Chapitre 3

29 3 6
                                    

Cette sensation était sans aucun doute la plus belle de mon existence -après peut-être le contact des lèvres de Karan sur les miennes, un moment à jamais dans ma mémoire-. Je sentais l'air frais de la nuit fouetter mon visage, les bras de Karan autour de mon corps. Et mes yeux. Grands ouverts et sûrement remplis d'étincelles. Les étoiles scintillaient comme des millions de paillettes dans le ciel. De grands nuages s'étiraient de part-et-d'autre de la voûte, comme s'ils allaient nous avaler. Aucun mot ne voulait sortir de ma gorge. Le spectacle était trop impressionnant pour parler.

– Comment trouve-tu la vue ? Criait Karan pour se faire entendre dans le vent, un large sourire sur les lèvres.

Je n'ai rien su répondre. C'était tout simplement indescriptible pour moi. Mes pieds avaient quittés le sol, et se balançaient dans le vide. Étonnement, la ceinture ne m'empêchait pas de respirer, et j'humais à plein nez l'air qui nous arrivait dans le visage. Un air frais, que je n'aurais jamais dû sentir.

– Karan, c'est tout simplement...., c'est- c'est magnifique ! Avais-je articulé avec peine.

Chaque secondes, on prenait un peu plus de hauteur. Et enfin, la destination finale! Karan s'était arrêté, faisant du sur-place -ce qui demandait pas mal d'effort-.

– Ne t'en fait pas, le sur-place devient une habitude, m'a-t-il dit comme s'il avait lu dans mon esprit.

Ses bras un peu forts enroulés autour de moi, nous avons admiré ensemble le paysage nocturne. La lune était éblouissante, ronde, blanche, et si apaisante. Elle éclairait les longs tapis nuageux, comme si elle les dominait. Autour d'elle, les astres veillait sur le monde. C'était le plus beau moment de ma vie. Moi qui espérait ne jamais pouvoir voler, je vivais un rêve éveillé.

– Karan, la Cité ! On va la perdre, m'étais-je exclamé dans une lueur de panique.
– Ne t'en fait pas, admire plutôt le spectacle, répliqua-t-il.

Puis il a déposé un baiser dans mon cou en soulevant mes cheveux argentés qui luisaient sous la lumière de l'astre blanc. Il est ensuite redescendu jusqu'à arriver sur les pierres du kiosque. Après m'avoir détaché, il m'enlaça.

– Je ne peux rien faire pour tes ailes, déclara-t-il dans un chuchotement, mais je peux t'offrir au moins un vol.

Et à ce moment, j'ai fondu en larme.

– Mer...Merci, ai-je réussi à articuler entre deux sanglots.

Notre soirée s'était ainsi conclut par un long baisé, éclairés par la lumière de la lune qui veillait probablement sur nous. La passion de ses lèvres, et sa chaleur m'apaisaient. Le temps s'arrêtait instantanément pour nous, comme une faveur de la nuit. Tendrement, Karan passait sa main sur mon visage, et m'observait de ses yeux gris, où la lumière astrale miroitait. Ses longs cheveux, dont la tresse avait été légèrement défaite, tremblait dans l'air frais. Car dorénavant, il nous fallait être prudent.

Le lendemain, Karan s'était arrangé pour que nous nous retrouvions seuls. Cela lui tenait tellement à coeur. Quant à moi, j'avais toujours peur que cela s'ébruite, mais au fils du temps, j'avais fini par oublier que le monde existait. Le plus souvent, c'était dans le kiosque, un lieu privé que peu de gens fréquentait, surtout ces derniers temps avec la préparation de la cérémonie.

– Comment as-tu trouvé ton baptême de vol ? M'avait-il demandé.
– C'était... incroyable. C'est donc ce genre de paysage que vous voyez tous les jours ? Avais-je demandé en me retenant de rajouter "contrairement à moi".
– Je suis content que ça t'ait plu. Mais crois moi, ce que nous voyons tous les jours est cent fois moins beau que ce que tu as vu. D'ailleurs, peu de gens prennent le temps de voir ce genre de spectacle.

Un large sourire avait prit place sur son visage, reflétant la fierté qu'il tirait de son acte. Karan était tout simplement incroyable.

Le soir-même il m'avait demandé de venir dans sa chambre. Après m'avoir servi un thé un peu trop chaud, il s'allongea à côté de moi. Nos yeux s'échangeaient tout l'amour que nous possédions. Les miens, d'un bleu glacé; les siens, d'un gris métallique. Une main sur ma joue, il me dévorait du regard en observant tous mes traits. Nous avions passé la nuit ensemble blottit l'un contre l'autre

A trois jours de la cérémonie de la Grande Rectrice, Karan m'avait entraîné dans le kiosque. Le soleil était haut, le vent doux et les fleurs particulièrement odorantes.

– Tourne-toi, m'avait-il murmuré.

Je le sentais toucher mes cheveux, les caresser, puis tirer doucement dessus comme s'il les peignait.

– C'est un cadeau, garde-le précieusement, avait-il finit par dire en m'inspectant pour voir si ce qu'il m'avait fait convenait.

Je tâtais l'arrière de mon crâne pour y constater, avec une sensation de froid, une sorte de grande barrette métallique. Avant, j'avais un ruban rouge qui attachait mes cheveux, une moitié tressée, l'autre relâchée. Il avait la mauvaise habitude de se détacher seul. La barrette l'avait remplacé, et s'accordait parfaitement avec ma couleur argentée, créant un harmonieux contraste métallique.

– Ça te vas à ravir, a-t-il fait avec ce sourire que je connaissais alors trop bien.

Il m'embrassa avec passion, sa main dans mes cheveux et son bras enlaçant mon dos.

A mon tour, je souriais, car j'étais heureux comme je n'avais jamais pu l'être auparavant.

Ce moment aurait pu être magique, comme ceux que nous avions vécu avant : le jour d'avant, la nuit de notre vol ou ce réveil un certain matin. Malheureusement, quelque chose est venu tout gâcher. 

/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\/\

Voici le Chapitre 3 avec une semaine de retard. Gomene😖
Comme d'habitude, j'ai hâte de lire votre avis sur le chapitre.
Bisous🥰

https://discord.gg/rBE7DCv

The Last FlightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant