Chapitre 7

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Cela faisait une semaine qu’Hermione n’avait reçu aucun mot de son pire ennemi, rien qui l’attendait patiemment sur son bureau le matin, plus aucun regard de sa part, plus aucune attention…

Pas qu’elle s’en plaigne ! Enfin...

Il l’agaçait en permanence mais…

Disons que cela lui faisait un passe-temps et des sujets croustillants avec Aline, qui trouvait cet abandon tout aussi bizarre et semblait tellement déçue.

Elle se rappelait très bien du déroulement de son dernier vendredi, le lendemain où elle avait séché les cours pour « mal de ventre ».

Elle était arrivée dans la salle de classe et s’était assise, gardant un masque impassible, prête à ne plus se laisser avoir ou même se laisser distraire.

Il s’était avéré que pour la première fois il n’y avait ni mot, ni Malfoy !

Cela la perturba quelques peu, avant de rester fidèle à son opinion et de se réjouir que la blague foireuse à long terme se fût enfin arrêtée.

Elle était sûre à ce moment-là, de son contentement face à l’absence des deux éléments perturbateurs.

Cependant, une réaction totalement involontaire de sa part, un peu plus tard dans la matinée la fit brièvement douter de son intégrité envers sa haine légendaire contre le Prince des Serpentards.

En effet, lorsque ledit Prince avait enfin débarqué en 6E avec son air pompeux habituel et qu’il était passé à côté d’elle sans même la regarder, elle avait, à son propre insu, espéré qu’il lui glisserait un petit mot sur sa table…

Il n’en avait rien fait, et le sentiment de déception qu’avait ressenti Hermione à cet instant précis n’avait pas arrêté de grandir au fur et à mesure que les jours d’après se passaient.

La rouge et or avait vainement tenté de le faire taire pendant la semaine qui avait suivi, mais elle avait eu de plus en plus de mal à ignorer cette excitation naissante qui s’emparait d’elle tous les matins ainsi que cette déception à chaque arrivée.

Bien sûr, elle avait omis de préciser ces sensations à Aline, qui aurait sauté partout comme un lutin de Cornouailles en lui sortant des théories farfelues sur elle et ses futurs bébés Malfoy !

Ce tableau aurait pu lui plaire, si les mots avaient été sincères et cet avenir probable, mais elle devait se rendre à l’évidence…

Drago quant à lui, toujours assis au fond de la classe, avait bien cru percevoir ces sentiments sur le visage de sa douce, mais se persuadait qu’il se faisait des films et prenait ses rêves pour la réalité…

Comme il avait arrêté son passe-temps favori, il s’en était trouvé un autre : s’imaginer de toutes les manières possibles que la lionne, aussi fougueuse qu’un majestueux hippogriffe se jetterait un jour dans ses bras…

C’était sûrement à cause de cette occupation honteuse qu’il n’avouerait jamais à personne, qu’il voyait des signes inexistants sur son visage tous les matins depuis quelques jours…

Pourtant, il avait tellement envie de recommencer à lui écrire des mots doux…

Même si elle y réagissait assez mal, elle lui manquait… Etrange, non ?

Grâce à ces petits mots elle lui apportait un peu d’attention au moins…

Il soupira de désespoir et arrêta de se poser des questions inutiles lorsque le cours de Monsieur Davis commença.

12 Lettres pour te ConquérirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant