchant dans la neige. Il décida donc de la rejoindre.