« Dans l'actuelle crise sanitaire, où les salles de cinéma sont fermées ou privées d'une large part du public à cause de la pandémie, je garde espoir, car une chose est certaine : lorsque la sécurité sera retrouvée, les gens reviendront au cinéma. Je me suis toujours dévoué tout entier à la communauté des spectateurs – au sens de quitter nos domiciles pour aller dans un cinéma, et se sentir en communauté avec ceux qui ont aussi quitté leur maison pour s'assoir à nos côtés. Dans une salle de cinéma, on voit un film avec nos proches, mais aussi en compagnie d'étrangers. C'est cette magie que nous expérimentons quand nous allons voir un film, mais aussi une pièce de théâtre, un concert ou un spectacle comique. Nous ne savons pas qui sont ces gens autour de nous.
Mais quand l'expérience [du film] nous fait rire, pleurer, nous réjouir ou contempler, lorsque les lumières se rallument, que nous nous levons, les gens que nous côtoyons pour rejoindre le monde réel ne nous semblent plus si étrangers. Nous sommes devenus une communauté, semblable de cœur et d'esprit, en ce sens que nous avons partagé pendant deux heures une puissante expérience […]. Notre pays, notre monde semble moins divisé, moins fracturé, après qu'une congrégation d'étrangers a ri, pleuré, sauté de son siège ensemble, au même moment. L'art nous demande d'être conscients du particulier et de l'universel, les deux en même temps. Et c'est pourquoi, de toutes les choses qui ont le potentiel de nous unir, aucune n'est plus puissante que l'expérience commune des arts. » STEVEN SPIELBERG