Arcturus

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Avant de commencer ce chapitre, je tenais à dire qu'il contient un acte assez violent et qu'il est déconseillé aux âmes sensibles (je suis très sérieuse je ne tiens pas à faire de mal à qui que se soit), alors pour ceux ou celles qui ne peuvent pas supporter ce genre de violence, je vous demanderai de sauter ce chapitre et de lire le suivant.

21.06.10

C'était la date de ma première tentative de suicide.

J'étais seule, chez moi. Mes parents étaient sortis faire les courses et m'avaient demandé sagement de rester à la maison, en tachant de ne pas penser au pire.

On m'avait retiré de l'école pour un an à cause de ce gros traumatisme. J'étais incapable de parler à qui que ce soit, ne serait-ce qu'à des gens que je connaissais depuis longtemps. La seule personne avec qui je voulais entamer des discussions étaient Natalia, la mère de Mathis.

Après la mort de celui-ci, elle avait demandé le divorce quelques temps plus tard. Déjà parce qu'entre eux rien n'allait plus vraiment mais ensuite parce qu'elle ne pouvait pas rester avec une personne qui avait survécu à un accident aussi grave alors que son « compagnon de voyage » n'avait pas pu survivre.

Je sais, c'était du pur égoïsme de sa part, mais je ne pouvais pas en vouloir à cette femme puisque j'étais totalement d'accord avec son geste et puis, je n'avais que 10 ans.

Elle s'était donc « réfugiée » chez nous puisque ses parents ne voulaient pas d'une fille alcoolique, droguée et sortant des propos suicidaires puisque ce n'était pas de son « éducation ».

Elle passait donc le plus clair de son temps avec moi. J'apprenais à survivre avec elle, elle me donnait des « méthodes » et m'aidait à vaincre ce traumatisme même si aucunes de nous deux a réussi à le battre.

Mais ce jour-là, le seul où personne était à la maison pour me « surveiller », elle n'était pas là non plus. Je ne voyais pas son acte comme un acte de lâcheté, puisqu'elle savait ce qui allait se produire. Mais plutôt comme un acte de Natalia. Elle était au plus bas, elle touchait le fond de plus en plus et moi aussi. Et cette fois, elle ne voulait pas que je la voie se faire subir des choses atroces comme oublier en se droguant, en buvant ou en me montrant ses cicatrices de « guerre ».

J'étais follement inconsciente et si jeune, pourtant, je savais très bien ce que je voulais et elle le savait très bien aussi. Peut-être était-ce pour cette raison qu'elle n'était pas là pour voir ça ?

En tout cas, j'avais dépassé le cap de la petite fille innocente, ayant peur de tout ce qui se passait dans sa vie et flippait à l'idée de mourir.

Je m'étais donc avancée dans sa chambre pour chercher ce qui faisait mon « bonheur », puis j'étais entrée dans cette fameuse salle de bain – qui est toujours la mienne en ce jour – et j'avais fermé la porte avant d'allumer mon enceinte qui était resté à l'intérieur depuis quelques jours. Je l'ai donc allumé et j'ai mis ma playlist – celle qui réussissait à me calmer pendant mes crises -. Je m'étais ensuite assise sur le rebord de ma baignoire et ais remonter mes deux manches longues blanches pour ensuite ouvrir quelques veines. Les premières me faisaient un mal de chien, mais plus j'en découpais, moins ça me faisait mal et mieux je me sentais. J'ai donc continué, continué, continué, jusqu'à voir flou ce qui m'entourait et ne plus pouvoir supporter le poids de mon corps qui menaçait de s'étaler sur le sol. J'avais donc déposé la lame et m'étais assise à terre, les jambes croisées et l'arrière de mon crâne collé contre le mur frais de la douche. Je faisais de la buer avec le reste de chaleur que mon corps pouvait encore produire, pour écraser cet air contre la paroi glacé qui retenait l'eau du jet quand on prenait une douche. Puis, quand j'avais l'impression que j'étais revenue à moi, je m'étais mise à appuyer sur mes ouvertures pour voir le sang coulé abondamment et toujours plus.

La suite ? Je ne m'en rappelais plus vraiment, mise à part qu'à mon réveil je me suis retrouvée dans une chambre d'hôpital, des fils épouvantables relier de part et d'autre de mon putain de corps monstrueux.

Falling like the starsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant