Vacances chez mémé 1

1 0 0
                                    


Bianca 2006

Dès que j'ai pu, j'ai envoyé Stella chez ma mère. Thérèse a 76 ans maintenant. André a préféré mourir, il y a cinq ans. Ce n'est pas le cœur qui a lâché,  il est tombé dans les escaliers au petit matin en voulant aller aux toilettes. Un bruit énorme, Thérèse s'est précipitée aussitôt et l'a trouvé tel un pantin désarticulé, mort sur le coup. Le médecin a dit qu'il a du se fracturer les premières vertèbres cervicales avec section de la moelle épinière ! 

Vous vous rappelez de ma mère et ses grands chevaux, Josie m'a dit que cette fois elle l'avait joué modeste. Mon père a été enterré lors d'une très belle cérémonie. Vianney a mis la main à la poche, maintenant André repose dans le caveau familial. Son nom s'affiche en  lettres dorées sous celui de Nona. 

Thérèse s'y rend fidèlement toutes les semaines. Le reste du temps elle profite de son veuvage avec ses copines et ses descendants et ne parle pas trop d André. Comme si elle était enfin libérer de cette union forcée. Elle donne moins de leçons de morale, a le caractère plus souple et plus joyeux.

Elle a découvert sa petite fille Stella qu'elle ignorait superbement jusqu'à présent. Stella était une fille de personne, une bâtarde. Je n'étais pas capable de lui donner des petits enfants normaux nés au sein d'un mariage chrétien. Tout façon celle là (Stella) n'était même pas de son sang.

Mais comme elle a changé de caractère et de combat, elle a changé d'opinions sur ma fille et s'est pris d' amitié pour elle. La petite y a séjourné régulièrement et volontiers dans le but de s'éloigner de l'ambiance lourde du domicile familial. La mésentente entre Vianney et Stella s'est accentuée durant l'entrée dans l'adolescence de cette dernière et avec toutes les conneries qu'elle a accumulées.

Moi aussi çà me faisait du bien de souffler quelques jours, coincée entre le marteau et l'enclume. Stella n'a pas émis de protestations quand je l'ai expédiée manu militari le lendemain de ma discussion avec Vianney.

J'ai promis à ma fille que j'allais trouver un logement près de son lycée pour nous deux et qu'en septembre nous y partirions toutes les deux. Il me faut ces deux mois pour tout régler et échapper à son père. Sans elle dans les pattes, ce sera plus facile !

Elle a avalé mes explications sans sourciller, je ne lui ai pas révélé l'opinion de son père qui compte la laisser vivre toute seule là bas et me récupérer pour lui tout seul.

Lui, non plus n'est pas au courant de nos projets avec Stella. J'ai le cul entre deux chaises, mais je compte bien quitter Vianney. Seulement c'est toujours le maître de nos finances, sans lui, je ne suis pas sure que nous nous en sortirons.

J'ai quelques économies sur des livrets et comptes épargne que Vianney m'a constituée au cas où mais rien de très conséquent. Il est toujours aussi méfiant et garde la haute main sur le fric. Même si ses affaires sont en perdition, il lui reste un joli pactole qu'il a mis à gauche.

Vianney ne traine pas plus à la maison depuis que Stella a quitté la maison. Il est très occupé avec sa maîtresse qui l' accapare. Je ne sais pas si elle sent le danger mais elle devient possessive. A croire qu'elle cherche à prendre ma place, je lui cèderais bien volontiers.

Vianney a une case et une fonction pour chacune de ses "femmes" et il ne mélange pas les genres. Elle peut s'époumoner et le sucer à s'en décrocher les mâchoires, elle n'obtiendra rien. Rien de plus que ce qu'elle a déjà !

Il est certain de ma reddition, donc il ne fait pas plus attention à moi que çà. Il apprécie de me savoir sans ma fille, obligée de lui chercher une solution pour la rentrée loin de moi. Au moins, ilme fiche la paix.

J'ai assez de soucis à trouver une porte de sortie à cet imbroglio...

________________________________________________________________________________

Stella 2006

Ma mère m'a balancée chez mémé. Elle a peur que je me prenne le bourrichon avec le pater et que je lui crache le morceau. Elle préfère garder une certaine discrétion et tout préparer en loucedé, qu'il ne se doute de rien !

Elle n' a pas tort, je ne sais pas tenir ma langue et je suis tellement en pétard contre lui que je suis prête à me jeter sur lui toutes griffes dehors. Si je pouvais, je le buterais. Mais je dois dire qu'à imaginer la gueule qu'il va faire quand on aura mis les voiles, je jouis grave !!!

Ma grand mère, nous ne la fréquentions pas tellement avant la mort de son mari. Je n'avais que dix  ans quand il a clamecé. Avant on les voyait à chaque fête carillonnée. En gros Noel, Pâques le quinze aout et la toussaint . Cà fait quatre fois par an ! Ces jours là, maman m'habillait en dimanche : robe à volants- pouah- et chaussures vernies. Elle s'acharnait à discipliner mes cheveux aux boucles trop serrées. Rose qui avait entre quinze et vingt ans était à la pointe de la mode, elle ! Comme toujours, elle était parfaite ! Maman se la jouer discrète pour ne pas entrainer les foudres de sa mère :

- Avec le prix de ce que tu as sur le dos, moi je pourrais nous faire vivre ton père et moi au moins deux mois. Il faut toujours que tu nous jettes ton argent au visage.

Si sa tenue était trop simple la grand mère y trouvait encore à redire :

- Tu es allée chercher tes frusques à Emaus, tu nous prends pour des crapés ou quoi ? On est pas riche mais on sait s'habiller convenablement pour les fêtes !

Elle avait fini par adopter la petite robe noire et le manteau gris selon les saisons.

On arrivait pour la grand messe tous les quatre avec la voiture rutilante du pater. Thérèse critiquait à mots couverts et petites phrases assassines le train de vie de son gendre mais en fait elle était fière de s'afficher à son bras à la sortie de l'église et au restaurant gastronomique de la petite ville. C'est Vianney qui rinçait pour toute la famille et qui rongeait son frein à cause de vieilles promesses qu'il avait fait à maman.

A la fin du repas, Thérèse nous invitait chez elle pour un dernier café. On s'entassait dans sa salle à manger. Il ne fallait pas bouger d'un cil sinon mémé nous envoyait son torchon dans la figure. tout le monde se tenait à carreaux depuis le matin, les façades se fissuraient. Il était temps de lever le camp avant que cela tourne en pugilat. Mes parents se retiraient en hate et nous reprenions le chemin de la maison.

Rose détournait mon attention pendant que Maman et le pater s'engueulaient rouvrant de vieux dossiers.

A cette époque je ne savais pas grand chose de mon passé, maman m'avait dit dès le début qu'elle n'était pas celle qui m'avais mise au monde mais qu'elle était celle qui m'aimait et m'élevait. Ma génitrice, je n'en avais qu'une vague idée : une pouffe à mon père qui lui avait largué le mouflet contre un bon paquet de fric et était partie voguer ailleurs vers de nouvelles aventures.

J'ai toujours connu mon père avec des copines , il ne s'en cachait pas. Maman me disait qu'elle m'avait et que çà l'arrangeait que Vianney court ailleurs. J'ai été élevée dans cette idée et j'ai trouvé cela naturel très longtemps. Jusqu'à l'adolescence !

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Dec 13, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

STELLA LA VIE REBELLE ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant