Avertissement : vous l'avez lu dans le titre. Mais je le répète quand même au cas où : je vais parler de dysphorie. C'est un recueil à but purement informatif (avec parfois des blagues pas drôles), vous mettez pas mal pour le lire ^^'
Par définition, il s'agit de la souffrance engendrée par l'inadéquation entre le genre attribué conformément au sexe de naissance, et le genre réel de la personne.
Par expérience, c'est un gros connard. Oups. Ça m'a échappé, veuillez m'excuser.
Franchement, je vais avoir énormément de mal à expliquer ce sentiment. Je doute que vous puissiez réellement comprendre l'impression qu'on en a sans la vivre (ce que je ne souhaite à personne).
Ça peut être des sentiments divers, donc je parlerai plus par expérience dans ce chapitre. On est plus sur des "phases" dysphoriques qu'un état constant, d'un point de vue personnel. Des heures, des journées où la moindre allusion à sa propre transidentité peut vraiment donner un coup au moral.
Un mégenrage venant d'un inconnu qui nous met bas pendant une conversation. Une personne qui nie volontairement le genre de la personne. Un sentiment d'inconfort avec votre corps au point que vous prenez une douche dans le noir pour ne pas le voir (ne faites pas ça, c'est dangereux si vous glissez).
Parfois, la détresse peut être encore plus grande. Je sais que c'est dur, qu'on peut se retrouver dans des situations qui peuvent nous paraître insurmontables. Je ne vais pas rentrer dans les détails car il peut y avoir des gens particulièrement sensibles sur ce sujet. Et je suis loin d'être un expert. Mais, s'il vous plait, s'il vous vient à l'idée de vous faire du mal de quelque moyen que ce soit, voyez quelqu'un pour en parler. Un ou une spécialiste. Votre intégrité physique est importante, votre corps (même s'il est parfois extrêmement chiant) n'est pas votre ennemi.
Les personnes trans ressentant de la dysphorie peuvent, pour essayer de diminuer le sentiment, effectuer des changements dans leur vie : mentions légales, traitement hormonal (j'utilise le mot "traitement" car on parle de piqures et tout, mais en vrai, ça me fait bizarre car on dirait que je parle de "soigner" quelque chose :/), chirurgies... Je parlerai de ces procédures dans des chapitres à venir.
Rien n'est obligatoire pour être valide : chaque transidentité est unique. Surtout quand certaines étapes peuvent sembler un parcours du combattant, il n'est pas étonnant de voir des personnes renoncer à des changements qu'iels auraient aimé effectuer.
Maintenant, un point intéressant. Les plus attentif.ve.s d'entre vous auront sans doute remarqué que j'ai caché un cadeau dans le texte.
C'EST UNE BLAGUE, NE CHERCHEZ PAS.
Par contre, vous aurez peut-être remarqué le "les personnes trans ressentant de la dysphorie". Car, avis que je développe ici et parfois critiqué (c'est mon livre, nah!) : on n'est pas obligé.e de ressentir de la dysphorie pour être trans.
J'entends vos exclamations, vos cris d'effroi, quant à cette idée.
"CoMmEnT ?!?"
"MaIs C'eSt PoSsIbLe ?!?"
Oui.
Maintenant, faites avec.
...
Je sens que, juste comme ça, à part celles et ceux déjà convaincu.es, je vais perdre tout le monde x') Donc allons-y !
La dysphorie n'est pas inhérente à la transidentité, pour la simple raison que ce n'est pas la même chose. Le cliché de la personne trans par excellence véhiculé par notre culture est celle de la personne trans torturée par sa condition. Un personnage tragique. Une facilité d'écriture.
Sauf que là, on parle de personnes réelles, avec de la profondeur. Loin de moi l'idée de dire que ça n'arrive jamais d'être un peu déprimé.e, notamment à cause de la dysphorie. Mais, soyons d'accord sur un point : vous êtes vraiment tristes tout le temps, vous ?
Si c'est le cas, j'en suis vraiment désolé, peut-être devriez-vous penser à voir un ou une spécialiste pour vous aider car... C'est pas cool d'être triste tout le temps ? Donc un peu d'aide de quelqu'un qui s'y connait ne ferait sans doute pas de mal ?
Pour les autres (je sais que vous êtes nombreux, faites pas genre (LOL)), continuons le raisonnement. Je ne ressens pas toujours de la dysphorie (et heureusement). Mais je suis toujours un mec, ça ne change en rien mon ressenti à ce niveau-là !
Donc je ne fais pas partie des personnes trans qui ne ressentent pas de la dysphorie de genre, mais je conçois que ce soit possible. Ça n'invalide en rien la transidentité de ces personnes car, il faut le dire, invalider le sentiment d'appartenance à un genre d'une personne simplement parce qu'on ne comprend pas ce qu'iel pourrait ressentir, c'est vachement transphobe x')
...
Comment ça ?
Des personnes trans le font ?
Bah qu'iels aillent gentiment se faire voir.
Cordialement.
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Non Mais Genre
RandomPersonne trans : personne dont l'identité de genre s'écarte de celle traditionnellement assignée à la naissance. Vous êtes perdu.e ? Installez-vous, prenez une tisane, je vous raconte ce que je peux sur le sujet.