Chapitre 4 : Les premiers émois

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Octobre 2007

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Octobre 2007

Chenle regardait par la fenêtre de sa chambre. La pluie tombait depuis plusieurs heures déjà et ne semblait pas vouloir s'arrêter. Son regard se perdit sur une goutte glissant le long de la vitre, inévitablement attirée vers le bas. Un soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu'elle s'écrasait et disparaissait dans une plus grande goutte d'eau sur le joint contre la vitre.

Quelques coups discrets furent donnés et il se détourna pour voir son petit frère passer la tête dans l'entrebâillement de la porte, timidement.

— Tu es occupé ?
— Non, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Cheng fit entrer le reste de son corps dans la chambre et se rapprocha, tenant un cahier d'exercices.

— Papa et Maman sont occupés, j'ai besoin qu'on me fasse réciter mes tables de multiplications.

Son grand frère grimaça, se rappelant la douloureuse période où il avait dû, lui aussi, apprendre ces fichues multiplications. Pas qu'il n'y arrivait pas, au contraire, il s'en était bien sorti et s'en rappelait encore aujourd'hui ; c'était plutôt qu'il trouvait ça fastidieux et s'ennuyait profondément lorsqu'il s'agissait d'apprendre par coeur.

— Alors viens, je vais t'aider.

Les deux garçons s'installèrent sur le lit de Chenle, assis en tailleur et face à face. Le plus petit commença à réciter, méticuleusement, prenant le soin d'articuler chaque calcul. Lentement, cela apparut comme une berceuse pour l'aîné qui sentit ses paupières s'alourdir. Il écoutait distraitement son frère qui devint peu à peu comme un bruit de fond, ses pensées s'embrumèrent et il pencha légèrement en avant.

— Chenle ? Tu m'écoutes ?

Il sursauta et se redressa rapidement, alerte.

— Quoi ? Oui. Pardon, non...

Cheng inclina la tête sur le côté, inquiet.

— Tu es malade ?
— Non, non, ne t'en fais pas. Excuse moi, j'ai eu un coup de barre et ta voix m'a bercé. Pourquoi tu as besoin de quelqu'un pour les réciter alors que tu les connais par coeur ?
— C'était surtout un prétexte pour m'occuper avec quelqu'un, répondit Cheng en posant son menton dans la paume de sa main. Ça fait plusieurs jours que les parents ont beaucoup de travail et qu'on les voit pas trop... Et toi tu passes tout ton temps avec Jisung, mais ça c'est depuis toujours. Alors je sais pas mais... J'ai commencé à me sentir seul.

Chenle regarda son cadet, une profonde culpabilité lui tordant les entrailles et il ne put soutenir son regard. Baissant la tête, il marmonna de sincères excuses.

— Oh non, je disais pas ça pour que tu t'excuses ! C'est juste que... Tu sais, à l'école je parle pas avec beaucoup de gens. On me lance souvent des regards et j'entends des murmures sur mon passage mais je fais comme si je ne remarquais rien. C'est tellement différent ici, où vous ne me faîtes jamais remarquer que je suis différent.

Ça a toujours été toi | NCTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant