Chapitre 4

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Dans l'ascenseur, Luc sursaute en entendant une voix lui susurrer :

— Le bouillon de riz était délicieux. Tu es une ménagère hors pair, bonne à marier ! Lui fait remarquer Léo qui s'était glissé derrière lui sans qu'il ne le voie entrer.

— Merci du compliment, même si je ne suis pas certain de devoir le prendre ainsi, articule Luc à voix basse. Tu aurais dû rester chez toi, tu vas contaminer tout le monde avec tes microbes, ajoute-t-il avec sarcasme.

— J'avais trop envie de te voir, surtout que tu es parti sans me faire un bisou, le provoque Léo.

— Faut que tu arrêtes de te faire des films, tu sais ça ?

— Si tu avais ne serait-ce qu'une petite idée des scénarios qui se déroulent dans ma tête, crois-moi tu en frissonnerais...

— Va voir un psy plutôt...

— Pas besoin, je suis pleinement opérationnel. Tu veux que je te montre ?

— T'as raison, ce n'est pas un psy qu'il te faut mais un exorciste.

— Houuuuu....

Bien malgré lui Luc observe Léo une bonne partie de l'après-midi, se rassurant sur le fait, qu'effectivement, il ne montre plus de signes de fièvre.

Judith de l'accueil, lui annonce l'arrivée imprévue de M. Vince dont la publicité mise en ligne récemment à remporter un beau succès. Il profitait d'être dans le secteur pour le remercier à nouveau de son travail, lui indique-t-il et demande également à voir M. Lions :

— Léo ? Il doit être dans son bureau, mais vous savez nous n'avons fait que ce pour quoi vous nous avez missionné. Vous n'êtes pas obligé de nous...

— Non, non j'insiste ! Mes ventes ont déjà doublé depuis la diffusion de la publicité. Alors je tiens vraiment à vous remercier tous les deux.

— Bon...

Luc le guide à contre cœur vers le bureau de Léo, d'abord parce qu'il n'avait pas franchement envie de voir quelqu'un lui faire un éloge et puis aussi parce que ce client s'était montré ouvertement intéressé par les hommes, alors le laisser revoir Léo, le m'était mal à l'aise sans trop savoir pour quelle raison. A peine la porte du bureau de Léo franchit, M. Vince le saisit dans ses bras, le remerciant chaleureusement, trop chaleureusement au goût de Luc percevant la réserve de Léo qui le repousse d'une main de maître sans l'offusquer.

— Que diriez-vous d'aller à la cafétéria pour prendre un café, indique Luc prenant, gentiment mais avec fermeté, le bras de M. Vince trop tactile avec Léo.

Ce dernier lui lance un merci silencieux, Luc répondant avec un clin d'œil involontaire.

Léo déploie toute la diplomatie qu'il possède pour garder ses distances avec le client encombrant le temps d'avaler la tasse de café. Une fois encore, l'intervention de Luc, dont la patience arrive à bout, met un terme à l'échange qui n'a que trop duré, prétextant une réunion imminente. M. Vince prend enfin congés, non sans toucher une dernière fois l'épaule de Léo alors qu'une impression d'eau qui boue immerge Luc.

Dans le hall, Luc regarde M. Vince s'éloigner avec soulagement :

— M. Prey, je t'en dois une ! Lance Léo admiratif à Luc. J'ai jamais vu un type aussi collant.

— Je te l'accorde, un peu trop envahissant comme type, répond Luc dont l'agacement est palpable.

— Mais, dis-moi, n'est-ce pas une pointe de jalousie que j'ai perçue ?

Derrière ta haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant