Au bout de quelques minutes nous arrivons et je le conduis vers les appartements de nos dirigeants. Je pousse un petit cri, signal de demande pour entrer. Un cri plus grave me répond. Je jette un rapide coup d'œil vers Plouf puis pousse la sorte de feuille verte qui fait office de porte et entre en premier, suivie de près par le nouveau venu. Je lui jette un coup d'œil en biais et ne peux m'empêcher de me demander si c'est mon âme sœur. Mais, je n'ai pas le temps de me poser plus de question. Mon dirigeant s'avance et me regarde d'un œil noir et me dit brusquement « Que veux-tu ? ». Je me décale un peu pour que mon supérieur voit Plouf et explique « Il doit vous parler... ». Plouf m'interrompt et s'avance en disant « seul à seul ». « Kracotte, sors, s'il te plait » me demande mon dirigeant. Je pousse un soupir mais me plie à l'ordre donné. Je sors et viens retrouver mes amis. « Tu étais passée où ? ». J'exhorte : « J'ai réussi ! ». Je vois dans leur regard l'incompréhension et poursuis « Je lui ai parlé ! ». Je leur lance un regard appuyé. Pois-pois semble comprendre et me sourit « Comment s'appelle-t-il ? ». Je souffle et répond « Plouf ». Poulet penche la tête « Plouf, qu'est-ce que c'est que ce nom ? ». « Tu t'appelles bien Poulet, toi », répliquais-je sur un ton amer. « Maintenant que tu l'as vu, tu vas nous dire que c'est vraiment ton âme sœur, c'est cela ? » ajoute Fifi. J'ouvre la bouche, prête à répondre mais la referme. Oui. Oui, je pense que c'est vraiment mon âme sœur mais ils devraient être heureux, mais au lieu de ça ils me sermonnent. Je baisse la tête quand une voix m'interpelle « Kracotte, peux-tu me montrer les plans des habitations et des cours d'eau, s'il te plait, tes dirigeants sont d'accord. ». Je lève la tête et lui répond toute heureuse : « D'accord, Plouf, suis-moi. ». Je jette un dernier coup d'œil à mes amis mais ils me regardent tous avec un air accusateur, même Pois-pois. Mon cœur se serre mais je détourne le regard et commence à avancer. Il m'emboite le pas et j'avance gaiement. Travailler sur ces plans nous permettra de passer du temps ensemble.
Des cris me réveillent, des cris de terreur. Je me lève, pose mes membres inferieurs sur le sol mouillé et je m'interroge : que se passe-t-il ? Je sors de ma chambre en vitesse et vois avec horreur l'eau engloutir les chambres, les unes après les autres. J'entends les cris de mes compères, essayant de remonter à la surface mais se faisant engloutir par l'eau arrivant de plus en plus vite. Je vois avec désespoir Fredo passer devant mes yeux, puis, plus loin, se faire submerger par l'eau. Je me dirige rapidement vers la chambre de Pois-pois qui jouxte la mienne. Je la trouve endormie. Je la réveille avec des gestes désespérés. Pois-pois me regarde d'un air ensommeillé mais comprend rapidement l'urgence de la situation en voyant l'eau. Nous nous précipitons dans le couloir central à la recherche de nos amis. J'explique à Pois-pois : « Fredo...Fredo c'est noyé, il a été entrainé au fond de la galerie par l'eau. » Je vois apparaitre la tristesse sur son visage. Sans que l'on se concerte, nous nous dirigeons vers l'autre coursive qui abrite les chambres de Fichette, Fifi et Poulet. Malheureusement je vois l'eau foncer vers nous entrainant sur son passage des dizaines de mes congénères poussant des cris avant de se noyer dans le tourbillon. Je tourne la tête vers Pois-pois « On ne peut plus rien faire pour eux. Il faut remonter à la surface, du moins essayer de remonter, c'est notre seule chance de nous en sortir. » Je vois mon amie acquiescer et nous nous retournons pour partir vers la sortie. Je tourne la tête vers les passages qui nous permettaient d'accéder aux salles supérieures et je remarque que l'eau s'y engouffre par le haut. Je retiens les larmes qui montent et me concentre sur le chemin à emprunter. Alors que nous commençons à monter, une vague arrive sur le côté où se trouve mon amie. Je n'ai ni le temps d'esquisser un geste, ni le temps d'ouvrir la bouche pour la prévenir que la vague s'écrase sur elle, l'emportant au loin. Je retiens un cri de détresse et lève la tête. Je ne suis plus très loin. Qui a pu inonder nos habitations ? Qui ? En effet, seuls les dirigeants et quelque personnes, dont moi, savent où se trouve les accès des eaux. Une voix commence à s'insinuer dans ma tête pour me dire qu'il y a une autre personne, mais je la chasse rapidement. C'est à ce moment que mes yeux s'écarquillent malgré moi, car en haut, je peux apercevoir son dos magnifiquement tatoué : un triangle noir, deux grandes tâches noires et rondes et deux autres plus petites, le tout sur fond ronge ; il me ressemble en tout point. Je force mon regard et je voix ses antennes, reconnaissables entre toutes, celles de Plouf. Il se retourne et je peux voir son visage. Et sur son visage, un air de satisfaction. J'arrive à voir la sortie, c'est à ce moment que je comprends tout. Mes dirigeants ne lui ont jamais donné leur permission pour aller voir les plans des habitations et des cours d'eau, et c'est moi, qui est causé ce malheur. Plouf avait réussi à décimer notre groupe. Pendant la nuit, il avait défait tout ce que nous avions construit pendant des jours, voire des années pour nous protéger : les barrages qui retenaient l'eau ! Il les avait détruit pour que l'eau s'engouffre dans nos galerie et nous tuent tous ! Sans que nous ayons une chance. Sans avoir pu faire quoi que ce soit. Plouf voulait que nous mourions ! Je n'en connaissais pas la raison mais elle devait être assez forte pour nous tuer tous. Je sais qu'aucun être vivant présent dans ces souterrains ne survivra, car l'eau montera, montera jusqu'à ne laisser aucun d'entre nous sortir, aucun espace libre pour respirer et, nos ailes sont trop courtes pour nous permettre de voler... C'est à ce moment que je vois que Plouf enlève les dernières brindilles qui retenait le dernier cours d'eau. Je reste figée, je ne bouge plus, je ne fais rien, car je sais que je vais mourir, car mon peuple ne sait pas retenir sa respiration sous l'eau et ne peut pas lutter contre un tel courant ! Et c'est là que je le vis, nos regards se croisèrent et je le reconnu, c'était lui mon âme sœur, et je lui souris juste avant que les eaux nous engloutissent, mettant fin à notre courte et rude existence, c'est alors que je pense « C'est la fin de mon monde, du monde des gendarmes, la fin des pyrrhocores de la forêt verte » puis ma vue se trouble, et je rends mon dernier souffle en fermant les yeux !
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Un amour dévastateur
Historia CortaCette histoire est une nouvelle ! Depuis toujours j'ai la tête dans les nuages. Je rêve d'amour, au grand dame de mes amis. Mais je n'y peut rien. Je suis comme ça. J'aime me demander si les gens que je rencontrent peuvent être mon âme sœur.... Peu...