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"Si elle avait l'occasion d'user d'une plume, essaie de voir ceci comme de possibles pensées de la Nature déposées au fond de ta boîte-aux-lettres. Cela te semble grotesque n'est-ce pas ? Pourtant je me surprends aisément à penser à maintes reprises qu'un vieux chaîne conterait lui aussi de merveilleuses histoires. Et je ne cesse pour autant de trouver périlleux de clore le chapitre. C'est ainsi que certaines mésaventures me semblent inexhaustibles. Quant aux autres, rares sont celles expirant en un dénouement qui sonne juste à mon oreille.

1 471 680 026 280 000. 1 471 680 026 280 000 minutes. 1 471 680 026 280 000 lignes ont suffi à ternir l'existence même de la Nature. 1 471 680 026 280 000 instants passés, maintenant 1 471 680 026 280 001, retraçant chaque souvenirs de pas humains qui étouffent mes pensées.

Plus j'y songe et plus je ne peux me faire à l'idée d'un tel sort. Je ne peux concéder à l'auteur de cette histoire d'avoir meurtri d'encre froid une si belle chose. D'avoir écrit des mots endeuillés sur les dernières lignes de son récit. La continuité d'une histoire d'ordinaire inexhaustible à mes yeux. A tes yeux. Peut-être aux leurs. A chacun des notre je l'espère. Alors contente-toi pour le moment de leur ouvrir. Ne sois plus cet homme. Un homme de l'ombre. Il te faut agir. Prendre la parole. Te souvenir. Il te faut leur remémorer. Leur rappeler. Ne pas oublier.

Ne penses-tu pas que notre planète bleue soit digne d'un épilogue distinct ? Un épilogue bien plus lointain ? Un paquet de nouveaux souvenir bien trop nombreux pour les entasser dans une simple nouvelle, une pietre lettre ou même un vieux recueil de poèmes ? Je le pense désormais. Mais pour ma part, il est bien trop tard. J'ai toutefois espoir de te voir raturer mes erreurs et gribouiller mes regrets. Ou plutôt devrais-je dire, nos erreurs, nos regrets..."

Lettre à l'avenir d'hierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant