Couple Goals

Prologue

 Les vacances étaient terminées, Lucas préparait donc sa rentrée. Tous ses amis étaient partis dans des directions différentes, il se retrouva donc seul face à un bâtiment aussi bruyant qu'un autoroute en haute saison.

Les groupes étaient déjà formés, alors l'insertion allait être difficile, d'autant plus que les personnes de ce lycée du sud-est de la France n'avaient en aucun cas l'air aimables.

De plus, il allait devoir se retrouver à l'internat, ce qui ne l'enchantait pas du tout. Il n'avait aucune idée de qui pouvait être cette autre personne qui est censée se retrouver dans sa chambre, son colocataire.

Il est toujours assis là, après vingt minutes d'hésitation, devant les marches qui donnaient accès aux bâtiments qui contiennent les salles de cours. L'un contenait les salles allant de 100 à 300, rangées par étage, et l'autre contenant les salles de 400 à 600.

Bien sûr, il n'y avait pas 500 pièces dans ce grand lycée, mais une quarantaine. Il n'y a heureusement qu'une dizaine de salles en moyenne par étage.

Fort heureusement, le jeune homme a eu l'occasion de visiter l'établissement avant la rentrée, ou bien il n'aurait jamais pu accéder à la salle du premier cours (qui n'en est pas un). C'est en effet à voir comme une journée d'accueil au lycée, où l'on vous fait croire que toutes vos années seront roses, parfaites, le travail ne sera pas acharné, que la population sera calme et posée.

Mais c'est tout le contraire.

On vous fait croire que le harcèlement n'existe pas, que le suicide n'a jamais été une option pour aucun des élèves, alors qu'en réalité beaucoup d'élèves souffrent ou ont souffert en silence, ayant bien trop peur de ce que pouvaient être les réactions des autres.

Il décida finalement de se lever, à 7h55, heure à laquelle il était censé se trouver devant les panneaux d'affichage en compagnie sa future classe. ''Mieux vaut tard que jamais'', se dit-il avant d'avancer en courant vers tous ces gens qui eux aussi étaient en retard.

Il se fit au passage bousculer par une inconnue, face à laquelle il s'excusa chaleureusement, juste avant d'apprendre qu'ils allaient être dans la même classe. C'était une rencontre des plus originales.

Mais il ne s'assit pas à côté d'elle.

Il se mit seul, au devant de la pièce, là où les lèche-bottes ou les élèves punis s'installent habituellement.

Les heures passaient alors, lentement... Très lentement... Plus personne n'était habitué à passer tant de temps sur une chaise à ''écouter'' un discours inutile.

Mais le soir fut déjà arrivé. L'internat n'attendait plus que lui.

Dans la chambre, personne. Tout était comme mort. L'internat lui-même paraissait invisible. Il n'y avait aucun bruit. L'ambiance elle aussi était si sombre. On se serait cru dans un hôpital.

Puis la porte s'ouvrit.

Le futur colocataire entra à la hâte, se sachant en retard. Il déballa vite ses affaires et s'allongea sur son lit sans même dire un mot à Lucas. Les deux faisaient en sorte que l'un n'adressait pas un mot à l'autre.

La soirée puis la nuit furent longues, mais les cours reprirent. Lucas était surpris d'être aussi pressé de s'y rendre. Il faut réellement haïr l'internat pour avoir une telle envie de retourner en cours.