Le silence s'était imposé depuis l'entrée du vieux géant. Il s'était dirigé vers le jeune Kaith, qui n'avait toujours pas reprit connaissance. Il semblait avoir compris qui était l'auteur de son état, mais pas un reproche n'avait traversé la barrière de ses lèvres, ni même un regard accusateur ne lui avait été destiné.
A la vue de Taïran, le petit groupe jusque la figé sur place avait pu respirer convenablement à nouveau. Leur muscle s'étaient peu à peu déliés, maintenant qu'ils se savaient en sécurité. Une sécurité relative malgré tout, car le fantôme ambulant qui était responsable de l'état de Kaith gardait un œil bien averti sur eux. Elle semblait prête à leur faire subir le même sort dès qu'elle en aurait l'occasion. Leur situation était encore très floue, mais il semblait que ces deux jeunes femmes tremblaient de jalousie. Les derniers mots qui avaient été prononcé par la femme blonde résonnait encore dans leur esprit. Père, c'est ainsi qu'elle l'avait appelé. Avoir cette information ne les avançaient pas réellement, mais ils s'en contentaient.
De son côté, le vieil homme caressait lentement les cheveux clairs du jeune homme endormi. L'inquiétude peinait ses iris grisées, et ses traits semblaient plus tendus qu'à l'habituel. Il avait bien senti l'énergie particulière que dégageait son corps, il avait pertinemment compris, dès l'instant où il avait vu le corps inconscient du jeune homme, qu'une de ses filles en était responsable. Mais il ne semblait avoir aucune séquelle physique, elle n'avait donc visiblement pas eu le temps d'aller au bout de son idée. C'était la raison pour la quelle il était si inquiet. Kaith aurait dû se réveiller, et si ce n'était pas le cas, cela voulait dire que sa blessure n'était toujours pas soignée. Lors de son voyage, malgré de nombreuses demandes, on lui avait refusé le droit d'acquérir quelconques médicaments. Il était malheureusement bien connu de tous, et prit à tord pour un être de la forêt capable de faire ses propres médecines.
Les deux intrus s'impatientaient. La jeune femme blonde tapait du pied, ses bras croisés contre sa poitrine généreuse. Dans un raclement de gorge, elle attira l'attention du géant. Le regard ambré croisa celui améthyste de sa fille, mais il n'y vit que la colère.
"- J'aimerais que tu cesses de t'occuper de cette... Chose impure que tu abrite chez toi. Les moments que nous partageons ensemble se font de plus en plus rare, il serait apprécié que tu nous accorde de l'importance lorsque nous pouvons enfin nous voir."
Le titan laissa échapper un soupire. Il prit soin de prendre le corps endormi du jeune Kaith contre lui, et se tourna dans la direction de ses filles.
"- Astrid, Venelya, je suis désolé de ne pas vous avoir accueilli comme il se doit. Mais la santé de ce jeune garçon est préoccupante, on peut dire que vous n'arrivez pas au bon moment."
La prénommé Astrid tiqua. Son regard s'assombrit un peu plus, et pour tenter de se calmer elle attrapa quelques mèches blondes de ses cheveux qu'elle enroula autour de ses doigts. Venelya quand à elle, ne bougea pas. Elle ne fit que déposer son regard vide sur celui que son père tenait dans ses bras. Sa place, donc. Une haine viscérale bouillonnait en elle, mais rien n'aurait pu l'indiquer. Elle ne semblait qu'être un cadavre auquel on avait donné la possibilité de se mouvoir. Astrid reprit la parole, sa sœur ne semblant pas être doté de parole.
"- Est-il plus important que nous dans ce cas ? Nous sommes pourtant tes seules et uniques filles. C'est ce que tu nous a toujours affirmer, du moins. Dois-je en conclure que tu nous mens depuis toutes ces années ?"
Leur père ferma les yeux une petite seconde. Le petit groupe, n'ayant toujours pas osé bouger, était de plus en plus confus. Des milliers de questions tiraillaient leur esprit, mais ils craignaient d'interrompre un moment important, et donc de se voir confronter à ce macchabée ambulant nommé Venelya. Malgré tout, Meïv prit son courage à deux mains. Elle se leva, détachant son corps de celui de sa petite amie. Chester lui avait attrapé la main, lui intimant de ne pas bouger. Mais elle avait simplement répondu par un petit sourire rassurant en caressant sa main, pour ensuite la lâcher et se dirigeait vers le géant.
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As We Come
FantasyComment est la vie, ailleurs ? Certains ce le sont demandés. Mais qu'est ce que c'est, ailleurs ? Une ville lointaine ? Un autre monde ? L'espace ? Certains vont le découvrir, sans en avoir le choix. La vie, ailleurs... Est peut être la vie qu'ils c...