Quelques minutes plus tard, Viktor revint les bras chargés des bouteilles qu'il avait rempli d'eau fraîche. Sans bruit, il les posa sur le sol dur et froid, au milieu de la poussière ambiante. Olivia s'était assoupie lors de sa mini-absence. Il n'avait pas remarqué à quel point elle était faible et épuisée.
C'était une véritable catastrophe, pensa Viktor. Il avait besoin d'une femme forte, et pas une fillette qui s'endormait au bout de deux minutes.
Pourtant, même si il tentait de rejeter la faute sur la fille, il savait qu'elle n'y était pour rien. Qui ne serait pas épuisée et accablée après un tel calvaire ? Elle n'était pas la première et ne serait pas la dernière. Viktor s'approcha d'Olivia sur la point des pieds. Elle était si belle de cette manière, si innocente. Il se pencha légèrement par dessus le corps de la jeune fille et tendit sa main. À quelques centimètres de sa peau diaphane, il retira sa main brusquement, comme s'il s'était brulé.
Plus doucement, il refit ce mouvement de main, et posa ses doigts sur le front de la jeune fille. Elle ne bougea pas, et Viktor s'autorisa à renforcer la pression. Sa peau n'était pas chaude, ou du moins pas brulante, rien d'inquiétant.
Il poussa un petit soupire de soulagement. Viktor traça des courbes sur le front d'Olivia et tressaillit quand sa phalange effleura ses cheveux gras. Pourtant, malgré la crasse qu'ils dégageaient, les cheveux roux de sa kidnappée, semblaient incroyablement soyeux. Subjugué, Viktor prit une mèche entre deux de ses doigts, avant de les relaisser tomber sur le front d'Olivia.
Décidément, son père avait raison. Leur victime était magnifique. Ils faisaient une merveilleuse affaire.
Il resta là quelques minutes afin de s'assurer que la jeune fille allait bien, avant de remonter lentement les escaliers qui menaient à l'étage. Arrivé en haut, il s'assit sur un tabouret et souffla lentement. Olivia lui rappelait tant sa mère. La même peau, les mêmes cheveux, et surtout la même innocence. Une part de lui s'en voulait tellement de faire vivre cela à la jeune fille. Il en avait voulu à son père de faire ça à sa femme, mais depuis, il faisait la même chose sans aucune scrupule.
Il en était obligé.
Son regard balaya la pièce inutilisée depuis la probable mort de sa mère. Le lit était encore fait, les draps blancs n'avaient pas bougé, et de la poussières se glissaient sous les meubles en bois de chêne. Viktor se leva avec difficulté et tituba. Il s'était senti subitement faible. Il se rattrapa à la poignée d'une commode qui s'ouvrit avec force. Il tourna la tête, écarquilla les yeux et fondit en larmes.
***
Grâce à la faible lueur qui filtrait pas la porte entrouverte, Olivia observait ses longs ongles. Le vernis rouge carmin qu'elle avait appliqué en apprenant que Viktor l'invitait à boire un verre s'écaillait et ses ongles se fendillaient de partout. Et sans compter l'ongle à l'annuaire gauche qui était cassé, à la limite de la peau et le sang sec qui y avait coulé au moment d'u cassage. Olivia fulminait. Et dire qu'elle s'était offerte cette manucure pour Viktor. Voilà comment il la remerciait!
Alors que des pensées de meurtre traversaient son esprit, elle entendit des pas qui approchaient, lourds.
Ce n'est pas Viktor ça, réalisa avec horreur la jeune fille.
Si ce n'était pas le jeune homme, ça ne pouvait être que... Youri, son père.
Olivia ne l'avait vu qu'une seule fois, le jour de son arrivée, mais le souvenir de cet homme immonde qui avait dû être séduisant dans sa jeunesse la hantait encore, la dégouttant et la répugnant.
Olivia tremblait, à mesures que les pas de rapprochaient. Son cœur battait la chamade, les jointures des ses mains s'étaient resserrées, sa respiration accélérée. Elle gigota sur son lit, crispa ses pieds. Elle avait peur, oh oui.
L'homme ouvrit lentement la porte de la pièce, avant d'y apparaître.
Il examina Olivia. Elle était assise sur son lit, elle se tenait droite, mais les tremblotements continus de son menton trahissait son anxiété.
-Bonjour, susurra Youri d'une voix suave et grasse.
Elle ne dit rien. Elle semblait paralysée par la peur. Elle était paralysée par la peur.
Un rictus se forma sur le visage de Youri. Cette petite l'excitait tant.
Il avança de quelques pas, et la jeune fille se pencha en arrière, la bouche entrouverte. Dans ses yeux, la peur et l'angoisse se lisait parfaitement.Il contourna son lit, pour se retrouver à la hauteur du corps de la fille. Elle tremblait. Doucement, il posa une main sur sa joue chaude.
Elle eut un mouvement de recul, et poussa un petit cri, mais Youri la retint d'un geste brusque et efficace.Alors que la jeune fille l'observait, horrifiée, il attrapa le drap sale qui lui servait de couverture et le tira, l'envoya de l'autre côté de la pièce.
Youri jubila. Les longues et fines jambes de l'enfant étaient dénudées, uniquement recouverte pas une jupe noir. Olivia avait la chair de poules, ça se voyait à ses poiles hérissés.
Youri, d'un geste affreux et salace se pourlécha les babines, laissant une traînée de bave sur sa figure. Olivia ferma les yeux à la vue de cette vision d'horreur.
Il recula d'un pas. Il passa sa main sous sa chemise à carreaux bleue marine, et en retira un fin couteau, tranchant et parfaitement aiguisé, à la lame étincelante.
-Chut, murmura-t-il.
Cette fois, Olivia ne put retenir un petit glapissement. Le cauchemar devenait réalité...
Youri tendit le bras, et la pointe du couteau se retrouva juste sous le menton de la jeune fille, qui tremblait toujours.
Dans un petit tintement, une larme claire et salée s'écrasa sur la lame argentée.-Non..., supplia Olivia d'une voix rauque et basse.
Un frisson d'excitation parcouru le corps de Youri.
-Ma belle Olivia, chuchota-t-il. Tu vas te laisser faire, compris ? Tu vas te taire et te laisser faire. De toute manière, il n'y a aucun issue, pas là moindre. Compris?
Non, Olivia ne comprenait pas. Qu'allait-il lui faire ? Simplement la mutiler ? L'égorger ?
Olivia était prête. Elle était prête à mourir. Elle ferma les yeux et les souvenirs de sa vies défilèrent dans sa tête.
Ce fut à cet instant précis qu'elle réalisa, que malgré sa liberté, sa beauté et sa popularité, elle n'avait pas eu une si belle vie...
Un bruit de fermeture éclair. Un pantalon qu'on baisse.
Olivia rouvrit net les yeux. Le petit couteau avait disparu. Elle releva la tête.
Non. C'était impossible. Elle rêvait.
Youri se tenait toujours là, devant elle. Il avait baissé son jean. Il admirait la jeune fille en caleçon.Un haut le cœur la prit. Elle venait de comprendre ce qu'il allait faire, et elle en était tétanisée.
Soudain, alors qu'il la fixait d'un air affamé, il se jeta sur elle, bondissant sur le lit où elle était couchée.
Olivia n'eut pas le temps de comprendre comment il avait pu se retrouver là, sur elle, alors qu'une seconde auparavant, il se tenait debout devant elle.
Elle hurla. Un glapissement de terreur sortit du plus profond des ses entrailles, s'échouant dans l'air sale. Elle poussa des hurlées aiguës, toutes plus déchirantes les unes que les autres, tandis que le père de Viktor tentait vainement de lui faire du mal. Il écrabouilla sa poitrine de sa main, et la seconde descendit. Le creux de ses hanches, sa cuisse, ses fesses...
Olivia haletait, se débattait, mais rien à faire. Un filet de bave s'échappa de la bouche de Youri et s'affala sur le sein gauche d'Olivia. Il y était presque. Elle n'avait plus de force.
Et puis, un claquement sonore, un raie de lumière. Youri était en train de baisser son caleçon, quand une horrible détonation retentit dans toute la pièce.
Il tomba en arrière, les yeux fermés, inconscient.
Devant le lit, un Taser à la main, se tenait Viktor, droit et grand, tremblant de tout son corps.
![](https://img.wattpad.com/cover/248003185-288-k380079.jpg)
VOUS LISEZ
Kidnappée
Mystery / ThrillerBruce Williams est à la tête d'un dangereux trafique de femmes. Sous ses ordres travaille Youri Khitrov, un immigré Russe. Il est aidé par son fils Viktor, âgé de 19 ans. Celui ci s'occupe de kidnapper des jeunes filles, qu'ils séquestreront ensuite...