Chapitre 7 : Inquiétudes

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Il y avait de ces matins, ou quelque soit la force de sa volonté, la puissance de sa détermination, Zoro ne parvenait pas à quitter les couvertures chaudes et moelleuses de son lit, et ce pour une raison des plus simples ; c'était samedi. Chez une grande majorité de personnes, ce mot équivalait à grasse matinée, et le jeune homme aux cheveux verts n'y faisait pas exception. Les yeux clos, la joue reposée sur son bras, il se réprimanda bien vaguement, honteux de s'adonner à ce plaisir simple, et qui pourtant, lui faisait perdre un temps bien précieux. Mais l'appel du coussin était si fort, et la douce chaleur du sommeil si enivrante, que rien n'aurait pu le sortir de sa chambre. Sauf, peut-être, une Perona en petite culotte, qui aurait eu l'audacieuse idée d'allumer la lumière et de lui demander son avis sur sa lingerie toute neuve.

Zoro se redressa lentement, et se frotta les paupières avec peine, avant d'ouvrir un oeil maussade, d'une amabilité bien relative. Sa cousine ne s'en formalisa que très peu, et se retourna pour lui exposer ses fesses, subtilement recouvertes d'une culotte noire en dentelle. Zoro détourna immédiatement le regard, embarrassé.

" Perona, je suis ton cousin ! J'ai pas envie de voir ça !"

La jeune fille inclina la tête sur le côté, confuse, et soudain, un petit sourire étira ses lèvres roses.

" Bien sûr que si, ça t'intéresses ! Même Papa pourrait me désirer si je me présentais à lui dans ce charmant accoutrement ! rétorqua-t-elle malicieusement.

— Je ne pense pas. S'il te plaît, Perona, va t'habiller."

Elle quitta la chambre, outrée, en murmurant quelque chose comme quoi il avait mauvais goût, qu'il ne savait pas apprécier les belles chose et que ben tant pis, elle irait montrer sa culotte à son père, qui serait sûrement beaucoup plus enjaillé à la vue de son joli petit cul dans une pareille lingerie. Zoro, maintenant qu'il était réveillé, marcha d'un pas lourd vers sa fenêtre, et l'ouvrit bien grand. Une bouffée d'air frais s'étala sur son corps presque entièrement dénudé ; il ne portait qu'un boxer. Il resta quelques instants à admirer la rue en contrebas, puis il redressa la tête, et croisa le regard d'un homme, qui depuis l'immeuble d'en face,  fixait son torse exposé d'un air émoustillé. Le rouge lui monta rapidement aux joues, et Zoro s'éloigna aussi vite de la fenêtre.

D'abord Perona, puis ce mec. Et pourtant, il était levé depuis seulement cinq minutes...

Quelques instants plus tard, Zoro était assis à table aux côtés de son oncle et de sa cousine. Mihawk semblait un peu plus pâle qu'à l'ordinaire, et ce n'était pas peu dire. Le jeune homme aux cheveux verts pensa que la culotte de sa fille n'avait pas eu l'effet escompté, et sa théorie se confirma, lorsqu'il remarqua l'expression déçue de la petite gothique. Il porta une généreuse cuillerée de céréales à sa bouche, tandis que Perona commençait à leur raconter une longue anecdote qui n'éveilla nullement l'intérêt du danseur. Il termina au plus vite son petit déjeuner, et s'en alla à l'institut, loin de la voix hautaine et aiguë de sa cousine.

~°~°~°~

Si Sanji avait su qu'il recroiserait Zoro aussi vite, peut-être qu'il ne serait tout simplement pas retourné à l'institut. Mais le voilà qu'il lui faisait face, juste devant la porte d'entrée du bâtiment, alors que leur seul échange se résumait à de furtifs regards. Dans un silence embarrassé, ils pénétrèrent l'institut, s'ignorant délibérément. Puis, le danseur classique partit gauche, l'autre bifurqua à droite. Sanji allait disparaître dans un couloir, quand il s'arrêta brusquement. Sa voix s'éleva, incertaine.

"Attends, Zoro !"

Le jeune homme aux cheveux verts se retourna, ses boucles d'oreilles tintèrent. Le blondinet passa la main dans sa nuque, et détourna le regard.

Dance with me  [ZoSan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant