-.Chapitre 7.-

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-Mais que diable faites vous? Dit cette voix colérique qu'elle reconnaîtrait d'entre mille! Car cette voix hante ses cauchemars !

Oh non ! Hassan est bel et bien de retour. Amaya dissimule rapidement et discrètement le petit flacon en dessous de son voile.

Elle affiche un léger sourire pour faire mine de rien.

- Je suis heureuse de vous revoir.

-Et c'est votre joie qui m'inquiète ! La dernière fois qu'on s'est vu, vous m'avez bien fait comprendre que vous me détestez pour la mort de votre amie. Alors je répète pour la dernière fois, que faisiez vous exactement ?

-Vous avez des problèmes visuels ? Dans ce cas vous devriez consulter un ophtalmologue.
Je cuisine! Ça ne se voit pas!

-Si vous cuisiniez comme vous le prétendez, pourquoi vous étiez si suspicieuse?

-Je devais ajouter un ingrédient délicat, dit-elle le plus naturellement possible.

-Vous feriez mieux de me dire la vérité car souvenez-vous des caméras de surveillance ! Si je vois que vous m'avez menti, je ne répondrai plus de rien Amaya.

Amaya ? Elle ne se souvient pas de lui avoir dit son prénom !

-Comment connaissez-vous mon prénom ? Je ne vous l'ai jamais dit.

-N'allez pas croire que vous êtes le centre du monde tout de même.
C'est juste que je sais tout sur la famille de Rachid, j'ai mené ma petite enquête.

-Répondez-moi sincèrement! Pourquoi ce vif intérêt pour Rachid ? Quel est son rôle dans cette histoire ? Et s'il ne revenait jamais, ce qui est le plus probable vu qu'il n'a jamais passé autant de temps sans me contacter, qu'à deviendrait-il de moi ? Dit-elle avec une voix angoissée.

Linda fait son apparition à l'instant même et Amaya en profite pour tourner les talons.

-Pas si vite ! Dit Hassan

Le coeur d'Amaya fait un bon dans sa poitrine. Elle tremble légèrement. Hassan réduit l'espace qui les séparent. Il n'y a plus que quelques centimètres entre eux. Il glisse ses doigts sur sa nuque.

-Comment osez vous?
Ne me touchez pas !

Tandis qu'elle exprime sa colère, elle n'a pas remarqué qu'Hassan a récupéré le flacon sous son voile !

- Qu'est-ce que c'est ? Dit-il en haussant la voix.

-Je suppose que c'est votre fameux ingrédient. Ajoute-il face au mutisme d'Amaya.

Hassan lâche un souffle qui exprime toute son exaspération.

-Pourquoi tentez-vous de partir par tous les moyens? Vous n'avez nulle part où aller. Attendez sagement le retour de votre frère et je vous promets de vous laisser partir.

-J'ai vu votre visage et ceux de vos hommes. Croyez-vous que je suis assez stupide pour avaler votre promesse de liberté ?

- Vous êtes encore sur les nerfs, aller vous rafraîchir et ensuite descendez pour le dîner et s'il vous plaît Linda ne la laissez plus cuisiner sans mon autorisation .

-Bien Monsieur. Répond Linda

N'ayant plus la force de protester, Amaya se dirige vers sa chambre, entre dans sa salle de bain et prend une douche. Puis elle se change,elle se coiffe en faisant son éternel chignon elle met une robe rouge très ample et prend un foulard assorti en guise de voile.

Lorsqu'elle arrive à la salle à manger, il y avait une variété de mets qui était déjà disposée sur la table lui donnant l'eau à la bouche.

En la voyant Hassan se lève pour lui tirer une chaise.

-Je vous prie de bien vouloir vous assoir.

-Merci dit-elle légèrement troublée par son geste.

Elle s'assoit ensuite Hassan retourne à sa place initiale.
Installée en face de lui, Hassan en profite pour la dévisager de la tête aux pieds, tout en dégustant son plat.  Amaya en avait plus que marre de ce dîner qui se déroulait en silence car elle ne cessait de percevoir les regards insistants d'Hassan.

- Pourquoi choisissez vous de porter un voile ? Surtout avec cette chaleur écrasante ! Auriez-vous perdu l'esprit ?

-En effet, je suis une véritable cinglée qui arrache le coeur de ses victimes afin d'en faire une superbe collection. Réplique t'elle pince- sans- rire.

-Si votre choix a un rapport religieux, je vous prie d'accepter mes excuses, je ne voulais pas vous froisser...

- Non ça n'a rien à voir! Je...

Elle ne termine pas sa phrase et un blanc s'installe entre eux de nouveau.

-Amaya,  parlez-moi de vous !

On aurait dit un ordre plutôt qu'une demande se dit-elle in petto.

- C'est une blague ? Vous avez mené votre enquête et selon vos dires vous connaissez mes parents mieux que moi!
Alors ce serait plutôt à vous de me dire ce que vous savez !

-Pourquoi vous vous mettez dans un état pareil? Je voulais juste faire la conversation.

Hassan prend une grande inspiration et dépose sa main sur celle de la jeune femme. Un geste qu'il voulait rassurant mais Amaya se raidit.

-Écoutez, je comprends l'ampleur de ce que vous avez vécu et...

Amaya ne le laisse pas finir, elle dégage brusquement sa main de la sienne et se met vivement debout en envoyant valser sa chaise de l'autre côté de la pièce.

-J'en ai marre d'entendre les gens me dire " je vous comprends " "nanana" blablabla ". Parce que vous ne pouvez absolument rien comprendre! Dit-elle en frappant de toutes ses forces la table.

- Vous savez ce que ça fait lorsque le roi accuse injustement votre père de trahir la patrie alors que cette patrie était toute sa vie, il lui était dévoué! Connaissez-vous la douleur d'assister à sa condamnation  et à sa mise à mort ! Et comme si ça ne suffisait pas, il y a cette souffrance de voir sa mère mourir lentement de chagrin!
Non vous ne comprenez rien du tout ! Le pire, j'étais certaine que mon père n'était pas responsable de cette ęxplosion qui a tué le fils du roi, mais j'étais incapable de dire un mot! J'aurais dû faire quelque chose ! Je l'ai regardé mourir!

- Qui vous a laissé assister à cette scène macabre ? Vous n'auriez jamais du voir l'exécution de votre père, c'est horrible !

-Peu importe! Je suis satisfaite d'avoir tout vu! Cela m'a permis de voir jusqu'où irait la méchanceté du roi, j'espère qu'il ira en enfer!

-Je crois qu'il y est déjà !

- Comment ça ?

- Vous ne lisez plus les journaux ? Le roi est mort ça fait trois ans, c'est son autre fils, le cheikh Karim Al-Mahdi qui dirige le royaume depuis deux ans et demi !

-Tel père! Tel fils ! Il n'a pas pu sécuriser le royaume, la preuve, vous êtes encore en liberté ainsi que vos hommes, vous ne valez pas moins que le roi sanguinaire qui a exécuté de sang froid son plus loyal ministre.

Sous l'effet de cette accusation, Hassan ferme ses poings qui ont blanchis sous la force qu'il y met et ses yeux ont pris une lueur menaçante!

Et voilà le septième chapitre, j'espère qu'il vous a plu.

Pardonnez moi pour le retard.

Que pensez-vous du passé d'Amaya ?

Je vous adore mes choupinettes à la crème glacée !

Sauvée par le cheikhOù les histoires vivent. Découvrez maintenant