A Tale From Under the Mountain (fr)

Il était une fois, en Terre du Milieu

Je me souviens, il y a longtemps, très longtemps, ma mère m'a conté une histoire. Cette histoire, vous la connaissez, ou plutôt vous croyez la connaître. Mais vous n'avez jamais vu qu'une seule face de la pièce.

Connaissez-vous l'autre côté, plus sombre, plus rouge, de l'histoire ?

Laissez-moi vous narrer ce récit, le transmettre aux générations futures.

.oOo.

Depuis l'arrivée de mon espèce en Terre du Milieu, ma famille, mon clan, mon peuple a toujours vécu là. Pendant bien longtemps, un temps de paix, nous avons prospéré et nous nous sommes multipliés. Les richesses de la montagne suffisaient à satisfaire nos besoin et nous ne prélevions jamais plus que nécessaire. Il est vrai que nous n'étions pas des plus amicaux envers nos voisins mais ceux-ci s'en contentaient, préférant nous ignorer. C'était un temps où Morgoth, seigneur des Ténèbres, n'avait pas encore insufflé à chacun des êtres de la Terre du Milieu une part de noirceur. Un temps où nos enfants pouvaient grandir, s'épanouir sans crainte des lendemains.

Mais ce temps ne devait pas être fait pour durer. D'autres nous enviaient, enviaient notre grandeur et notre puissance. La jalousie et l'envie étaient nées dans le cœur de chacun des êtres peuplant cette terre. Ces sentiments maléfiques ont corrompu bien des nôtres mais également nombre des leurs, ce qui, un jour, causera leur perte.

Nous fûmes attaqués.

Nous fûmes massacrés, assassinés les uns après les autres. Nous fûmes dépouillés de nos familles, de nos proches, de notre royaume. Aucun de nos voisins ne prit même la peine de tourner la tête dans notre direction, aucun n'eut assez de courage pour nous aider, ne serait-ce que pour nous apporter le soutien moral qu'apporte le fait d'avoir le sentiment d'avoir un allié. Ces sauvages qui nous attaquèrent, assoiffés de sang, avides d'or et de richesses nous détruisirent complètement. L'odeur âcre de de la fumée, la chaleur du brasier qui régnait alors remplirent nos poumons des jours durant, jusqu'à notre défaite.

Erebor, notre capitale, notre maison, cette dame millénaire, tomba.

Ce fut alors un temps de déchéance et de déclin. Les rares d'entre nous qui avaient survécu s'étaient éparpillés partout en Terre du Milieu et bientôt, il ne resta plus rien de notre rayonnement. Notre peuple avait été détruit.

Longtemps, nous restâmes dans l'ombre, avides de vengeance mais encore trop faibles pour reprendre notre dû. Notre histoire devint un conte, puis un mythe, avant sombrer dans l'oubli. Plus aucune créature vivante, sauf peut-être la plus sage d'entre elles, ne se souvenait de nous. La flamme qui autrefois faisait battre nos cœur à l'unisson et flamboyer notre courage s'était éteinte.

L'un d'entre nous, pourtant, le plus puissant et le plus respectable, le descendant de nos plus puissants seigneurs, parvint à nous rassembler. Il nous fit revenir des quatres coins de ce monde et nous réunifia dans le but de reprendre nos terres et nos richesses. Il nous avait donné une raison de nous battre. Il nous avait redonné une source d'espoir. Une étincelle brilla à nouveau dans nos cœurs.

Nous formâmes, avec ceux capables d'endurer ce voyage et les dangers auxquels nous allions faire face, une compagnie. Peu nombreuse mais discrète et déterminée. Nous étions prêts à reprendre Erebor, la montagne solitaire, quel que soit le temps qu'il nous faudrait encore attendre jusque là. Nous restâmes cachés, nous préparant dans l'ombre à la guerre prochaine. Les meilleurs d'entre nous avaient été recrutés.

Combien étions-nous ? L'Histoire ne s'en souvient pas.

Après des années passées à nous former à la guerre, un jour, nous fûmes enfin prêts.