Chapitre 16 : L'appel.

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Maman et moi sortons de l'hôpital accompagnées de Thomas.

En sortant je vois Quentin et Dylan.

Thomas les avait prévenu.

Je saute dans les bras de Quentin puis dans ceux de Dylan, qui me fait un bisou sur la joue.

«You know, i adore you» me chuchote-t-il dans l'oreille.

«i love you, but shut up»  je lui répond riant.

Je ne l'aime pas pour amour évidemment. C'est pour rire.

«J'aimerais avoir une petite heure pour moi seule, s'il vous plait..»

Je vois maman qui commence à paniquer. Et tout le monde me regarde avec des gros yeux.

Je me tourne alors vers maman.

«Tu resteras dans une pièce à côté, et si j'ai un problème, je te préviendrais» je lui dis en souriant.

«Très bien..»

Le médecin avait appelé un taxi pour qu'il nous ramène à l'hôtel.

Il est là, il nous attend.

Nous montons à l'intérieur, en nous serrant tous les uns contre les autres.

Je suis assise sur les genoux de Thomas près de ma mère.

Elle sert ma main si fort que je ne la sens plus.

Le trajet se fait en silence, personne ne bronche.

Ah oui, le truc pas pratique c'est que je dois me trimballer avec deux tuyaux qui me rentrent dans les narines pour pouvoir respirer.

Génial.

Arrivés à l'hôtel, nous descendons un par un du taxi, et nous traçons chacun notre direction. Quentin va chez Dylan, Thomas à la réception puisque c'est à son tour de travailler, et moi et maman montons dans la chambre.

Si j'ai demandé à être seule c'est parce que j'avais une idée en tête.

Je vais appeler Harold.

Oui, vous vous souvenez mon crush de mon lycée.

J'ai gardé son numéro, et c'est la seule personne à qui j'ai envie de parler.

Je tape son numéro et appelle.

Ça sonne.

«Oui allô ?»

«Euh.. A..allô Harold?»

«Oui, qui est-ce ?»

«C'est Dana»

«Ah, j'attendais ton appel!»

Sérieux ? Il attendait que je l'appelle ?

«Ah, ah bon ?.. »

«Ouuui! J'avais hâte de te parler!»

«Enfin de parler de littérature ..!» reprend-il.

C'est le premier sourire sincère qui s'installe sur mes lèvres depuis mon réveil.

«Ah, oui bien évidemment ! » je dis avec beaucoup de timidité.

«Bon, alors.. Quoi de nouveau? Comment se passe ton séjour?»

«Bah.. Euh.. Plutôt pas mal..»

«Ca ne va pas ?»

«Si si, ne t'inquiète pas..»

«Ah.. Bon bah je te crois..»

Mon sourire s'efface, et ma voix tremble.

Putain, manquait plus que ça.

«Tu es sûre que ça va ?»

«J'ai.. Non, pas vraiment.. »

«Dis-moi? Je sais qu'on ne se connait pas mais.. Tu peux me faire confiance.»

«Je.. J'ai le.. Le.. Cancer.»

Il ne répond plus.

«Harold?»

«C'est une blague ?»

Mais il me répond avant que je ne puisse dire quelque chose.

«Écoute. Je sais pas pourquoi je vais te dire ça, mais, depuis le début de l'année je te vois dans les couloirs, tu passes sans cesse devant moi. Je n'ai jamais osé te parler, jusqu'à ce que je sache que tu étais ami avec Baptiste. Depuis ça, j'ai fais comme si je ne m'intéressais pas à toi. C'était dur. Quand je t'ai vu au théâtre j'étais complètement perdu. J'avais l'air d'un idiot avec mes répliques. Puis on  a mangé ensemble, et le jour où tu es partie, je t'ai vu avancer vers moi, et j'ai finalement pris mon courage à deux mains pour te donner mon numéro. »

Il prend une grande respiration.

Je pleure. Je pleure putain.

«Je t'aime» je lui dis en pleurant.

«Je.. »

«Vous n'avez plus de crédits. Veuillez rechargée votre compte

«NAAAAAAAAAAAAAN»

Je cris de douleur, comme si on m'avait planté quelque chose dans le cœur.

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