Après l'enterrement de sa petite soeur, la tristesse avait envahit le foyer et pour pâlir à ça, Bastiann s'entraînait tous les jours dans les vieux quartiers abandonnés de Rome, et ce fut pendant ses entraînements qu'il fit la connaissance d'un nouvel enfant, un peu plus âgé que lui, un peu plus fort aussi. Cet enfant était un orphelin, qui vivait de vol à l'arrachée et se battait pour survivre face à l'égoïsme du pays. Ce fut ce même enfant qui félicitait Bastiann pour son niveau, surtout en vue de son âge. Cet enfant, lui aussi avait un cœur pur.
" Je m'appelle Lorenzo ! "
Le plus petit avait toujours été très pudique alors cette nouvelle rencontre le déstabilisait, le mettant même dans l'embarras de s'exprimer. Il avait la réputation d'être un enfant étrange car il était solitaire même si la solitude et la bizarrerie ne sont incompatibles aux yeux des gens elles le sont pourtant. Si tu es seul, que tu n'as aucun ami c'est parce que tu es étrange.
Contrairement à Bastiann, dès leur première rencontre, Lorenzo montrait une apparence de lui très à l'aise et surtout très puissante. Le plus jeune l'avait vite comprit et ce fut pendant un bel entraînement à la course, que les deux enfants se sont désormais liés d'amitié.
Plus le temps passait et plus cette routine d'entraînement dans les vieux quartiers de Rome s'instaura. Ils étaient devenu comme deux frères mais toujours dans l'ombre des gens, et surtout dans l'ombre des Manccini. Que serait la réaction du père du plus jeune s'il apprenait que son fils traîne avec ce que le chef de clan s'entête à désigner comme étant un vaurien ?
Un soir de pleine lune, Bastiann était seul à la maison, il s'adonnait à ce qu'il aimait faire lorsque ses jambes le faisaient trop souffrir pour endurer une nouvelle session : Regarder la télévision. Mais il eut comme un mauvais pressentiment et une voix à l'intérieur de lui l'intimait d'aller là où son instinct lui disait. A ce moment-ci de l'histoire, il faut rester attentif car ce qu'il s'était passé cette nuit écrivait un paragraphe en plus dans la vie de Bastiann.
Ce fut avec la peur au ventre qu'il se rendit au lieu de tous ses entraînements avec Lorenzo mais ce qu'il y vit lui glaça le sang. En face de lui se trouvait son père avec une prise sur les cheveux de son seul ami. Ce dernier semblait avoir compris ce que son fils avait tenté de lui cacher, et sa réaction fut telle qu'il l'avait imaginé.
Le visage de Lorenzo saignait, et Bastiann sentait ses jambes trembler." Je dois aller l'aider. Je dois sauver Lorenzo. " Se disait-il, pourtant impuissant.
Bastiann avait juré mettre fin à la guerre, et pour lui c'est maintenant que la sienne commence réellement. S'il ne fait rien, Lorenzo risque de payer le prix fort alors il prit son courage à deux mains et s'avançait son père maintenant fermement le plus jeune.
" Voilà ce qui arrivent à ceux qui tentent de manipuler un membre de ma famille. "
Manipuler ? Il pensait vraiment que Lorenzo tentait de manipuler Bastiann ?
Alors que la pauvre victime allait parler pour se défendre, le poing du chef de clan s'abattait sur le nez de sa pauvre victime, sentant ce dernier craquer sous la force de son coup. Lâchant le corps du plus jeune qui couinait de douleur essayant en vain de faire cesser le saignement abondant qui tâchait autant le sol que sa main sous le regard remplit de haine de la part de l'homme." C'est le moment ou jamais ! "
Après cette dernière pensée, le petit homme apparut devant son père, écartant les bras pour faire barrière entre lui et son ami.
" Papa arrête ! Pourquoi tu fais ça !
_ Bastiann, ce ne sont en aucun cas tes affaires, pousse toi.
_ Je refuse.. Pas avant que tu ne m'aies pas dit ce qui se passe ici... Lorenzo.. Lorenzo est mon
_ Ton ami ? Allons Bastiann, tu n'as aucun ami. L'amitié n'est rien.
_ Tu te trompes..
_ Je te le répète une dernière fois Bastiann, pousse toi.
_ Pourquoi es-tu aussi renfermé.. L'amitié existe..
_ Ca suffit ! "Le bruit de la gifle raisonnait, brisant le silence de la nuit et Bastiann resta un moment sans bouger, la main portée à sa joue rouge et endolorie. Ses yeux se levaient vers son père et pour la première fois de toute sa vie, Bastiann ressentait ce sentiment de peur. Une peur qui le clouait au sol, qui paralysait ses membres.
" Cesse de confondre amitié et profit. Il ne ressent rien pour toi, si ce n'est de la pitié. Il a pitié de toi parce que tu es seul. Et quel est le meilleur moyen de profiter de la faiblesse de quelqu'un quand celle-ci n'est rien d'autre que la solitude elle même ? "
Le plus petit ne répondait pas, cette fois, il était vaincu. Vaincu par les mots de son père qu'il pensait désormais vrai. La solitude est la seule chose que Bastiann côtoie depuis sa plus tendre enfance. Pourquoi du jour au lendemain tout changerait ? Bastiann ne veut plus souffrir, ni se torturer l'esprit avec des questions qui ne trouveront jamais de réponses alors, tout ce qu'il fit ce fut de s'avancer vers la pénombre sans un regard pour son soit disant ami. Pense t'il aux conséquences de ses actes ? Non, plus pour ce soir.
Pense t'il au conséquences des actes de son père ? Il aurait du mais il ne l'a pas fait plus. Cette nuit, Bastiann perdait un nouvel être cher par manque de courage, par faiblesse et surtout par dépit.
La parole de son père contre la sienne, la parole d'un enfant contre celle d'un adulte, d'après vous laquelle sera retenue ? Le monde est fait ainsi, les plus puissants parlent mais ceux qui peuvent parler en faisant taire les plus jeunes, se sont bien les adultes.
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Il s'appelait Bastiann
Science FictionBastiann, un jeune homme à l'histoire aussi douloureuse qu'inhumaine, n'avait qu'un seul objectif : La paix.