Chapitre 1 ; la lettre (année 1)

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   Aujourd'hui, c'était ma journée. La mienne. D'habitude c'était toujours la journée de quelqu'un d'autre. De Victoire, qui annonçait une bonne nouvelle, de papa qui annonçait qu'il avait eu une promotion ou de Louis qui avait rapporté un Optimal à l'école. Moi je rapportais rien, à part de la saleté ou des bêtises. Donc souvent, ma journée à moi, c'était une journée d'engueulade avec une mauvaise ambiance à la maison parce que Dominique avait encore fait une bêtise. Mais non. Non! Aujourd'hui, tout le monde (du moins papa, maman et moins) était de bonne humeur. Parce c'est qu'aujourd'hui que ma lettre de Poudlard devait arriver! Et si elle n'arrivait pas... oh non. Par Merlin. Je ne préfère pas y penser. Ça voudrait dire que je suis une Cracmole. Je crois que je ne le supporterais pas. Ce serait trop horrible à supporter. À m'arracher les cheveux, les ongles, la peau, les dents... tout ce qu'on voudrait. Pire qu'un Endoloris. Vraiment. Mon pauvre petit coeur ne pourrait pas le supporter. Ce serait trop pour lui!

   C'était donc pour ça que j'avais passé toute ma journée à tourner en rond dans la maison, me rongeant les ongles jusqu'au sang, sous le regard soucieux de mes parents. Mais ils avaient déjà vécu ça avec Victoire, donc ils connaissaient. Vers deux heures de l'après-midi, sans que j'ai rien pu manger au déjeuner, un grattement se fit entendre à la fenêtre de la cuisine. Je poussai une exclamation en m'aperçevant qu'une vieille chouette, une lettre à la patte, se trouvait là. Je me précipitai pour lui ouvrir -tout en faisant tomber une chaise au passage et manquant de tomber moi-même- en poussant des petits cris surexcités. Je lui ouvrai la fenêtre et lui arracha presque la lettre des pattes, sous son regard courroucé. Dans ma fébrilité, je manquais de déchirer la lettre en même temps que l'enveloppe, tout en sautillant sur moi-même et poussant des cris surexcités. Et enfin, enfin, je vis apparaître le sceau de Poudlard. Oui! Oui! J'allais à Poudlard! Je n'étais pas Cracmole! Fébrile, je lisais à toute vitesse ce qui était inscrit. 

COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Minerva McGonagall
Cher Miss Weasley,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Miss Weasley, en l'expression de nos sentiments distingués.
Claude Fitzpatrick, Directeur-Adjoint.

Je poussai un cri de joie, sous le regard mi-amusé mi-réprobateur de mes parents. Je hurlai: 

" JE VAIS À POUDLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARD!" en courant partout dans ma maison, ma lettre à la main. Je sautai dans les bras de mes parents, dans ceux de mon petit frère et même dans ceux -chose incroyable- de Victoire -qui se débarassa rapidement de moi dans un grognement irrité-. Je dansais, chantais, rigolais, hurlais, sautais. Je ne pouvais rien faire de plus que me noyer dans cette intarissable joie et euphorie qui m'envahissait. Enfin! Enfin j'allais à Poudlard! Enfin j'étais grande, rejoignant cette école remplie d'histoire et de trucs trop cool. Et j'allais être dans la même année que James, mon cousin! Ensemble, on fera les plus grandes bêtises que Poudlard connaîtra, plus que ceux d'oncles George et (feu) Fred, que ceux de Sirius Black et James Potter (le premier, pas mon cousin)! J'allais apprendre la magie! La magie! Ce sera juste incroyable, génial, magnifique! 

Je me tournai vers mes parents:

" Quand est-ce qu'on va faire les courses pour la rentrée? On y va avec James hein ? Hein ? Hein? On y va demain ? Alleeeeez!" 

Mes parents sourirent et mon père me confirma que nous allions sur le Chemin de Traverse le lendemain, accompagné de mon cher cousin. 

Mes parents finirent par me chasser de la maison (j'avais quand même déjà cassé deux verres, un vase et renversé trois chaises, ils en avaient un peu marre) et, accompagnée de mon frère, je me rendis sur la falaise. Là-bas, je me retrouvai face à la tombe d'un certain Dobby, elfe libre. Ce qui est un peu bête de préciser en fait vu que tous les elfes étaient libres donc bon voilà. Un peu stupide celui qui l'avait marqué hein. Je mis alors mes mains sur les côtés de ma bouche et hurlai: 

"JE VAIS À POUDLAAAAAAARD". 

Mes paroles furent rapidement emportées par le vent qui soufflait fort sur la falaise. Mais je m'en fichais, parce que j'avais pu hurler. Je me mis à danser avec mon frère, qui lui, restait silencieux. Louis n'avait jamais été un grand bavard. Mais quand il parlait, c'était toujours pour dire quelque chose d'intelligent, avec sa petite voix douce. J'ai toujours été certaine qu'il irai à Serdaigle, comme Victoire. Mon frère il est super intelligent. À un moment, je me mis à le porter dans mes bras et à le faire tournoyer. Parce qu'il n'était pas très grand, pas très gros et que même pour une fille j'avais des muscles dans les bras. J'étais musclée ouais ouais ouais, et j'en étais fière. 

Au bout d'un moment, je le reposai, parce que en fait c'était fatiguant, quand même. Je finis par m'asseoir sur le bord de la falaise, à regarder les vagues qui s'écrasaient, cent mètre en dessous de moi, Louis à côté de moi.

" Je vais me sentir seul sans toi..." me dit finalement Louis après un long silence.

Je le regardais puis répondis finalement, après un court instant de réflexion:

" Je sais que je suis ta soeur préférée. Mais tu sais, il faut profiter de ta liberté! T'émanciper! Être prêt à vivre indépendant, quand je ne suis pas là! M'aimer, ce n'est pas uniquement être à mes côtés, c'est aussi apprendre à vivre sans moi! Et puis, tu as toujours les jumeaux non ? Eux ils sont là avec toi!"

Aaah, c'était un beau discours, inspirant, plein d'amour et d'héroïsme. Je crois que j'avais été vachement cool sur ce coup. Je jetais un regard à mon frère et constatai qu'il pleurait. Oh non merde merde merde. J'avais fais un super beau discours pourtant! Qu'avais-je dis de mal? Je finis par le serrer dans mes bras et lui tapotai maladroitement le dos en le rassurant, lui assurant que tout allait bien se passer. Quand il arrêtait de pleurer, je m'exclamai:

"Et regarde! Moi je vais devoir passer tout mon temps avec Victoire! C'est trop horrible ça non?" 

Il lâche un petit rire. Gagnéééé! C'est qui la meilleure grande soeur ? Je sais pas si c'est moi, mais en tout cas, c'est pas Victoiiiiire! Je finis par me lever et m'épousseter. Je le pris par la main et nous rentrâmes à la maison. Ensemble, nous préparâmes mes affaires pour aller à Poudlard. Evidemment, je pris toutes les farces et attrapes que George m'avait offert et les cachait au fond de ma valise, de façon à ce que maman ne les trouve pas. J'étais impatiente.

Tribulations d'une WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant