13h02. Back to work

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Je rentre dans la faculté le pas léger, même si l'appréhension de croiser Tomlinson me noue la gorge.

Aucun flic au rez-de-chaussée, je poursuis ma route et prends l'escalier. Une fois arrivé à mon étage, toujours aucun uniforme en vue. Je suis bien évidemment soulagé. C'est faux. Mon cœur se serre. Je n'arriverai jamais à me faire apprécier de cet homme. Cet amour à sens unique me tue. Je devrai essayer de rencontrer d'autres hommes.

J'arrive devant la porte de mon bureau, complétement lessivé. Ça promet pour le reste de l'année.

Mais à peine ais-je poussé la porte qu'un canon de pistolet est posé sur ma tempe. David le tient fermement. Je reste calme. Ce n'est pas la première fois qu'on me menace avec une arme à feu. Il hurle :

- C'est toi qui a volé le dernier hein batard.

- De quoi ?

Ok Harry. Joue le débile, ça tu sais faire. Prends le comme un parent mécontent. Mon collègue de toujours reprend :

- Tu le savais hein. Petit connard de merde.

- Je suis désolé de t'avoir mis en colère David. Mais je peux t'aider maintenant. Explique moi de quoi tu parles.

J'essaie de gagner du temps. Louis doit bouillir d'envie de m'engueuler, et puis il m'a forcément vu rentrer. Il va venir. Il va forcément venir.

- Tais toi fils de chien. Cette pute a failli tout foutre en l'air.

Il m'attrape le bras et ferme la porte derrière lui. Il ne baisse son arme à aucun moment. La vieille mégère de ce matin, Madame Rochemoncul, est ligotée sur ma chaise de l'autre côté du bureau, un bâillon sur la bouche. J'aurai aimé l'attacher moi-même, cela a dû être si jouissif. Elle sanglote lamentablement et j'ai un tout petit peu pitié.

David, un homme que je croyais connaître, me fait asseoir sur la chaise des invités, son flingue toujours pointé sur moi.

- Ne tente rien de stupide sale merde. Sinon je tire, et peu importe qui ça touche.

- David, je veux t'aider. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Laisse partir la vieille s'il te plaît.

A la mention du mot vieille, elle râle.

Il ricane méchamment avant de m'expliquer son horrible plan avec un sourire pervers qui n'annonce rien de bon :

- C'est très simple tu vas voir mon beau. Tu vas me rendre le sachet que t'as volé. Tu vas pas faire comme la pute de ce matin à essayer de se faire du fric sur mon dos. Après tu vas me faire sortir discrètement du campus. Et puis une fois qu'on sera loin de ce merdier, on va s'amuser un peu tous les deux. C'est aussi simple que ça. Suis moi sale chien.

Je réfléchis à toute vitesse. Comment alerter Louis ? Si je hurle, le psychopathe face à moi va tuer la folle dingo. Je ne peux pas lui faire le coup du cassage de couilles car je sais pertinemment que David est expert en arts martiaux, il s'en vantait à chaque pause déjeuner.

Il s'impatiente et finit par me donner une claque monumentale qui me laisse un peu sonné. Je n'arrive plus à penser rationnellement. Je lui tends le pochon et il le prend.

- C'est fini tes conneries. Maintenant on y va.

Il me prend violemment par le bras, se colle à moi et place son flingue sur mon dos entre mes omoplates. Son propre corps cachant la menace aux yeux des autres. Il nous fait avancer.

Je suis condamné.

A couteaux tirésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant