Sauvée par le cheikh

_.Chapitre 16._

-Hassan, je crois que nous avons de la compagnie, des types suspects s'approchent du domaine. Quelqu'un nous a certainement trahi !

- Ne bougez surtout pas d'ici! Ordonne t'il à Amaya avant de sortir en trombe de la pièce pour suivre Jabbar.

Bouger! Comme si c'était possible avec cette douleur lancinante et cet horrible plâtre !
Mais attendez! Plus Amaya réfléchissait, un plan se dessinait progressivement dans sa tête. C'est le moment où jamais de partir d'ici! Tous les gardes étaient en alerte et elle était la dernière préoccupation d'Hassan en ce moment. Il fallait tout simplement se dépêcher.

Elle prend le soin de regarder aux alentours et Dieu soit loué, elle repère deux béquilles dans un coin près de la commode. Elle essaie de se redresser, elle grimace sous l'effet de la douleur. Aller Amaya! Tu ne peux pas rester la captive de cet horrible personnage pour l'éternité! Elle glisse sa jambe valide sur le lit pour atteindre le sol puis elle soulève  la jambe recouverte d'une plâtre à l'aide de ses bras pour le mettre sur le même angle que ce dernier.

Elle s'appuie à l'aide de ses deux mains sur la commode, elle réussit douloureusement à se mettre debout sur sa jambe valide. Au bout de cette opération, elle était en sueur et essoufflée mais heureuse d'avoir accompli cet exploit.

Puis elle tend un bras autant que possible, elle arrive à  attraper l'une des béquilles. Elle le passe sous son bras gauche, ensuite elle tend de nouveau son bras, elle réussit encore à attraper l'autre béquille.

Le plus dur est passé se dit Amaya.
Elle manie ses béquilles pour avancer. En apercevant personne dans  les couloirs, elle sort de la chambre, elle parcourt rapidement le couloir. Sa victoire fût de courte durée, elle avait complètement oublié ces fichues marches!

Elle n'avait pas fait tous ces efforts  pour rien. Oh que non ! Elle appuie les béquilles sur la rampe de l'escalier. Puis elle s'accroche de toutes ses forces d'une main à cette rampe, elle s'accroupit grâce sa jambe  valide sur la première marche tout en prenant le soin de soulever légèrement son autre jambe avec l'autre main. Elle dévale une à une les marches en glissant son fessier sur le sol en prenant appui sur ses mains tout en évitant de percuter sa jambe dont la douleur  croissait au fil des secondes.

Hassan prend le soin de regarder avec soin les images de l'extérieur qui lui provenaient des caméras camouflées judicieusement installées. Il reconnaissait les uniformes de ces hommes.

- Ce sont les hommes  du cheikh Karim. Annonce Hassan avec une voix glaciale où l'on percevait un mélange  de mépris et de dégoût .

- Comment est-ce possible ? S'étonne Jabbar.
Est-ce que ça voudrait dire qu'il est....

- Non Jabbar! J'ai pris toutes les précautions possibles contre ce fumier. Dit-il d'une voix voilée d'une colère contenue.
Regarde bien, ils rebroussent chemin. Ce domaine est bien camouflé. Quoiqu'il en soit, demande aux hommes qui sont à l'extérieur de t'informer sur ce qui se passe exactement.

Jabbar sort son portable pour effectuer le contact.

-Hey Ahmed! Que se passe-t-il? Que veulent ces gars là ?

-Apparemment c'est une inspection de routine. Répond Ahmed.

- Pourquoi sont-ils venus sur ce territoire? Ils ne l'ont jamais fait avant. C'est assez suspect!

- En effet! Dis au patron que nos sources enquêteront là-dessus.

Jabbar risque un coup d'oeil vers Hassan, il fut surpris de constater qu'il était assez calme et serein.

- De toute façon il fallait s'y attendre. D'ailleurs je suis surpris qu'il ne l'ait pas fait plus tôt. Notre cher Karim recherche avec acharnement ceux qui ont bouleversé ces affaires durant ces derniers mois et crois moi, il  aura à chercher longtemps. Dit Hassan de manière énigmatique.

- Heu.. Hassan je crois qu'on a un autre problème. Regarde la huitième caméra !

- C'est pas vrai! Franchement je ne sais plus quoi faire d'elle! Dit-il en quittant promptement la salle de contrôle. Sous le regard amusé de Jabbar.

Les efforts d'Amaya sont enfin récompensés,  elle était arrivée jusqu'à la dernière marche sans se casser un autre membre.
Oh non! Ses béquilles  sont tout en haut! Bon ! En premier  lieu elle va arrêter de réchigner. La sortie qui mène sur la cour n'est pas très loin. Il suffit de continuer à avancer. Elle  continue de glisser ses fessiers sur le sol pour atteindre la sortie.

- Vous êtes exactement là où je veux que vous soyez.

Amaya sursaute en entendant cette voix. La   voix de son ravisseur! Pas encore! Elle y était presque! Elle lui lance un regard qui en disait long sur ses pensées.
Hassan se rapproche  tout près d'elle.

-Oui exactement où je vous voulais.

À mes pieds. Chuchote t'il en se penchant pour souder son regard au sien .

-Écoutez monsieur, je suis peut-être à vos pieds dans le sens littéral du terme mais je ne serai jamais, jamais vous m'entendez ! Je ne serai jamais votre marche-pied!

- Qui a parlé du sens littéral? Une autre connotation est beaucoup plus jouissive à mon avis.  Être à mes pieds, être raide dingue de moi. Dit-il en la regardant droit dans les yeux.

Les yeux d'Amaya s'enflammèrent pour le plus grand bonheur d'Hassan. Il adore la mettre dans tous ses états.

-Cela ne se produirait même pas dans mes pires cauchemars!

-Arrêtez de monter sur vos grands chevaux! Je plaisantais simplement. Je vous l'ai déjà dit, une histoire avec vous ne m'intéresse pas le moins du monde.

Et si je vous remontais dans votre chambre?

Sans même lui laisser le temps de répliquer quoique ce soit, il soulève Amaya.

- Reposez-moi! Reposez-moi sur le champs! Je ne veux pas retourner là haut. S'il vous plaît laissez-moi partir! Lui crie Amaya.

Hassan change brusquement de direction. Il redescend l'escalier avec précaution. Il resserre son étreinte pour éviter qu'Amaya ne se casse autre chose en tombant une nouvelle fois. Elle se débattait tellement!

- Où... Où est-ce que vous m'emmenez ?

- Dans ma chambre très chère, et après cela je suis sûre que vous ne souhaiterez plus partir. Dit-il avec un sourire carnassier aux lèvres.