Chapitre 18

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Un mois. Cela faisait un mois que je n'avais pas adressé un mot à Bakugo. Et pourtant, je le vivais bien. Je me levai chaque matin pour une journée plus ennuyeuse que la précédente. Ce lundi, je me levai pour aller à l'école comme toujours lorsque je vis ma mère discuter avec madame Bakugo. Elles s'étaient isolées sur la terrasse en oubliant de fermer la porte. Sans trop y prêter attention, je m'installai pour manger dans la cuisine lorsque j'entendis une bribe de conversation :

-Alors toi aussi Inko, dit la mère de Bakugo étonnamment stressée, je ne sais plus quoi faire pour Katsuki. Il veut de moins en moins sortir. Aujourd'hui par exemple, il refuse d'aller en cours.

Je soupirai de soulagement, Bakugo ne viendrait pas et je pourrais un tant soit peu me concentrer.

-Ne m'en parle pas, le miens a perdu toute joie de vivre et même lorsque je lui fais son plat préféré il ne sourit plus. Tu crois que c'est lié ? Ajouta ma mère en me lançant un regard furtif.

Je détournais les yeux. Je me sentais pourtant bien. Tout allait bien. Alors pourquoi tout le monde s'inquiétait sans cesse pour moi ? Je suis sûr que Bakugo, lui aussi, va bien. Nos mères en font seulement des tonnes, il doit être malade et je vais à l'école comme toujours un sourire sur le visage. Je relevai la tête de mon bol de céréale pour me diriger vers la porte. J'allais être en retard.

J'arrivai à temps pour rejoindre un groupe composé d'Ochaco, Iida, Ashido, Kaminari et Kirishima. Si les deux sangsues de Bakugo étaient là, c'est qu'il n'était effectivement pas venu en cours aujourd'hui. Soudain, j'eus le cœur plus léger. Je n'allais plus être obligé de l'ignorer alors qu'il m'appelait pour venir me parler ou de lui répondre comme il l'avait toujours fait avec moi. Ce que je n'avais pas fait depuis longtemps, un vrai sourire sur lèvres, je saluai mes amis. Les conversations allaient de bon train, et je me surpris à y participer. Mais, au milieu d'une blague Kaminari fut coupé par le début des cours. Alors que je me dirigeai vers ma place, prêt à sortir mes affaires et travailler, Kirishima vint se poster face à moi.

-Quoi ? lançais-je cassant, après tout il était très, trop, proche de Bakugo.

-Je voudrais te parler, tu pourrais me retrouver à l'extérieur de la classe à la pause ?

Je m'attrapai à lui répondre franchement que je ne viendrai certainement pas mais il rajouta avant d'aller s'asseoir :

-C'est à propos de Bakugo.

Étrangement cette information réussie à me convaincre d'aller écouter ce qu'il avait à dire. Je me demandais bien ce que le blond lui avait révéler et surtout pourquoi il avait attendu plus d'un mois pour venir me voir. Je prenais des notes du cours n'écoutant que d'une oreilles les explications scientifiques de notre professeur. Sans m'en rendre compte, je m'étais perdu dans mes pensées. Ce ne fut que lorsque j'entendis mon nom que je relevai la tête pour répondre à la question qui m'était posé. Ayant vu que j'étais distrait Aizawa-sensei venait de me demander de réexpliquer ce chapitre. Prit d'effroi, je cherchai désespérément dans mes notes. Je n'avais écrit que des phrases et des formules dénuées de sens. Seul un seul mot revenait à chaque ligne : le nom de Katchan.

-Désolé, je n'ai pas écouté. Dis-je en espérant ne pas être sanctionné.

Heureusement pour moi, à ce même instant la sonnerie retentit et le cours fut fini. Je pourrais parler à Kirishima. Sans attendre une seconde, je le rejoignis comme il me l'avait dit hors de la classe. Le grand garçon aux cheveux rouges était déjà là, tenant maladroitement ses mains.

-Midoriya tu es là, j'avais peur que tu ne viennes pas, vu comment tu parles à Bakugo en ce moment.

-Je t'arrête tout de suite, je n'en ai rien à faire de lui. Je suis curieux c'est tout.

Il baissa le regard désolé. Je ne l'avais jamais vu aussi sérieux.

-Je dois te dire quelque chose même si quand il le saura, il me tuera. Commença-t-il en se massant la nuque.

-Alors ne le dit pas. Si Bakugo veut me dire quelque chose il n'a qu'à me le dire lui-même.

A l'entente du nom de son meilleur ami, Kirishima releva la tête et écarquilla les yeux.

-Tu l'appelles par son nom de famille ? Je ne pensais pas que tu étais autant en colère.

-Je ne suis pas en colère, mentis-je, mais je ne veux plus rien à faire avec lui.

-Tu vas peut-être changer d'avis en entendant ce que je vais te dire. D'abord sache que je sais que tu l'aimes. Ma mâchoire se contracta, il lui avait dit. Et même si ça été très dure de lui faire avouer, il t'aime aussi.

Ce fut à mon tour de me pétrifié. Ça n'avait pas de sens. Ce ne pouvait pas être possible. Kirishima mentait. Incontrôlable, je me mis à rire. Je gloussais trouvant cette situation risible. Je m'esclaffais me trouvant ridicule. Je me pliais en deux ne pouvant plus respirer et je sentis toute ma peine, toutes mes émotions, couler le long de mes joues. Je riais et pleurais. Je ne savais plus comment faire, comment réagir. C'est alors que je sentis des bras m'entourer, Ochaco s'était précipitée vers moi et me serrait de toutes ses forces.

-Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? Cria-t-elle inquiète. Deku ? Tu m'entends ? Pourquoi tu pleures ?

-Je ne sais même pas. Articulais-je entre deux sanglots.

-SHINE-ou pas [Katsudeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant