LE PORTIER

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Quand Alice entendit les pas arriver vers elle, elle se tourna, un grand sourire aux lèvres, elle soupira avec soulagement quand c'est bien le portier et non un manager ou autre.

Il était certes qu'un simple "portier" mais pour elle, elle le voit avec une cape de super-héros.

Son sourire ne quitta pas son visage alors que l'homme lui dit cette phrase.

Elle lui fit signe de la tête pour confirmer ce qu'il avait dit.
-Alice: Merci d'être venu .. vraiment ... oui .. c'est moi qui vous ai envoyé le stylo sur la tête..

Elle avait un léger sourire embarrassé et un léger rire, car cette situation était absurde, elle ne s'imaginait pas qu'un jour elle serait obligée de faire ça. Et surtout pour attirer l'attention de quelqu'un.

-Alice: J'ai besoin de vous..

Elle sortit de l'autre poche des clés de voiture qu'elle tendit devant l'homme.

-Alice: Pour faire court je crois que j'ai oublié dans ma voiture mon bonnet d'Arlequin ... Seulement je ne peux pas y aller ... J'ai trop peur..  de me faire surprendre.. que ce soit par les managers les pions ou même les spectateurs ...

Elle regarde derrière Alan pour voir si il n'y a toujours personne, et quand elle constata qu'il n'y avait personne elle le regarda à nouveau dans les yeux.

-Alice:  ... Il doit sûrement être quelque part a l'avant, côté passager dans un sac blanc ...ma voiture est une Jeep noir .. la plaque c'est JC-441-HI ... pensez-vous que vous pourriez y aller à ma place ? S'il vous plaît ?...

Elle avait toujours sa main tendue vers l'homme avec à l'intérieur la clé de sa voiture.
Alle essaie tant bien que mal d'être compréhensive et d'avoir l'air sérieux devant l'homme, mais la pression était immense.

Le jeune portier semblait touché par la demande d'Alice. Au fond, il n'étaient pas bien différents. Souvent, Alan l'avait vu être délaissée et ignorée par les autres danseuses.

Comme si elles ne considéraient pas le rôle de la pauvre Alice aussi important ou prestigieux que le leur.

Mais elles avaient tout faux. Ils se trompaient tous. L'arlequin est au centre de tout.

Qu'importe les obstacles, il se relevait toujours, armé de son esprit fin que cette assemblée de vautours enviait.

Il lui suffisait simplement de révéler tout son potentiel...

Alan observa les clés. Sa casquette enfoncée contre son visage laissait difficilement apercevoir ses yeux sombres, presque tristes avec parfois un soupçon de malice.

- Alan: C'est votre mère, je suppose..., lança-t-il en attrapant le jeu de clés, vous lui ressemblez beaucoup... Elle est-elle est très belle... 

Sa voix basse et hésitante laissait deviner que le jeune homme n'était pas des plus à l'aise face à la gent féminine.

En dépit de son mètre quatre-vingt-cinq, il avait la tête enfoncée dans les épaules et le regard fuyant, comme vulnérable face à la danseuse.

Timidement, il se risqua à porter son regard sur celui d'Alice qui le suppliait de l'aider, jetant à la fois un coup d'œil sur l'étrange homme face à elle et sur le couloir derrière eux, craignant l'arrivée du manager ou du grand patron.

Il ne pu s'empêcher d'apprécier cette expression inquiète chez elle. Il trouvait que cela la rendait authentique et vraie.

Les autres se ressemblaient tous. Tels des produits consommables fabriqués en série et ennuyeux à mourir.

- Alan: Pardon, je... euh.. j'y vais tout de suite, ajouta-t-il à voix basse avant de poursuivre d'un sourire crispé. Merci de m'accorder votre confiance, vous... vous ne le regretterez pas..!

Sur ces mots, il s'empressa de sortir du club et s'avança dans la petite ruelle attenante où les employés avaient l'habitude de se garer. 

À l'exception de l'entourage de Mario Falcone bien sûr, qui bénéficiait d'un parking privé.

Il ne fut pas longtemps à Alan pour localiser la voiture d'Alice. De toute façon, il savait où chercher.

Rapidement, il ouvrit la portière. Le chapeau se trouvait tel que l'avait décrit la jeune femme: à l'avant, côté passager et dans un sac en laine.

Alan s'en trouvait honoré d'aider la danseuse. Il attrapa le chapeau et esquissa un sourire plein de fierté, fait rare chez ce garçon brisé.

Seulement, la jeune femme avait le don pour le faire aller mieux.

Dés lors qu'il referma la portière, il aperçut une petite enveloppe violette posée sur le pare-brise de la voiture.

Interloqué, le jeune homme choisit néanmoins de la rapporter à Alice supposant d'une énième lettre d'amour déposée par un admirateur.

Quand Alan réapparu, Alice faisait les cent pas, serrant ses mains l'une contre l'autre tant son angoisse l'a paralysait. En le voyant, elle sursauta d'abord légèrement avant de distinguer enfin son couvre-chef, et poussa un soupir de soulagement.

Le jeune homme lui tendit alors l'objet tant convoité et poursuivit:

- Alan: J'ai trouvé cette enveloppe.. elle était sur votre pare-brise. Je-Je ne l'ai pas ouverte mais... j'ai pensé que peut être, vous aimeriez l'avoir..

A l'intérieur se trouvait un carte de jeu à l'effigie d'un joker et au dos on pouvait lire:

« Je te vois où que tu sois

Tu me cherches mais tu ne me trouves pas

À chaque instant je serais là

Et bientôt tu seras à moi »

L'ArlequinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant