Je me rappelle qu'on habitait dans cette grande et paisible cour dont le propriétaire était un homme humble, tranquille et compréhensif.
J'aimais cette cour.
Notre maison était tout à côté de la sienne, il y'avait des arbres partout, il aimait la nature et il plantait chaque jour. Il m'avait même fait dont d'un petit jardin et un pourceau, que j'avais mis Juste au milieu, qui nous débarrassait de pas mal de déchets.
A l'arrière de notre maison il y avait pleins d'arbres fruitiers, toute sortes de légumes et ce fameux calebassier tout en face, qui pour certaines raisons me rappelait toujours le jardin d'Eden, d'où je lançais des pierres sur tout ce qui bougeait. Tuer des anolis etait l'un de mes passes temps préférés , dès que je les voyais mes mains étaient déjà au sol à ramasser des pierres sans les quitter des yeux , viser, tirer, rater, recommencer ou continuer était la règle , ma règle, car à l'époque les réseaux sociaux étaient inexistants et la vie était plus simple et réelle . Il y a avait toujours cet anolis qui malgré ma méchanceté sans fond ,me méprisait du regard sans peur, les pierres ne l'atteignaient jamais, je me disais qu'il était sûrement l'un de ces êtres spirituels qui étaient sous une quelconque couverture. Il y avait aussi ses graines que mes parents me ramenaient toujours que je plantais d'abord dans des pots, je les arrosais quotidiennement et j'attendais impatiemment au jour le jour pour finalement voir ces petits bourgeons, ils avaient cette fraîche odeur, et pour ensuite les mettre finalement au sol pour qu'elles grandissent et prennent le large.
De part at d'autres la cour, il y avait pleins de voitures en pannes qui étaient éparpillées par ci et là, je les appelais mes lits de paradis car chaque soir j'allais me coucher sur un capot choisi, les mains serrées sur le cœur contemplant les étoiles et rêver de la vie que je voudrais avoir plus grande. Certains soirs je voulais devenir une princesse , d'autres soirs je me voyais souvent dans cette maison avec des centaines d'arbres de tout genre autour, avec ma famille réunie, avec mon poulailler, ma ferme, mes chiens, mes chats, le sourire de ma mère chaque matin et cet amoureux au grand yeux que j'allais rencontré près du ruisseau au coucher du soleil qui m'écrivait des poèmes d'amour...
J'etais en paix et pleine de vie, vivant dans cette joyeuse bulle, sans connaissance de la vraie réalité de la vie qui au cours des années allait m'arracher ma joie de vivre, et qui a littéralement éteint cette flamme vivifiante qui bouillonnait au dedans de moi.